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Les aventures de Sherlock Holmes (1939)

Un film de Alfred Werker

4514418146_f3b8f5ea65_m.jpgSecond film du duo Basil Rathbone / Nigel Bruce, produit par la 20th Century Fox après Le Chien des Baskerville, Les aventures de Sherlock n’est pas adapté d’une nouvelle ou d’un roman de Conan Doyle, mais d’une pièce de théâtre éponyme de William Gillette.

Le film nous dévoile dès ses premiers instants l’ennemi juré de Sherlock Holmes, Moriarty. Petite barbe, l’air d’un notable, il déjoue le fonctionnement de la justice et se voit acquitté au procès d’un crime qu’il a, de toute évidence, perpétré. Sherlock Holmes arrive trop tard à la cour pour prouver sa culpabilité. L’invincible Sherlock Holmes est ainsi mis en échec dès le début, asseyant le caractère machiavélique de Moriarty, mais tout autant génial dans le registre du crime, que notre détective privé dans la résolution d’énigmes. On suit d’ailleurs dans un premier temps le fameux Moriarty dans son spacieux bureau, où l’on découvre un original obsessionnel, passionné de fleurs : ses locaux en sont envahis, et seront d’ailleurs cause d’infortune pour Watson, toujours très bonhomme. Ce dernier continue dans sa lancée de personnage comique, voire burlesque, tel un Oliver Hardy échappé de son duo, dans l’exercice d’un comique de gestes très réussi. La séquence pendant laquelle il prend la pose à plat-ventre sur la chaussée, sur les ordres de Holmes, est réjouissante au possible, de ce sens de la comédie aujourd’hui rare, jouant sur la répétition et un timing très élaboré. Les puristes crient au blasphème, Watson étant d’une consistance intellectuelle sans comparaison dans les récits de Conan Doyle. Ici, sa verve et son air ahuri donne du relief à la brillante mais néanmoins un brin monotone, du bon Holmes.

Sherlock Holmes, de son côté, est aux prises avec deux affaires : un vol de bijoux, et une sordide histoire de meurtre. Un leitmotiv languissant et morbide se fait entendre, une musique de mort à la flûte, jouée en mineur par un mystérieux individu dont on ne voit d’abord que l’ombre ; plus mystérieux encore, il accompagne invariablement la mort de la personne qui l’entend. Cette même personne aura d’ailleurs reçu, quelques jours plus tôt, une lettre qui l’avertissait de son proche destin funeste...

Les deux cas ne seront finalement qu’un écran de fumée créé par Moriarty dissimulant son véritable but. La compétition que se livrent les deux hommes est intéressante : chacun semble avoir trouvé un adversaire à sa (dé)mesure. A l’obsession des fleurs de Moriarty, Holmes répond par une étude tout aussi bizarre du comportement des mouches, auxquelles il fait subir des gammes chromatiques au violon, pour découvrir à quelle fréquence elles sont sensibles (dans les romans, sa fascination va vers le comportement des abeilles). Ainsi Moriarty, à moitié par provocation, se déguise, non pas en rajoutant un quelconque accessoire à son apparence, mais en rasant sa barbe. Il deviendra alors un agent de police à l’air respectable, qui lui permet de perpétrer son crime. Sherlock Holmes, de son côté, joue aussi du déguisement, en se faisant passer pour un comique au sein d'un cabaret, tout cela dans le but de pouvoir parler à un témoin important de l’affaire. Cette sorte de fantaisie, ajoutée au fait qu’on doute véritablement de l’identité de Sherlock et Moriarty une fois déguisés, emmène le spectateur vers un monde étrange, peuplé de faux-semblants où tout est possible.

Les aventures de Sherlock Holmes marque le dernier film d’époque, c'est-à-dire utilisant un décorum fin XIXème. Les opus suivants, produits à partir de 1942 par Universal, utiliseront un décor contemporain à la période de tournage. Si l’époque change, il n’en sera rien pour Sherlock Holmes, roc de déduction logique dont ces aventures cinématographiques ne déçoivent pas !

Source image : affiche du film, © 20th Century Fox

Commentaires

  • Bonsoir Raphaël,

    Je vois que tu as commenté plusieurs épisodes de Sherlock Holmes avec Basil Rathbone. Sais tu si il existe une belle édition DVD avec sous-titres ? J'ai vu qu'il y a l'édition Bach Films qui existe en DVD. Mais en général cet éditeur a une qualité d'image déplorable. J'ai pas trouvé grand chose sur Amazon :(

    Amicalement.
    Stéphane (Hollywood Classic)

  • Hello Stéphane,

    Bonne question, tant les Sherlock Holmes période Basil Rathbone sont trouvables avec différentes qualités d'image. Début 2010, j'ai effectivement chroniqué l'ensemble du cycle (14 films au total), avec l'édition de référence : celle éditée par France Télévisions en 2008 (2 coffrets de 7 films, 25 euros le coffret). Elle contient les restauration réalisées par UCLA, ainsi que les VF d'époque lorsqu'elles existent. Les deux coffrets sont présentés dans un format "livre" très sympa. On trouve autrement pas mal d'éditions assez déplorables au niveau image, étant donné que certains de ces titres sont dans le domaine public.

    Si le personnage t'intéresse c'est un indispensable tant la qualité générale de ces films est excellente.

    A bientôt,

    Raphaël

  • Super ! Merci Raphaël. J'ai trouvé l'édition France Télévisions grâce à toi sur Amazon :)

    Amicalement.
    Stéphane.

  • J'ai le premier coffret de 7 films avec avec les premiers FILMS en version sous-titrés ( VO ). En faisant des recherches sur internet sur ces 14 films j'ai pu voir qu'il existe une version française du film les aventures de sherlock holmes avec Basil Rathbone. Je regrette qu'il n'es pas mis cette version dans le coffret. Comment trouver se film. ?

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