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Spider-Man : New Generation 3D (2018)

Un film d'animation de Peter Ramsey, Bob Persichetti et Rodney Rothman

Sony, toujours détenteur des droits du personnage emblématique créé par Stan Lee et Steve Ditko, a frappé fort en sortant cette version animée au cinéma : geste esthétique impressionnant à la limite de l'expérimental, scénario complexe respectueux des différentes itérations du personnage, rythme effréné et bande-son cool ; on a rarement vu autant d'éléments favorables dans un film d'animation de super-héros, et tout le monde s'en est rendu compte, à commencer par les votants des Oscar qui ont justement sacré Spider-Man : New Generation meilleur film d'animation de l'année. Cette pépite est récemment sortie en vidéo : parlons-en !

Le film

Spider-Man : New Generation (ou Spider-Man : Into the Spider-Verse en VO) nous présente le jeune Miles Morales, qui découvre ses nouveaux pouvoirs, dans un monde où Spider-Man existe déjà, mais meurt sous les coups du Caïd. Dès le début, le film est donc sous le signe d'une réalité alternative, Miles Morales devenant la version de Spider-Man dans l'univers Ultimate. Via une expérience du Caïd, c'est en fait plusieurs versions de Spider-Man qui sont amenées à se rencontrer... On l'aura compris, Sony et les producteurs Chris Miller et Phil Lord (réalisateurs de La grande aventure Lego) n'ont pas choisi la facilité, et misent sur l'originalité : se retrouver par exemple avec un Spider-Man quarantenaire bedonnant, un brin blasé et dépressif, c'est une première ! Gwen Stacy en Spider-Woman, Spider-Man Noir (doublé en VO par Nicolas Cage) et même un Spider-Cochon : voilà un sacré casting. Si tous n'ont pas la même importance dans le récit, ils créent un mille-feuille foisonnant et bouleversent les repères du spectateur, y compris de ceux qui sont les plus familiers avec le multivers Marvel.

La découverte des pouvoirs de Miles et son apprentissage auprès du Spider-Man alternatif sont au cœur des enjeux du film, alors que l'aventure autour du Caïd sert à la fois de cadre (c'est à cause de lui que les super-héros des autres dimensions se rencontrent) et d'objectif principal (Save the multiverse... What else ?). Cependant, les personnages et leurs relations sont bien le centre nerveux de l'ensemble : c'est là que le film réussit son premier défi. Son deuxième challenge est évidemment de rendre digeste et dynamique le portrait du multivers : avec le leitmotiv "Allez, je vous la refais une dernière fois : je m'appelle Peter Parker...", on intègre rapidement et avec beaucoup d'humour la multiplications des personnages qui sont, chacun, l'unique version de Spider-Man dans leur univers. Leurs histoires fait malicieusement le lien avec les autres productions cinématographiques de Sony par Sam Raimi : le baiser inversé dans Spider-Man premier du nom, le sauvetage du métro dans Spider-Man 2, et même une pique très drôle sur le "Evil Peter Parker" de Spider-Man 3. Ce que l'on nous montre n'est d'ailleurs pas toujours raccord avec ce que l'on connaît des films, Peter Parker enjolivant certains de ses souvenirs : notamment la séquence du restaurant avec Mary-Jane, où il envoie balader une voiture d'un simple coup de poing... il en était tout autrement dans Spider-Man 2. Ce écart entre la "réalité" des précédent films et sa représentation mythifiée est finalement le même qu'entre la vie du Peter Parker original et celle des autres versions du personnages dans les dimensions parallèles : il participe de notre compréhension de ces réalités alternatives, et permet une connivence rare avec le spectateur.

Le dernier défi du film, et non des moindre, est son identité visuelle. Plutôt que d'opter pour une simple animation de synthèse en 3D, les créateurs optent pour un visuel tranché, rappelant le pop-art (les aplats à point, les détourages décalés et les couleurs fluorescentes, sans oublier les bulles de pensées intégrées dans l'image) : c'est un festin visuel fabuleux. Là-dessus, une mise en scène virevoltante ne laisse pas souffler le spectateur, l'emmenant avec Peter Parker voltiger au-dessus des rues de New-York avec une facilité et une vitesse invraisemblable. Le défi est relevé avec panache, et ce ride en apesanteur s'est déroulé en vivant les différentes situations avec les personnages, épaulée par une musique urbaine (celle que Miles apprécie) et un score épique en diable signé Daniel Pemberton. Suivre le premier vol de Miles est grisant, jouissif. L'apesanteur, la vivacité, l’agilité du nouveau Spider-Man explose : c'est une bombe.

Le Blu-ray 3D

Le film est sorti en vidéo en format DVD, Blu-ray, en Blu-ray 3D et en combo Blu-ray + Blu-ray 3D + Blu-ray 4K. Pour cette chronique nous avons visionné le Blu-ray 3D, et c'est sûrement la meilleure expérience pour découvrir le film. La 3D est très immersive, misant surtout sur la profondeur : il y a peu de jaillissements au programme. La 3D s'épanouit dans les scènes mouvementées, notamment dans le dernier tiers dantesque du film. La palette chromatique du film explose et le son, les ambiances sont bien retranscrites : mention spéciale à la bande-son hip-hop aux rythmes puissants. Un must !

Disponibilité vidéo : en Blu-ray, Blu-Ray 3D, Blu-Ray 4K Ultra HD, DVD, Editions spéciales et VOD depuis le 6 mai, et en Achat digital depuis le 29 avril - éditeur : Sony Pictures France (page Facebook).

 

Critique réalisée en partenariat avec Cinetrafic. Dans un tout autre genre : les films français plébiscités par le public.

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