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animation - Page 5

  • Batman contre le fantôme masqué (1993)

    Cliquez sur l'image pour accéder à la chronique du film :

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  • Batman et Red Hood : sous le masque rouge (2010)

    Un film de Brandon Vietti

    5097819918_7a82db07fb_m.jpgLes inédits dvd de chez DC témoignent d'un niveau tel qu'on est presque surpris de les découvrir directement chez soi, dans la quiétude (rapidement chamboulée) de notre salon, ou bien devant son ordinateur, la tête surmontée d'un casque audio (pour la VO, c'est bien mieux, je vous le conseille !). Superman Doomsday (Laurent Montgomery, 2007) était d'une redoutable efficacité ; Justice League : New Frontier (Dave Bullock, 2008) faisait preuve d'une belle recherche esthétique et constituait une adaptation honnête de la BD de Darwyn Cooke ; Batman et Red Hood vient aujourd'hui jouer sur les terres du superbe Batman contre le fantôme masqué (Batman: Mask of the fantasm, seul long métrage animé issu de la mythologie Batman à avoir franchi les portes de salles de cinéma américaines). Une fois n'est pas coutume : alors que même ce dernier film a mis de longues années à être disponible en vidéo en France, Warner a décidé de sortir Batman et Red Hood quelques mois seulement après les Etats-Unis. Preuve de leur confiance dans la qualité de ce long-métrage?

    Le scénariste (Judd Winick, qui adapte sa propre BD) a une parfaite connaissance de la continuité malmenée de l'univers, comme les créateurs nous l'avaient démontré dans l'excellente série animée Batman des années 90, de Paul Dini et Bruce Timm (qui officie ici en tant que producteur). Ils nous emmènent ainsi à la fois dans la filiation des différents Robin, éternelle figure d'allié de Batman qui a pris bien des visages depuis sa première apparition en 1940. Piochant dans le récit célèbre de A death in the Family où l'on voit Le second Robin périr sous les coups du Joker (aussi repris dans le très bon Batman, la relève : Le retour du Joker), jusqu'aux derniers épisodes dessinées des aventures du chevalier Noir (la mini-série Battle for the cowl) pour la réapparition d'un ancien souvenir de Bruce Wayne, Red Hood navigue entre les époques, les personnages, pour fonder la brutalité et la radicalité d'un propos que la violence graphique n'effraie pas. On perçoit à chaque plan une profondeur digne d'un Dark Knight (Christopher Nolan, 2008), entre un Joker psychopathe, un Batman torturé, solitaire et peu amène, et la ville de Gotham comme un personnage en tant que tel, un niveau de l'enfer que sillonnent jours et nuits pillards, bandits et justiciers.

    L'identité de Red Hood découverte, c'est la tragédie et la mélancolie qui se fraie un chemin dans les rues sombres et puantes de Gotham : oui, Batman et Red Hood est un véritable film noir en puissance, qui tiendrait tête à plus d'un, par le biais d'une caméra mobile faisant la part belle aux plan-séquences survitaminés, l'action dosée avec un soin rare, motivée par un storytelling d'une folle cohérence où tout découle de ce qui vient de se produire à l'écran, flash-backs à l'appui. La musique, digne d'un grand film live, accompagne la noirceur de l"oeuvre avec brio.

    Entre Blackmask, superméchant effrayant et mortel, et Ra's Al Ghul, maître en arts martiaux et occultes, immortel se baignant dans le puits de Lazarus, un Joker taré et le mystérieux Red Hood, aux méthodes punitives extrêmes, la galerie des monstres est bien remplie, mais ne fait pas que du passage, du temps de présence à l'écran pour faire plaisir aux fans : ils sont le coeur d'une dramaturgie poussée où tout fait sens. Les bons films sont où on ne les attend pas, et Batman et Red Hood se hisse dans la liste des meilleures surprises de l'année !

  • Ultimate Avengers (2008)

    Un film de Curt Geda & Steven E. Gordon
     
    4982371174_3c47da9a43_m.jpgFilm d'animation sortant des jeunes Marvel Studios, Ultimate Avengers est l'adaptation de la BD du même nom créée par Mark Millar (Kick-Ass). Il voit l'assemblée de super-héros se constituer autour du Général Nick Fury ; ainsi, Iron Man, Thor, Giant-Man, la Guêpe, la Veuve Noire et le leader Captain America essayent de contrer une invasion extra-terrestre...

    Point de mire d'une série de films en prises de vues de vues réelles, on espère que les futurs Avengers de Joss Whedon ne lorgneront pas vers cette version qui, si elle n'est pas un ratage total, n'a cependant pas beaucoup d'atouts dans sa besace : entre un design laid et une animation grossière (pourtant Curt Geda, réalisateur sur pas mal d'épisodes de la magnifique série animée Batman, est à l'œuvre), deux dimensions clés de l'animation, on ne trouvera pas l'intrigue terrible, mais certains personnages intéressants, comme Bruce Banner / Hulk, ou le début du film, introduisant Captain America pendant la seconde guerre mondiale, aux prises avec les Nazis, rappelant la séquence d'ouverture de Hellboy, le film. A part cela, la chasse à l'ET est assez plate, empilant artificiellement les séquences d'action.

    Le degré de finition, bien approximatifs sur les personnages (mention spéciale à Iron Man, qui ressemble plus à Beta Ray Bill, l'adversaire / allié de Thor dans la sage dessinée par Walter Simonson, qu'à l'aspect métallique de son armure), contraste avec certains objets designés en 3D (les vaisseaux) et donnent une idée de ce à quoi le film aurait pu ressembler. Pour un long métrage, certes destinée à la vidéo, c'est tout de même carrément limite. Au niveau de l'animation, Marvel n'est pas encore prêt à rattraper DC, qui aligne régulièrement de véritables réussites dont le dernier en date (Batman : Under The Red Hood), tout juste sorti en France, devrait être une nouvelle preuve. Les super-héros, sortis de leurs pages de comics, ont bien du mal à faire valoir leur couleurs  côté film !

  • Hommage à Satoshi Kon (1963-2010)

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    C’est quand même un monde. Depuis la création de ce blog en novembre 2008, j’avais défini certaines choses que je désirais y faire partager : des critiques de films, mais aussi des dossiers sur le cinéma, histoire de théoriser un peu, d’organiser des ponts entre les films, entre les gens, entre les thèmes, pour dessiner l’histoire du cinéma que j’aime. Puis, j’avais en tête des thèmes plus précis : un dossier sur Stanley Kubrick, délaissé il y a bien longtemps après la première partie : je m’y remettrais peut-être, bien que beaucoup de choses ont déjà été dites sur le plus grands parmi les grands…

    Et puis, j’avais en préparation en dossier sur Satoshi Kon, le réalisateur japonais à l’origine de Perfect Blue. J’en parlais dans cette note récapitulative, il y a quelques mois. J’attendais le bon moment, désireux de me replonger dans une filmographie exemplaire, toute entière centrée sur le flou entre rêve et réalité, où les personnages semblent constamment perdus entre un monde onirique et une réalité brutale. J'étais en train de découvrir sa série d'animation Paranoïa Agent, dont les premiers épisodes sont tout bonnement hallucinant... Et puis vlan, patatras : j’apprend avec grande tristesse que non, il n’y aura plus de nouveau film de Satoshi Kon. Comme beaucoup, c’est un cancer qui l’emporte à l’âge de 46 ans… Il avait d’autres visions à proposer, c’est une évidence. Il s’était visiblement attaché, pour son dernier projet non-abouti, à parler à une génération plus jeune que ces précédents travaux : pourquoi pas, j’attendais son nouveau travail avec impatience, plus que celui d’un Mamoru Oshii.

    Perfect Blue (1997) m’avait épaté, Paprika (2006) m’a littéralement cloué au siège ; Tokyo Godfathers (2003) est d’une beauté sentimentale et sociale à tomber, de même que Millenium Actress (2002), pourtant inédit en salles ; tout comme l’omnibus Memories (1995), dont il a scénarisé le meilleur segment : La rose magnétique, hommage au 2001 de Kubrick… Voilà, c’est ainsi. On pourra toujours revoir ces quelques films (et relire ses mangas qui sortiront peut-être en France ?) qui, je pense, prendront beaucoup de valeur avec le temps. Un temps qui ne semblait pas presser Satoshi Kon, lui qui peaufinait encore et encore ses storyboards, causant l’ire de ses producteurs. Ce temps qui a finit par le rattraper, bien plus tôt que d’autres ; faîtes de beaux rêves, M. Satoshi Kon… Il est temps de proposer ce travail sur son oeuvre : à suivre en septembre.

  • MirrorMask (2005)

    Un film de Dave McKean

    4652924936_4d7fb1776c_m.jpgPremier long-métrage du dessinateur Dave McKean, MirrorMask fait fi de son budget limité pour imposer un univers riche et palpable. Pour l’occasion, il façonne avec son compère de toujours Neil Gaiman (écrivain et scénariste, notamment avec American Gods, Sandman, Stardust, La légende de Beowulf et Coraline, excusez du peu !) un conte fantastique dans la lignée de Labyrinthe (Jim Henson, 1986). Une jeune fille, bouleversée par la maladie de sa mère et sa prochaine opération, rêve d’un monde en proie à un grand danger. la Reine de Lumière s’est endormie : il faut la réveiller. Elle évolue alors dans un univers étranger, où elle croise poissons volants, personnages masqués et oiseaux-gorilles. La parenté avec Labyrinthe, dans lequel une jeune fille s’aventure sur les terres d’un diablotin chanteur, peuplées de créatures fantastiques, attirera logiquement l’attention de la Jim Henson Compagny, qui produit le film.

    Film méconnu (sorti directement en DVD en France), MirrorMask frappe d’autant plus par l’univers très personnel du à son réalisateur / co-scénariste Dave McKean. Adepte des montages, collages de papier découpé ou de photos, son œuvre s’apparente à un patchwork, tableau composite qui décontenance d’abord par l’hétérogénéité de ses sources. Agglomérant photos, dessins d’animaux, de structures métalliques industrielles (telles ses illustrations étranges réalisées pour La tour sombre 4 - Magie et Cristal de Stephen King), l’ensemble porte une marque unique et étrange. On retrouve beaucoup de lui dans Helena, l’héroïne de MirrorMask, qui partage le même univers graphique (et pour cause !). Son premier film peut donc être vu comme une extension cinématographique de son œuvre. Depuis Violent Cases, roman graphique qui marque la première collaboration entre McKean et Gaiman, il explore différents champs, que ce soit sous l’angle de l’illustrateur, du dessinateur de comics (Batman : Arkham Asylum), ou de l'infographiste. Dans MirrorMask, le film d’animation, la prise de vue réelles, les effets spéciaux numériques se fondent dans un vision ouatée qui tend vers la fantasy. Rempli d’antagonismes (Reine de Lumière contre Reine d’Ombre jouée par la même actrice, clé de l’équilibre de l’univers se trouvant dans les mains d’une jeune élue à la Dark Crystal, et dont on retrouvera des réminiscences dans Coraline), le film déroule une trame classique mais foisonnante de visions et de détails originaux.

    Au sein de cette foire aux merveilles, on observe par moment un rythme un peu lâché, qui correspond à ce temps du rêve dépourvu de repères. Les actions sont ponctuées par des déambulations qui n’ont d’autre objectif que de montrer des décors toujours étonnants.

    Réussite visuelle comme scénaristique, MirrorMask gagne à être découvert : c’est une véritable plongée surréaliste dans l’inconscient, un Alice aux pays des Merveilles s'affranchissant de techniques disparates pour conter une fable intemporelle.