Un film de James Gunn
Comment rendre un film de super-héros inconnus pour le plus grand nombre si tendance ? De nombreuses réponses peuvent être apportées, mais je pencherais pour, premièrement, une écriture qui manie l'humour comme une seconde nature, et ensuite, une bande originale imparable à base de musique pop des années 70 (on va y revenir).
Oui, Les gardiens de la galaxie est ce que Marvel a fait de mieux depuis... le premier Iron Man (6 ans d'âge tout de même). La firme a eu l'intelligence de laisser les rênes à James Gunn, très au fait des films de super-héros, comme en témoigne son Super plus subtil qu'il n'en a l'air. Le coup de la bande son pop, qui parcoure tout le film au point d'en faire oublier le score (un peu faible à part le thème) de Tyler Bates, rend ces péripéties aux confins de la galaxie bien plus proches et "accessibles", et soude aussi le couple Peter Quill / Gamora.
Les guest vocaux de Bradley Cooper (Rocket) et Vin Diesel (Groot) en disent long sur l'importance du dialogue et de leur dimension comique. Cooper transmet la vivacité et l'intelligence de Rocket, en même temps que son amour de la déconne, très humain ; dans le même temps, Diesel répète inlassablement les mêmes trois mots, I am Groot, mais leur intonation respective signale clairement l'intention. Un esprit potache de franche camaraderie est peu être ce qui reste le plus longtemps après la vision du film.
Si, au départ, le film semble déconnecté du Marvelverse cinématographique (aucun Avenger ne vient faire un caméo, la séquence post-générique ose même ramener Howard The Duck), il se paye tout de même le culot d'offrir sa première scène importante à Thanos -seulement entrevu à la toute fin d'Avengers-, un des plus grands super-vilains de la firme. Sans en avoir l'air, Les gardiens de la galaxie est un des piliers de l'univers cinématographique Marvel, et l'on est bien content de savoir que, dès le générique de fin du film, "The guardians of the Galaxy will return" !
PS : Groot est énorme.


"S'ils jouent les héros, tue-les.
Ce film policier, montrant avec force détail le processus d'enquête de la police de Los Angeles suite à l'assassinat d'un de ses agents n'est pas sans rappeler l'excellent La brigade du suicide, réalisé par Anthony Mann en 1947. Tout l'appareil de police est mis à contribution dans une affaire particulièrement délicate : de nuit, un homme agresse un policier, puis fait varie son apparence physique comme son mode opératoire (hold-up, agression, de jour comme de nuit). Afin de triompher de cet homme "sans visage", on nous montre avec fierté un dispositif d'avant-garde, l'établissement d'un portrait le plus détaillé possible, avec l'aide des dernière technologies disponibles et des témoins des crimes. Une voix-off vient souvent appuyer le fastidieux processus d'enquête et d'interpellation. Il marchait la nuit marque également par sa tonalité très sombre, notamment lors d'une séquence très dure au cours de laquelle le personnage principal (qui est aussi le criminel, c'est assez rare pour le signaler) s'extrait lui-même la balle qui l'a blessée.