Un film de James Cameron
A l'heure du retour inattendu du célèbre T-800, replongeons-nous quelques instants sur le Terminator originel. A l'époque, James Cameron est un inconnu. A peine a-t-il signé Piranha 2, dont on estime qu'il a réalisé un quart du métrage, partiellement tourné et intégralement monté sans son approbation.
Terminator lui vient d'une véritable vision : son idée provient d'un cauchemar où un squelette mécanique pourchasse une jeune femme dans les flammes. Cette vision, Cameron veut la concrétiser coûte que coûte sur grand écran ; il va compenser un petit budget (environ 6,4 millions de dollar) par une énergie sans bornes. Regarder le film aujourd'hui ne fait que mettre encore plus en évidence sa vitalité, un enchaînement de plans virtuoses, racés et nerveux, emplis d'une rare force évocatrice. L'arrivée du T-800 sur Terre, sa recherche implacable des multiples Sarah Connor du botin, son auto-opération dans la pénombre d'une chambre de motel miteuse, ou encore sa confrontation finale avec Sarah Connor, réduit à l'état d'un squelette en métal aux orbites rougeoyants...
Imprimant des images durables dans les esprits des jeunes des années 80, le film est aussi un modèle d'efficacité dans son scénario, à base de voyage temporel, courses poursuites, puis, cette idée extrêmement romantique d'un combattant (Kyle Reese - Michael Biehn) qui se porte volontaire pour une mission-suicide sans retour possible parce qu'il est tombé amoureux d'une femme qu'il ne connaît qu'en photo...
Schwarzy, qui a auparavant été Conan, et plus tard Dutch dans Predator ou l'inénarrable John Matrix dans Commando, est fait pour être ce super-cyborg invincible. Son physique olympien, ainsi que son travail sur l'aspect systématique de ses mouvement -le fameux balayage facial du Terminator- montre sa totale adéquation avec le rôle. Le T-800, quasiment muet, ménage également le fort accent autrichien du Monsieur Univers.
Puis, il y a Sarah Connor. Même si, dans le premier film, elle n'est pas encore l'incarnation suprême de la femme forte du deuxième opus, mais sa détermination à ne pas lâcher prise face à cette menace incroyable est là ; son personnage est touchant, dans l'amour qu'elle accorde rapidement à son visiteur du futur... Les points d'ancrage du cinéma n'arrivent pas par hasard. Si le Hollywood d'aujourd'hui, en cruel manque d'inspiration et en recherche perpétuelle de records et d'argent, mise encore sur Terminator, c'est parce que cette incarnation d'un méchant fantastique du cinéma (devenu gentil...) a touché une face de notre inconscient collectif. Une machine humaine, le spectre d'une futur qui, malgré tout, n'est pas encore sur nous.. Will he be back (again) ?
Pour accompagner la sortie du nouveau film, Mad Movies se fend de son premier hors-série estampillé "Classic" sur la saga Terminator : lecture conseillée ! Pour ceux qui sont plus fortunés et/ ou veulent plus d'infos, vous pouvez également vous diriger vers Terminator - anatomie d'un mythe, chez Huggin & Muggin, plein de petits goodies sympas.