Un film de Travis Knight
Premier film dérivé de la franchise Transformers, Bumblebee est une agréable surprise. S'éloignant du feu d'artifice pyrotechnique épuisant et vain des derniers avatars réalisés par Michael Bay, Bumblebee fait un pas de côté frais et bienvenu, tout en s'insérant harmonieusement dans la mythologie Transformers.
Travis Knight vient du cinéma d'animation : directeur du studio Laika, il a participé aux films majeurs de la firme, Coraline (Henry Selick, 2009), L'étrange pouvoir de Norman (Sam Fell, Chris Butler, 2012), Les Boxtrolls (Graham Annable, Anthony Stacchi, 2014) et a réalisé dernièrement Kubo et l'armure magique (2016), un conte fantastique au style graphique impressionnant. Bumblebee est son premier film en prises de vues réelles.
Après cinq films réalisés par Michael Bay qui ont rapidement tourné à d'interminables scènes d'actions sans queue ni tête, Bumblebee opère un changement net : le film est plus contenu, l'intrigue est resserrée autour de quelques personnages et offre une dimension plus universelle. Il s'agit avant tout d'une histoire d'amitié entre une ado et l'autobot B-127. L'ensemble adopte un ton léger, bien aidé par l'ensoleillement californien et par le déplacement temporel vers les années 80. Très à la mode aujourd'hui, ce voyage dans le temps, inédit dans la saga, apporte sa dose de bonne humeur avec une playlist ravageuse (Simple Mings, A-Ah, The Smiths, Tears for Fears, ils sont tous là) et un décor familier.
Charlie et Bumblebee en pleine discussion
Charlie, la jeune fille qui découvre l'autobot perdu dans une décharge (déguisé qui plus est en adorable Coccinelle modèle 1967), n'est autre Qu'Hailee Steinfled, la jeune actrice révélée en 2010 par True Grit (Joel et Ethan Coen). Sa gouaille et son sourire font ici merveille. Ses échanges avec celui qu'elle surnomme Bumblebee (traduction : bourdon) ne sont pas sans rappeler la dynamique des deux personnages principaux dans le fabuleux Géant de fer (Brad Bird, 1999). La partie de cache-cache sur la plage, ou encore la communication via la radio installée dans la Coccinelle font mouche. Le personnage de Charlie, jeune fille enthousiaste et pleine d'astuce, est parfait. Le robot, hébergé dans la maison familiale (sous sa forme Coccinelle, donc), ne va pas tarder à se faire remarquer, et les parents de Charlie ne sont pas les plus furieux -alors que voir débarquer dans le salon l'équivalent d'un éléphant de métal ne doit pas mettre de bonne humeur tous les jours. Non, ce qualificatif revient plutôt aux deux Decepticon qui sont à ses trousses, ainsi qu'à l'agent Burns, interprété tout en retenue par John Cena. La prestation de l'imperturbable militaire à la mâchoire carrée est bien entendu à prendre au second degré : tout cela n'est pas sérieux, et ça fait du bien.
À ce tableau déjà bien rempli vient s'ajouter l'inévitable romance, bien troussée car pleine de maladresse et d'humour, entre Charlie et Memo : une petite touche qui, si elle ne brille pas par son originalité, donne encore plus de cœur à l'ensemble. Alors oui, le dernier acte est encore une fois une bataille où explosions et courses-poursuites font plus ressembler Bumblebee à un blockbuster lambda ; ce serait pourtant dommage de bouder son plaisir devant cette bouffée de fraîcheur. Il s'agit tout simplement du meilleur film de la franchise après le premier opus. Le film a d'ailleurs été un vrai succès public : de quoi paver la voie à un reprise de la franchise qui doit tourner la page de l’ère Michael Bay.
Disponibilité vidéo : en DVD, Blu-Ray, Blu-Ray 4K Ultra HD et coffret DVD / Blu-Ray Intégrale Transformers le 30 avril - éditeur : Paramount Pictures France + Facebook
Critique réalisée en partenariat avec Cinetrafic : vous pouvez y consulter tous les films de l'année façon catalogue et en souvenir, le catalogue de l'an dernier.