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Capitaine Blood (1935)

Un film de Michael Curtiz

5448103091_ece73759b4_m.jpgRavivant la flamme des films de piraterie, Michael Curtiz et Errol Flynn commençaient, avec ce film, une collaboration fructueuse. Warner, donnant sa chance à un parfait inconnu qui n'est venu au cinéma que par hasard, réalisait en même temps un audacieux coup de poker et transforma l'essai, Flynn devenant une star du jour au lendemain.

Il faut dire que l'Errol Flynn a l'élégance innée. Le regard impétueux, sourdement fier et révolté, monté sur un visage entier digne d'un super-héros de comics. Et, pour passer de médecin à esclave, d'esclave à pirate et de pirate à Gouverneur, il n'en fallait pas moins : la trajectoire fantastique du personnage fait tout le sel romanesque (et romantique, vive les beaux yeux de Olivia de Havilland) de l'aventure. Entouré des décors fantasmagoriques de studio, il croise, tantôt les bandages pour sauver l'opprimé, tantôt le fer pour s'opposer à la tyrannie du belliqueux capitaine Levasseur (Basil Rathbone, véritable escrimeur, vu plus tard dans Les aventures de Robin des bois et la série des Sherlock Holmes). En ce temps-là,un coup d'oeil sur le visage des acteurs permet de les situer leu morale. Flynn, alias Peter Blood, est ici l'expression du Juste dans toute sa splendeur, et ce, malgré qu'il soit pirate ; ses règles sont équitables et indiscutables, et sa croisade de voler aux riches rappelle un certain … Robin des Bois, qui marquera l'achèvement stylistique et narratif du duo.

Les trognes des seconds rôles, les pirates s'écharpant sur leur galion par coups de canons interposés, secondés par la musique pompière de Erich Wolfgang Korngold, sont une expression parfaite du genre swashbuckler, ou capes et d'épée, qui vivra son âge d'or dans les années qui suivirent. Le combat à l'épée entre Levasseur et Blood, sur les rochers coupants d'un rivage exotique, constitue une image qui reste, une de celles qui, une fois le film oublié, ressuscitent à la seule mention du titre.

Soutenant toute l'histoire de piraterie, la relation entre Blood et Arabella (Olivia de Havilland) est savoureuse à plus d'un titre, et surtout dans les rapports de forces changeants tout au long du film : elle l'achète comme esclave pour vingt pièces d'or, lui sauve la mise plus d'une fois ; le moment venu, ce sera Blood qui la rachètera à Levasseur pour une somme bien plus conséquente. La relation est cernée par les non-dits et les malentendus, en plus des postures antagonistes que chacun tient dans la société (riche contre pauvre, noble contre esclave). Néanmoins, l'alchimie  entre les deux acteurs ne s'invente pas : elle fait corps avec le film, les montrant qui plus est pour la première fois dans des rôles principaux, si bien qu'ils ont toujours eu l'air ensemble dans le monde onirique du cinéma. Ils auront huit autres collaborations jusqu'au début des années 40, sur lesquelles on reviendra de temps à autres.

Commentaires

  • Couple fascinant à plus d'un titre, le couple Livvie-Errol n'a pas fini de faire rêver les cinéphiles. Alchimie immédiate parfaitement décelable dans la scène très réussie du marché aux esclaves. Dommage simplement que le personnage de Miss De Havilland cède trop facilement aux entreprises du Captain, ne dépassant que rarement le rôle de faire-valoir pour le bel australien !
    Dans votre enthousiasme bien compréhensible, vous comptez 9 collaborations De Havilland-Flynn, je n'en compte moi que 8: Blood, The charge of the light Brigade, Robin Hood, Four is a crowd, Dodge City, The Privates of Elizabeth of Essex, The sante Fe Trail, They died with their boots on

  • Sans aucun doute la quintescence même du film de pirate. Couple mythique et aventure pour un chef d'oeuvre du genre. 4/4

  • @Sonic Eric : Bonjour et bienvenue sur ce blog. Le canon officiel Flynn / De Havilland ne compte effectivement que 8 films ; un neuvième, Thank your lucky star (Remerciez votre bonne étoile), de 1943, voit néanmoins les deux acteurs apparaître, bien qu'ils n'aient pas de scènes en commun, et jouent leur propre rôle.

    @Selenie : Le film est un modèle intemporel, fascinant encore aujourd'hui : chef d'oeuvre en effet.

  • Merci pour cette précison! Je ne connaissais pas Thank you lucky star. Me ferez-vous, malgré tout, l'amitié de considérer l'adieu du général Custer à son épouse dans They died with their boots on( Walsh, 1941) comme le véritable point final de leur fructueuse collaboration ?

  • Sonic Eric, tout à fait : They died with their boots on est la dernière oeuvre de fiction, elle clôture le cycle ; la mention de ce dernier film relève plus du complétisme...

  • Bravo pour votre Blog. Mais je trouve que qualifier la musique de Korngold de "pompière" est faire bien peu de cas de ce compositeur, primé aux oscars en 1938 pour les aventures de Robin des Bois. De plus, Korngold n'est pas responsable de toute la musique du film. La scène de combat entre Blood et Levasseur est d'ailleurs une reprise d'un thème classique non composé par Korngold.

  • Stéphane, bienvenue. Vous avez raison pour pompière, qualificatif peut-être mal approprié à l'auteur que j'apprécie par ailleurs. Vous apportez des précisions intéressantes sur la musique, effectivement Korngold a utilisé des portions de musiques de Liszt pour certaines scènes d'action ; cependant, la majeure partie est de sa création. (source : IMDb)

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