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états-unis - Page 8

  • Blue Jasmine (2013)

    Un film de Woody Allen

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    Le Allen cuvée 2013 est plutôt un bon millésime : alternant films moyens (Scoop, Minuit à Paris), et vrais mauvais films (Vicky Cristina Barcelona, Vous allez rencontrer un un bel et sombre inconnu, To Rome with love) depuis l'incontestable réussite de Match Point, le réalisateur américain ne s'en tire pas trop mal ici. La palme aux acteurs, Alec Baldwin, Sally Hawkins notamment. La structure du film est aussi plus recherchée qu'habituellement, jouant finement avec le flash-back, liant malicieusement les scènes.

    Comme souvent, les personnages ne sont pas ce qu'ils semblent être de prime abord ; Cate Blanchett, Jasmine dans le film,  est, à ce titre, stupéfiante (même si on a profocdément du mal à s'attacher à elle, mais c'est une autre histoire). Le décalage entre la bourgeoise Jasmine et sa sœur, au quotidien plus modeste, explose lorsqu'elles cohabitent, après que Jasmine a vu son mariage atomisé par des tromperies extra-conjugales et autre scandale financier.

    Le personnage principal a des traits alleniens (très verbeuse et totalement névrosée), mais l'ensemble donne une fraîcheur qu'on ne connaissait plus à ce cher Woody depuis des années. Une fraîcheur teintée de folie et même de mélancolie, la pauvre Jasmine paraissant parfois complètement paumée dans ce nouveau monde (celui de la sobriété financière, dira-t-on).

    Autre point positif, l'intrigue et ses personnages nous emmènent sous des horizons où se jouent les nuances de gris ; rien ni personne n'est l'homme ou la femme idéale, la sphère des gens fortunés est décrite par petites touches impressionnistes, mais son constat est sans appel.

    Ballade très amère aux pays des rêves désenchantés, le film, s'il est loin d'être parfait (fin abrupte, peu de personnages sympathiques), Blue Jasmine constitue le meilleur film de son auteur depuis un bail. Ce serait dommage de s'en priver.

     

  • Flashback Presse Cinéma : Midi-Minuit Fantastique n°2

    15163730451_4ffefa6504_m.jpgA la lecture de l'imposant n°2 de la revue Midi-Minuit Fantastique dans la réédition exceptionnelle signée Michel Caen et Nicolas Stanzic, plus constats s'imposent : tout d'abord, les rédacteurs en avaient sous le pied en créant la revue, car cette deuxième livraison totalise 130 pages, plus que certains numéros doubles (comme le numéro 4-5, consacré à Dracula).

    La revue, totalement consacrée au cinéma dans le premier numéro, s'ouvre à d'autres formes d'arts, certes reliées au domaine cinématographique ; la littérature, dans un premier temps. On avait bien perçu la qualité poétique des écrits de l'équipe. Le cinéma cher à Midi-Minuit Fantastique est bien celui d'une porte ouverte vers l'imaginaire, moteur d'un émerveillement constant, et d'un plaisir des sens à tous les niveaux. Ce n'est pas par hasard si ce numéro consacré aux "Vamps Fantastiques" débute par des extraits choisis de Boris Vian où il décrit fort joliment différents types de femmes fatales : à griffes, à nageoires, etc. Viennent ensuite une sympathique nouvelle fantastique d'une mystérieuse Bélen, et quelques critiques de livres en fin de numéro. La revue s'ouvre aussi, encore plus que dans sa première livraison, à l'illustration et à la peinture, de la main même des rédacteurs, qui ont visiblement plusieurs vies : ainsi, Félix Labisse, avec ses peintures détournant les codes de l'ère classique, et Jean Boullet, avec ses jolis dessins à l'encre, sont à la manœuvre pour donner plus de plaisir à l’œil. Un oeil est également à la fête dans la rubrique Rencontres..., qui rapproche des images issus de films différents autours de motifs récurrents : la femme araignée, les femmes fleurs, les vampires, femmes-oiseaux, etc. Là encore, l'admirable reproduction des photos est à mettre au compte de l'éditeur et des auteurs de l'intégrale Midi-Minuit, rehaussant si c'était possible l'intérêt de l'ouvrage.

    On retrouve la fascination de certains sur des films, ou des acteurs : le fameux Masque d'Or de Charles Brabin pour Jean Boullet, adaptation des exactions du diabolique Fu Manchu ; Caroll Borland, vamp tout aussi fameuse dans La marque du vampire (Tod Browning, 1935). On parle beaucoup de ce dernier dans ce numéro ; Freaks (1931), Les poupées du diable (1936) sont abordées pour leur personnages pittoresques de femmes fortes.

    Des images splendides, ce numéro en regorge, à commencer par sa couverture ; Mary Morris dans Le voleur de Bagdad (Ludwig Berger, Michael Powell, Tim Whelan, 1940), mais également la belle princesse ailée du Tour du monde de Sadko, film russe d'Alexandre Ptouchko sorti en 1952 ; la splendide Glynis Jonhson en sirène dans Miranda (Ken Annakin, 1948), ou encore Moira Shearer dans Les contes d'Hoffman de Michael Powell. Bref, en dressant un panorama complet des cinémas de l'imaginaire par le biais d'une thématique précise, en alternant cinéma du présent (dfe l'époque !) et remémoration des grands films des décennies précédentes, parfois oubliés, l'apport critique et historique de la revue, en plus d'une valeur littéraire assez exceptionnelle, est encore plus évident aujourd'hui qu'il ne pouvait l'être alors (on connaît aujourd'hui beaucoup des films invisibles de l'époque. Et ce n'est que le début !

  • Under the Skin (2014)

    Un film de Jonathan Glazer

    14664177810_f73ea238af_m.jpgTout d'abord, mille excuses aux internautes concernant cette longue pause : quelques semaines de vacances, ainsi qu'une panne internet de grande ampleur (toujours en cours) m'ont empêché de publier à mon rythme habituel. Malgré la panne, je peux tout de même vous proposer quelques petites choses en attendant...

    Un réalisateur rare (pas de films depuis 10 ans), une star, une exclu (on voit Scarlet Johansson nue), voilà une recette qui sait attirer l'attention. Le film de Jonathan Glazer, clippeur renommé, est par moments expérimental (images en surimpressions, extrême économie de dialogues) et réussit l'exploit de faire paraître Scarlet normale. Certains passages sont également esthétiquement bluffants (le rituel d'attraction de Scarlet), et la séquence du freak malformé est très forte. Mais cela ne suffit pas : la prétention visuelle de l'ensemble, mêlé à une bande originale très arty (sonorités industrielles suscitant le malaise) n'a d'égale que l'extrême simplicité du propos (l'éveil d'une extra-terrestre aux sensations humaines).

    Est-ce aussi simple que cela ? Peut-être pas. Mais le film, déjà pauvre en personnages, s'accompagne d'un homme totalement inutile (le motard, sensé "nettoyer" les exactions commises par l'extra-terrestre?) qui n'arrange rien à l'affaire.

    Le film passe à deux doigts du ratage complet tellement le parcours des personnages a du mal à susciter l'intérêt. Certes, le film sort des sentiers battus : c'est un film de science-fiction à la sauce indépendant, racontant tout dans les moments « en creux », qui colle aux plus près de ses personnages, si peu intéressants qu'ils soient. Rallonger les séquences jusqu'à l'ennui n'est pas, à notre sens, une preuve de grand talent : Glazer aura tenté quelque chose de différent, et, hors de quelques trouvailles et ambiances réussies, se plante tout de même. Same player, try again !

  • Darwyn Cooke's Batman Beyond (2014)

    Un film d'animation de Darwyn Cooke

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    DC Comics sait fêter dignement ses héros, et ne lésine pas à la dépense. Pour Batman, ce n'est pas un (Batman : Strange Days), mais deux court-métrages qui viennent célébrer ses 75 ans. Et comme c'est un âge relativement avancé, Darwyn Cooke a voulu faire revivre la série d'animation Batman Beyond (Batman, la relève chez nous). Réalisée après le succès de Batman, la série animée et des Nouvelles aventures de Batman, cette série montrait un Gotham futuriste où un Bruce Wayne vieillissant passait la main à un jeune homme -Terry McGinnis-, qu'il initie et seconde dans la lutte contre le crime.

    Le court commence dans la Batcave, lieu ô combien signifiant dans la mythologie du Batman, recelant à la fois son arsenal technophile et guerrier, comme le souvenir de ses affrontements et traumas du passé. McGinnis, croyant Wayne attaqué, se rue à son secours... en fait, ce dernier lui a concocté une séance d'entraînement plutôt intense ! C'est d'abord un Batman jeune qui l'attaque. En vérité, il s'agit d'un robot aux couleurs du Batman de la série Les nouvelles aventures de Batman. Après en avoir fini, McGinnis lâche un "Désolé mon gars, mais tu es de l'histoire ancienne", commentaire méta-textuel sur ce Batman anachronique en 2039, époque de Batman Beyond.

    L'hommage aux oeuvres télévisuelles ou cinématographiques dédiées au Dark Knight ne fait que commencer, car d'autres opposants viennent se mesurer au tandem Bruce Wayne / McGinnis : on reconnaît ainsi, dans l'ordre d'apparition, l'incarnation de Beware the Batman, dernière série animée en date sur le personnage, The Batman, la série typée "enfants" entre 2005 et 2010 ; puis c'est au tour du Batman de Neal Adams, ancré dans les années 60 et repris dans la série Batman, l'alliance des héros, d'apparaître. Ensuite, le Batman massif de Frank Miller dans Dark Knight Returns, puis celui des adaptations cinématographiques de Tim Burton, le Batman campy de la série des années 60 avec Adam West, puis l'apparence du Batman originel tel que présenté sur la couverture de Detective Comics #31, daté de septembre 1939. Par ce voyage dans le passé de quelques instants, Darwyn Cooke réussit à rendre un hommage dynamique et expressif aux différents visages du chevalier noir.

    Le court-métrage :

    Source image : image extraite du court-métrage © DC Entertainment / Yahoo Movies

  • Batman : The Dark Knight Returns (2012)

    Un film d'animation de Jay Oliva

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    Profitons des 75 ans de Batman ce mois-ci (l'apparition du personnage date de mai 1939) pour nous attarder sur une excellente adaptation animée d'un comic exceptionnel, The Dark Knight Returns. Paru directement en vidéo dans la collection DC Universe Animated Original Movies, l'adaptation du comic de Frank Miller, qui a redéfini jusqu'à aujourd'hui la vision du Chevalier Noir, est marquante à plus d'un titre.

    Pour la première fois depuis la création de la collection, un comic est adapté en deux films distincts totalisant plus de 2h30 ; le casting vocal est de haute volée, et emprunte plusieurs acteurs de renom (Peter RoboCop Weller, Michael Lost Emerson). Adapter un monument tel que The Dark Knight Returns n'a pas été pris à la légère : la qualité graphique est de très belle facture, tentant de s'approcher autant que faire se peut du style brut de Frank Miller.

    The Dark Knight Returns propose un Bruce Wayne vieux, ayant délaissé depuis longtemps son activité de justicier ; activité qu'il reprendra lorsque son ami d'atan, Harvey Dent, devenu Double-Face, s'évapore dans la nature. L'adaptation est faite intelligemment, ne calquant pas forcément case à case par rapport au comic, ce qui avait été reproché à l'adaptation de Batman : Year One, tout en conservant une très bonne dynamique (de magnifiques plans où l'on entrevoit des hommages aux cases les plus emblématiques du comic). Les monologues intérieurs, très présents chez Miller, dans une forme de réminiscence du film noir, sont quasiment tous gommés, pour plus d'efficacité. La violence extrême du comic est également encore présente, le sang giclant lorsque c'est nécessaire.Sur le plan de la ligne temporelle, l'adaptation réussit là encore un bon point, en dépeignant un monde futuriste, tout en restant graphiquement ancrée dans les années 80, Miller ayant écrit créé Dark Knight Returns en 1986.

    Le portrait à charges des figures de l'autorité (gouvernement, médias, police) passe également bien la barrière de l'animé ; l'impact de ce contenu politiquement incorrect (Superman est le bon petit soldat du Président, Selina Kyle, croulante, est devenue gérante d'une maison de passes, le maire de Gotham meurt dans d'atroces souffrances, ...) est épaulé de façon tonitruante par la bande-son de Christopher Drake, déjà responsable de celle de Batman : Year One ou Batman et Red Hood : sous le masque rouge.

    Avec The Dark Knight Returns, DC renoue avec la qualité qui a fait sa renommée dans les années 90 ; une adaptation respectueuse des personnages, une direction artistique parfaite, loin des sous-traitances coréennes qui ont entachées nombre de leurs productions ces dernières années. A ce jour, il s'agit de la plus grande réussite de DC / Warner dans le domaine de l'animation, rejoignant Batman contre le fantôme masqué ou Batman et Red Hood : sous le masque rouge. Une grande réussite qui vaut largement les meilleures adaptations en prises de vues réelles dédiées au personnage tel que Batman Begins

    Disponibilité vidéo : DVD / Blu-ray - éditeur : Warner Home Video

    Source image : image du film © Warner Premiere / DC Entertainment