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Critiques de films - Page 16

  • Gun Crazy - Le démon des armes (1950)

    Cliquez sur l'image pour accéder à la chronique :

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  • Batman - Strange Days : le chevalier noir a 75 ans !

    Un film d'animation de Bruce Timm

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    Batman a 75 ans ; le personnage, peut-être le plus côté des super-héros DC, valait bien un petit film en son hommage ! Comme pour Superman l'an dernier, la firme fait appel au talentueux Bruce Timm, le créateur de Batman, la série animée. Si le court-métrage sur Superman brossait en quelques instants les moments les plus mémorables de la carrière de l'Homme d'acier, l'optique de Batman : Strange Days est un peu différente.

    Durant un peu moins de trois minutes, le court-métrage nous plonge dans l'ambiance rétro des débuts du chevalier noir, qui voit ses premières aventures écrites par Bob Kane et dessinées par Bill Finger fin mars 1939, dans Detective Comics #27. Si le monstre des premières images, avec lequel Batman joue une partie de cache-cache mortel, invoque les monstres Universal, Frankenstein en tête -pas lourds, gros bras émergeant d'une veste étriquée- et tout un pan du cinéma fantastique avec la figure de la femme portée (une jeune femme en détresse, inconsciente, portée à bout de bras par une silhouette monstrueuse ou extra-terrestre), il est surtout un digest fort bien fichu des premières années du Batman : ses oreilles pointues sont encore des cornes et il utilise le bat-plane, le premier bat-gadget apparu dans Detective Comics #31, mais mis à jour : son design évoque davantage le Batplane II, dessiné dans le Batman #61 en octobre 1950, tandis que les mitraillettes sont présentées comme celle du nouveau design de la Batwing dans les New 52.

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    Batman et Hugo Strange dans leur première année d'existence

    Le méchant en titre n'est autre que Hugo Strange, un scientifique aux méthodes douteuses autant qu'extrêmes, qui reste le premier vilain régulier de Batman. Dans le même temps, la demoiselle en détresse est typique des pin-up dessinées par Bruce Timm, avec ses yeux en amandes et sa chevelure permanentée de star hollywoodienne. Sa robe semble tout droit sortir du dressing de Marilyn, tandis qu'elle évoque les grandes héroïnes du film noir des années 40 : un vrai voyage dans le temps. Alors, certes, c'est très court, mais ne nous permettons pas de bouder notre plaisir lorsqu'on nous offre ce petit bijou.

    Le court-métrage :

    Sources images : photogramme issu de Batman : Strange Days © Warner / DC Comics Entertainment ; détails extrait de Detective Comics #29 (Batman) et Detective Comics #36 (Hugo Strange) © DC Comics

  • Hunger Games (2012)

    Un film de Gary Ross

    13845381744_d27ac72c3a_m.jpgDisons l'évidence sans attendre : ces Hunger Games ne me disaient rient qui vaille, devant leur évident rapport avec Battle Royale, film japonais qui m'avait estomaqué à l'époque. Après, vision, si le modèle se fait terriblement sentir (impossible que l'auteure du roman ne s'en soit pas inspiré), les films de "jeux de la mort", ainsi que les livres, ne sont pas rares : sur les 50 dernières années, on peut au moins citer Punishment Park (1971), La mort en direct (1980), Le prix du danger (1983), Running Man (1987), ... Cela n'est pas vraiment nouveau. Alors, pourquoi ne pas le raconter... encore une fois ? Et puis, celui qui a réalisé Pleasantville (1998) ne peut pas faire un navet total. Impossible.

    La bonne idée du film, comme du roman, est de prendre le temps de nous installer dans cette dystopie qui fait tout : en punition d'une révolte qui a échouée, le gouvernement de Panem organise les Hunger Games, durant lesquels les 12 districts du monde sélectionnent chacun un garçon et une fille ; ce sont les Tributs. Ils devront s'entre-tuer jusqu'à ce qu'il n'en reste qu'un. Ainsi, les 74èmes Hunger Games ne commencent qu'après une bonne heure de film, donnant à voir ce sombre futur, mais également ces populations bien différentes (les districts de la périphérie essayent de survivre, tandis qu'une élite oisive se prélasse dans le faste).

    Le rapport à l'artificialité des apparences, utilisées pour charmer l'auditoire et attirer la générosité des sponsors qui pourront venir en aide aux joueurs de leur choix pendant le jeu, est bien amené. Ainsi, Katnyss et Peeta, du district 12, font leur entrée sur un char cerné de flammes factices ; l'attirance qu'ils peuvent avoir (ou pas) l'un envers l'autre est également renforcée dans une perspective marketing. Rien de bien nouveau, certes, mais tout cela est bien présenté. Esthétiquement, il faut souligner le courage du film d'aller vers la science-fiction la plus colorée, en donnant aux personnages des costumles, coiffures, maquillages, vraiment too much.

    On regrettera tout de même une psychologie moins efficace que dans Battle Royale, et la prédominance de quelques personnages qui ne laissent pas grande place au reste du cast. Pour autant, Woody Harrelson, en survivant imbibé d'un précédent Hunger Games, tire son épingle du jeu. Pas d'effets follement gore à espérer ici, malgré le pitch meurtrier. Le film, comme ses personnages, reste teen-targeted : Hunger Games et Twilight, même combat ! Et, au contraire du début vraiment réussi, on regrette la fin trop expédiée et prévisible. Allez, on donne quand même la moyenne pour la classe Hunger Games !

    Disponibilité vidéo : Blu-ray et DVD - éditeur : Metropolitan FilmExport

    Source image : affiche du film © Metropolitan FilmExport

  • La vallée de Gwangi (1969)

    Un film de Jim O'Connolly

    13793807285_5309bc1227_m.jpgA l'origine idée du vétéran des effets spéciaux Willis O'Brien comme suite du King Kong de 1933, La vallée de Gwangi et sa découverte d'un espace où la vie préhistorique aurait survécu est repris par le grand Ray Harryhausen, en quelque sorte fils spirituel de O'Brien. Les prises de vues, incluant James Franciscus ou Freda Jackson (vue dans A Canterbury Tale de Powell & Pressburger, Les grandes espérances de David Lean ou encore Les maîtresses de Dracula de Terence Fisher, sont bouclées en Espagne. Elles ne sont guère enthousiasmantes, le film prenant toutes sa valeur avec les créatures fantastiques créées par Harryhausen ; un ptérodactyle, une sorte de tyrannosaure (le fameux Gwangi du titre), mais aussi un cheval miniature, et un éléphant sont les attraction de ce film à effets. La fluidité de l'image par image n'aura jamais été si parfaite à l'époque. Le cheval miniature notamment, outre son caractère fantaisiste très rigolo, est formidablement animé. De même, l'animation réaliste d'un éléphant à la fin du film est très réussie.

    Et l'histoire, me direz-vous ? Pas fantastique, contrairement à son postulat de départ. Le patron d'un cirque ayant des difficultés financières va voir l'arrivée du cheval miniature comme un aubaine, le clou de son futur spectacle. La découverte de la vallée de Gwangi est typique des films de dinosaures, à l'image du Monde perdu (Harry O. Hoyt, 1925), de King Kong (Shoedsack & Cooper, 1933), ou plus tard Le sixième continent (Kevin Connor, 1975) et Jurassic Park (Steven Spielberg, 1993), mais y ajoute le western, le film se déroulant au début du XXème siècle. Tuck (James Franciscus) a tous les atours du cow-boy. Dans la lutte pour la possession de l'animal fantastique, Le scientifique se heurte au commercial, une belle jeune femme se trouve au centre des enjeux (la pauvre Gila Colan, d'origine polonaise, verra toutes ses répliques redoublées par une autre actrice en raison son trop fort accent), et le film s'inspire d'ailleurs largement du dernier acte de King Kong.

    Malgré son histoire prétexte, The valley of Gwangi mérite d'être découvert aujourd'hui : scènes de foules convaincantes, paysages désertiques de l'Espagne, et les très nombreuses animations de Ray Harryhausen doivent suffire au bonheur des fans du genre.

    Disponibilité vidéo : DVD zone 1 avec VF et VOST - éditeur : Warner Home Video

    Source image : affiche du film © Morningside Movies

  • Classics Confidential : Les forçats de la gloire (1945)

    Un film de William A. Wellman

    13780071185_03e2610acd_o.jpgWild Side nous fait découvrir, dans une très belle édition DVD + livre, le film de guerre de William A. Wellman ; celui-ci, un temps pilote dans l'escadrille LaFayette, s'orientera naturellement vers  films d'aviation (Les ailes, 1927, Les pilotes de la mort, 1928) ; pour autant, il entend bien rendre justice à l'infanterie avec The Story of G.I. Joe (titre original du film), adapté des chroniques du correspondant de guerre Ernie Pyle -interprété par Burgess Meredith.

    Les forçats de la gloire entretient un rapport étroit avec la réalité de la seconde guerre mondiale : tourné pendant la guerre, le film utilise des plans de La bataille de San Pietro, documentaire réalisé par John Huston sur l'attaque de la ville, survenue en décembre 1943 (présent en bonus sur le DVD). Même si certains plans (d'avions, notamment) font montre de leur altérité par rapport au film The Story of G.I. Joe, bien malin celui qui pourra départager avec précision les plans documentaires des plans de studios filmés par Wellman.
    Les soldats des campagnes d'Italie et de Sicile sont également mis à contribution, apparaissant dans le film ; le film sortira sur les écrans américains le 18 juin 1945, soit à peine plus d'un mois après la reddition de l'Allemagne. A cette date, les véritables soldats que l'on voit dans le film auront tous péris sous les balles ennemies ; il en est de même pour  le correspondant de guerre Ernie Pyle, tombé le 18 avril 1945. Avant cela, il aura remporté le prix Pullitzer pour son travail. Ces rapprochements fiction/réalité sont bien mis en valeur dans le livre joint au DVD, écrit par Michael Henry Wilson et traduit par Philippe Garnier. Le parcours de Wellman y est détaillé avec beaucoup d'à-propos.

    Wellman veut un film réaliste sur le quotidien de la guerre : il filme ainsi beaucoup de moments d'attente, d'épuisement de la compagnie C du 18ème régiment d'infanterie. Les combats sont réduits à la portion congrue, mais frapperont avec une force peu commune lors des batailles de San Vittorio et du Monte Cassino. On retient, certes la fatigue, la lassitude de ces hommes sacrifiés, mais aussi les moments de complicité et de gaîté, qui les ont fait tenir ; à l'image du sergent Warnicki (Freddie Steele, un ancien boxeur), qui, après chaque bataille, harassé, essaye systématiquement de faire marcher le vinyle que lui a envoyé sa femme, sur lequel elle a enregistré la voix de son petit garçon... Son abnégation sera finalement récompensée.

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    Les soldats en route pour la bataille

    La concentration du récit sur une petite unité rend ces personnages vivants, attachants ; Pyle, voyageant un peu partout lors des campagnes d'Afrique et surtout d'Italie, revient toujours à la compagnie C, comme il retrouve des amis. La mort, thème évidemment central, n'est jamais traitée avec sentimentalisme ou grandiloquence, mais simplement et humblement, comme un triste passage obligé de la guerre. Le lieutenant Bill Walker, interprété par Robert Mitchum en retenue, en fera les frais.

    Poignant par sa rudesse et son refus du traditionnel spectacle hollywoodien, Les forçats de la gloire est un film qui reste ; sa puissance n'est aucunement érodée par les ans, car la technique, si élaborée soit elle, s'efface devant la réalité des choses : grand paradoxe des chefs-d’œuvre de l'histoire du cinéma.

    Disponibilité vidéo : DVD + livre - éditeur : Wild Side Video

    Sources images : jaquette DVD © Wild Side Video - photogramme du film  © Lester Cowan Productions