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Le film était presque parfait - Page 50

  • Expo Sciences & Fiction - aventures croisées à Paris : un must !

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    Appelons cela une "rétro-news", l'info n'étant pas de première fraîcheur, tout en restant dans le thème de l'exposition : depuis le 21 octobre 2010 et jusqu'au 3 juillet 2011, la Cité des Science et de l'Industrie propose, sur le thème Science et Science-Fiction, une exposition littéralement démentielle. Pour ma part, étant de passage récemment dans la capitale, j'ai été interpellé par l'intitulé, tout ce qui comporte les mots "science-fiction" ou "fantastique" m'attirant irrémédiablement. M'attendant à voir tout au plus quelques affiches de films et quelques menus objets "ayant servis sur des films", comme sobrement vanté sur les prospectus, quelle ne fut pas ma surprise lorsque, me frottant les yeux pour en être sûr, je me retrouve nez-à-nez avec la combi de Keir Dullea dans 2001, l'odyssée de l'espace (1968) dans la première salle ! A côté du costume, trônait fièrement les maquettes de vaisseaux du film de Kubrick, ainsi que de sa suite, 2010, l'année du premier contact, réalisé par Peter Hyams en 1984. Encore sous le choc, je pensais avoir vécu le climax de mon voyage... J'étais loin du compte, tant la suite n'a cessé de me transporté loin, là-haut, dans les étoiles.

    Au détour d'objet bibliographiques rares (manuscrits corrigés, éditions originales, prêtés par la Bibliothèque Nationale de France) et d'une belle scénographie (parois illustrées de pages de bandes dessinées, portes en forme de losange comme celles de Planète Interdite), la plus belle accumulation de trésors cinéphiles s'offre à mes mirettes ébahies. Ici, les costumes de Star Trek ; là, un vaisseau grandeur nature (!) ou la tenue impossible de Numéro 6, tout deux sortis de Battlestar Galactica, la série des années 2000. Puis, alors que je ne percevais déjà plus le quand ou le comment, que toutes les dimensions de l'espace se mêlaient dans mon cerveau déboussolé, surgissent les reliques de Retour vers le Futur : l'Almanach des sport et le Hover-Board du 2, la tombe de Doc Brown dans le 3... Point de non-retour. May-Day, May-day, circuits en surchauffe !

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    Dès lors, la collection s'agrandissant au fil des salles (costumes de Blade RunnerMatrix, Men In Black, Dune, masque de Greedo et maquettes de vaisseaux dans Star Wars épisode IV, tête de l'alien de Rencontres du troisième type, scaphandre de Alien, le huitième passager, l'appareil photo numérique fonctionne en mode rafale, mais le corps ne suit plus, c'est trop. Une grande partie de ce qui a fait mon amour au cinéma est là, ou presque. Des heures de souvenirs étalés là, dans quelques mètres carrés. Il aurait juste fallu la DeLorean volante, et j'étais bon pour les urgences. Plusieurs surprises dans ce best-of science-fictionnel : les costumes de L'Âge de Cristal, la présence dans les chronologies des films marquants de Event Horizon ou de Sunshine (on trouve même Planète Rouge, qui, même sans l'avoir visionné, ne semble guère avoir de louanges par ailleurs).

    Hagard, les yeux rouges, la bave aux lèvres tendance épileptique, le nord et le sud semblant s'être déplacés d'eux-même, j'arrive à me frayer un passage jusqu'à la sortie sans défaillir, ce qui se vit comme un exploit. Dehors, le temps semble s'être écoulé normalement, alors que je ne saurais dire combien de temps j'ai passé dans la bulle temporelle de l'expo. Il n'y avait pas tant de monde que ça et tous ne sautaient pas comme des fous à la vue des trésors amassés dans ces salles. Dehors, tout est calme. Je me dis que j'ai peut-être rêvé... mais mon APN me fournit la preuve tangible : tout ça existe bel et bien !

    Si le texte ci-dessus ne vous semble pas très clair, je n'ai qu'un seul conseil à vous donner : courez voir cette expo, et vous comprendrez...

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  • Waking Sleeping Beauty (2010)

    Un film de Don Hahn

    5486190681_e9e7a44245_m.jpgQuelle (bonne) surprise à la vision du programme du sympathique festival Cinémino à Annecy, lorsque l'on découvre, au détour d'un programme (bien caché, quand même) la projection de ce documentaire, sorti originellement dans 6 salles en France ; il retrace une décennie-clé dans l'histoire du Studio Disney, de 1984 à 1994, où le passage de témoin entre la vieille garde des aînés (les "Nine Old Men", collaborateurs historiques de Walt Disney) et de jeunes animateurs passionnés par l'animation, voulant faire évoluer le médium, ne se déroule pas sans heurts.

    De Taram et le chaudron magique, trop sombre et violent, au Roi Lion, réussite artistique et financière incontestable, le documentaire dessine un portrait en creux de l'évolution de ces dessins animés. En effet, peu de choses sur le travail des animateurs en tant que tel ; Don Hahn, producteur de La Belle et la Bête, Le Roi Lion ou du Bossu de Notre-Dame, insiste sur le pool décisionnel du Studio, et la lutte intestine qui y prend place. Entre Michael Eisner, Jeffrey Katzenberg et Frank G. Wells, les violons ne se sont jamais accordés. Une multitude de documents d'époque nous conte tout sauf un film Disney ; il en est autrement dans les films que dans la vie. Là, les divergences d'opinion, les décisions unilatérales, le pouvoir de la finance, font des victimes : les artistes.

    Le documentaire a le mérite de montrer, sans fard, la dureté d'un système où la rentabilité est reine. Même si l'on sait la perte de vitesse du Studio dans les années 60-70, on est abasourdi quand les décideurs évoquent l'idée de mettre un terme aux activités cinématographiques du Studio pour se concentrer sur les parcs à thèmes, les produits dérivés ou la télévision.

    Le fond du film est donc assez sombre : découragement, incompréhension entre les équipes, travail de sape (la promotion abandonnée au premier jour d'exploitation de Bernard et Bianca au pays des Kangourous, révolutionnaire par son usage des technologies numériques), vie familiale inexistante, évocation de décès tragiques ... Il laisse peu de place à l'émerveillement, l'enchantement qui est traditionnellement le fond de commerce de Disney, et montre que des films où tout finit toujours bien sont enfantés dans la douleur. Malgré cela, certaines séquences arrive à faire poindre la magie des animateurs, comme celle où un artiste mime l'entrée en scène de Sébastien dans La petite Sirène, la musique du film se superposant à ses gestes.

    Pour tous les passionnés d'animation et du studio Disney en particulier, c'est une chance d'assister à tous ces événements marquants de la vie du Studio, un peu comme "si on y était vraiment"... Des moments précieux et rares qui parlent avant tout de tout ce qui entoure le film et des hommes et femmes qui le font, plutôt que des films eux-mêmes.

  • Black Swan (2011)

    Un film de Darren Aronofsky

    5468339335_b8e695a4dd_m.jpgLe film était attendu, la fièvre entretenue par une bande-annonce promettant beaucoup. Et l’on sait bien que les attentes, les promesses, si elles sont parfois récompensées (Inception, The Fountain) sont souvent déçues.

    Mettons nous bien d’accord, Black Swan est loin d’être un mauvais film. Les thèmes du double négatif, de la passion dévorante pour un art qui finit par nous consumer, de l’aliénation, tressés par le motif du ballet, sont présents, traités et parfois même nous transportent (la courte scène de danse entre le chorégraphe et sa danseuse, celle de la boîte de nuit et de la scène d’amour qui s’en suit). Mais ces rares îlots de pure puissance cinématographique sont noyés dans une représentation très, trop, contrôlée, des tourments de l’héroïne. Le film, à l’image de Natalie Portman, apparaît crispé, et ne libère pas les promesses d’un spectacle potentiellement extrême, esthétiquement et thématiquement. Cadrant Natalie toujours en gros plan, la sensation d’asphyxie se fait rapidement sentir, mais ne joue pas en la faveur du film. On pourrait dire aussi que le film n’arrive jamais à la hauteur de la musique de Tchaïkovski, puissante jusqu’à l’hystérie. Peu de mystère est fait autour de la folie du personnage principal, cadres et musique insistant sur des éléments par trop révélateurs. La danseuse est ainsi littéralement hantée par le Lac des Cygnes, en rêve, et dans la réalité : sonnerie de portable et boîte à musique constituant la part la plus maladroite du lot.

    A trop fonctionner par oppositions claires (blanc/noir, homme/femme, crispée/détendue, frigide/nymphomane, pur/impur), le propos du film se simplifie à outrance, laissant trop bien voir là où il veut nous amener ; alors que dans le même temps, le spectateur est sensé épouser le point de vue désorienté de Natalie Portman. La mise en abîme, reproduisant la trame du Lac des Cygnes dans la vie de la danseuse, ne brille pas par sa nouveauté, ni son pouvoir de fascination, conséquence directe du point précédent. L’ensemble sonne malheureusement comme du déjà-vu, ses inspirations évidentes (Cronenberg, Powell-Pressburger) ayant en plus fait mieux par le passé.

    Le vrai souci du film repose sûrement dans sa bande-annonce, tant la version en salle n’apporte pas beaucoup plus d’éléments. Tout est déjà condensé dans ces quelques secondes mises bout à bout. Le manque de surprises, de folie et donc d’ampleur est forcément décevant. Reste alors la performance évidente de l’actrice principale, un Vincent Cassel également très bien dans le rôle, et la musique. Ce qui n’est pas si mal, mais l’on attendait tellement plus…

  • Capitaine Blood (1935)

    Un film de Michael Curtiz

    5448103091_ece73759b4_m.jpgRavivant la flamme des films de piraterie, Michael Curtiz et Errol Flynn commençaient, avec ce film, une collaboration fructueuse. Warner, donnant sa chance à un parfait inconnu qui n'est venu au cinéma que par hasard, réalisait en même temps un audacieux coup de poker et transforma l'essai, Flynn devenant une star du jour au lendemain.

    Il faut dire que l'Errol Flynn a l'élégance innée. Le regard impétueux, sourdement fier et révolté, monté sur un visage entier digne d'un super-héros de comics. Et, pour passer de médecin à esclave, d'esclave à pirate et de pirate à Gouverneur, il n'en fallait pas moins : la trajectoire fantastique du personnage fait tout le sel romanesque (et romantique, vive les beaux yeux de Olivia de Havilland) de l'aventure. Entouré des décors fantasmagoriques de studio, il croise, tantôt les bandages pour sauver l'opprimé, tantôt le fer pour s'opposer à la tyrannie du belliqueux capitaine Levasseur (Basil Rathbone, véritable escrimeur, vu plus tard dans Les aventures de Robin des bois et la série des Sherlock Holmes). En ce temps-là,un coup d'oeil sur le visage des acteurs permet de les situer leu morale. Flynn, alias Peter Blood, est ici l'expression du Juste dans toute sa splendeur, et ce, malgré qu'il soit pirate ; ses règles sont équitables et indiscutables, et sa croisade de voler aux riches rappelle un certain … Robin des Bois, qui marquera l'achèvement stylistique et narratif du duo.

    Les trognes des seconds rôles, les pirates s'écharpant sur leur galion par coups de canons interposés, secondés par la musique pompière de Erich Wolfgang Korngold, sont une expression parfaite du genre swashbuckler, ou capes et d'épée, qui vivra son âge d'or dans les années qui suivirent. Le combat à l'épée entre Levasseur et Blood, sur les rochers coupants d'un rivage exotique, constitue une image qui reste, une de celles qui, une fois le film oublié, ressuscitent à la seule mention du titre.

    Soutenant toute l'histoire de piraterie, la relation entre Blood et Arabella (Olivia de Havilland) est savoureuse à plus d'un titre, et surtout dans les rapports de forces changeants tout au long du film : elle l'achète comme esclave pour vingt pièces d'or, lui sauve la mise plus d'une fois ; le moment venu, ce sera Blood qui la rachètera à Levasseur pour une somme bien plus conséquente. La relation est cernée par les non-dits et les malentendus, en plus des postures antagonistes que chacun tient dans la société (riche contre pauvre, noble contre esclave). Néanmoins, l'alchimie  entre les deux acteurs ne s'invente pas : elle fait corps avec le film, les montrant qui plus est pour la première fois dans des rôles principaux, si bien qu'ils ont toujours eu l'air ensemble dans le monde onirique du cinéma. Ils auront huit autres collaborations jusqu'au début des années 40, sur lesquelles on reviendra de temps à autres.

  • Le Faucon maltais (1941)

    Cliquer sur l'image pour accéder à la chronique du film :

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