Hier soir, Nous avons vu Cœur de dragon. Cependant, critiquer le manque de talent de Rob Cohen étant plutôt facile et manquant cruellement de savoir-vivre -pourquoi s'acharner sur un homme à terre ?- , attelons-nous à autre chose qui, à l'opposé des aventures médiévales du réalisateur de Fast and furious et La momie 3, aurait pu être un bon film. Oui, il s’agit du premier des 4 téléfilms direct-to-video de la série Futurama, Bender’s Big Score. Au cours de 4 saisons, Futurama a dessiné un univers futuriste et science-fictionnel assez drôle et unique, même si inégal. Le passage à un format plus long (1h30 contre 20 min.) a néanmoins cassé les pattes de cette machine à blagues inventée par Matt Groening, le créateur des immortels Simpsons.
On louera en premier lieu la qualité des premières minutes du film, réglant ses comptes avec la Fox qui avait torpillé la série au bout de 4 saisons. On retrouve les personnages bien campés comme si on ne les avait pas quittés, Bender en tête, suivi de Fry, Leela et toute la bande. Les scénaristes ont décidé de s'attaquer à une constante des récits de science-fiction / fantastique, à savoir le voyage dans le temps, qui comprend aussi un sacré piège au niveau de la cohérence scénaristique : le paradoxe temporel (exemple : dans Terminator, comment John Connor peut-il être envoyé dans le passé résoudre l’affaire T-800 et en sortir vainqueur ? Car s'il est gagnant, il n’a pas besoin de faire le voyage dans le temps la première fois, car la destinée a changé. Bref, c'est le poisson qui se mord la queue). Ils ont néanmoins bien bossé, car au niveau logique, c'est réussi. Sauf que... Hé oui, sauf que l’histoire du double de Fry qui mène une vie parallèle en 2000 et des poussières, et bien on s’en tamponne ! Les allers-retours dans le temps sont carrément dommageables au reste du métrage, tellement on a envie de voir les héros évoluer en l’an 3000 comme dans la série. Les enchaînements hasardeux donne à voir une narration foutraque et traitée par-dessus la jambe, même si l’énergie du gag est bien présente. Ce qui est un comble, c’est de trouver le temps long même si les enjeux majeurs de la série se trouvent traités dans le film : Leela trouve chaussure à son pied, on retrouve les origines de la série par le biais du voyage dans le temps, les créatures extra-terrestres venus conquérir la Terre, etc. La faute à un fourre-tout scénaristique et comique qui veut trop en faire, là où le passage au long de la famille Simpson avait resserré les péripéties pour un résultat hilarant. Nous serons tout de même au rendez-vous pour la suite, The Beast with a billion backs. So long !
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Futurama : Bender's Big Score (2007)
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Les aventures du prince Ahmed en DVD
Dans la jungle des sorties de DVD pour Noël, est paru le 19 novembre dernier un véritable bijou, un incunable du cinéma d'animation, j'ai nommé Les aventures du prince Ahmed, réalisé par Lotte Reiniger en 1926. Ce film rare, contant le périple d'un prince qui, à l'aide de son cheval volant, débarque au pays de Wak-Wak et y trouve l’amour, a le privilège de deux éditions, l’une simple l'autre dispo en coffret, chez l'excellent Carlotta. Les images magnifiques que l'on peut trouver sur la toile témoigne d’un raffinement incroyable, empreint de poésie et d’une vraie magie. Bien qu'exagérant un peu sa place dans l'histoire du cinéma d'animation (il n'est pas "le premier long-métrage d'animation de l'histoire", devancé par les films argentins de Quirino Cristiani), Carlotta tient bien sa place d’éditeur DVD cinéphile, choisissant comme à l'accoutumée de faire un véritable travail d'accompagnement sur ce pilier de l’histoire. Ainsi, Les aventures du prince Ahmed était sorti en salles en décembre 2007, et promet une belle carrière vidéo avec un produit aussi soigné. Le film, ayant inspiré certains cinéastes contemporains majeurs dans l’art des silhouettes animées (le plus redevable étant Michel Ocelot), devrait en effet attirer le public friand d'animation, toujours plus nombreux ; C’est en tous cas tout ce qu’on lui souhaite.
>>Plus de détails sur l'édition DVD -
Émile Cohl, l'inventeur du dessin animé : un livre incontournable
Profitons de l'article du jour pour faire état d’une publication remarquable, celle du livre Émile Cohl, l'inventeur du dessin animé. Fruit de nombreuses années de travail, cet ouvrage paru chez Omniscience nous fait découvrir le visage de celui par qui le cinéma d'animation a débuté, et qui fut pendant la plus grande partie de sa vie un caricaturiste de talent. A 50 ans, il décide de remettre à plat tout son savoir afin de donner vie à des dessins. Travaillant seul, il est l’archétype de l’artisan génial, et ce qui peut être qualifié d'expérimentations représente déjà un accomplissement immense. Pour être tout à fait exact, on remarquera tout de même que l'animation de dessins a commencé plus tôt, avant même le cinéma, grâce au Théâtre optique d’Émile Reynaud. Ce qu'il reste aujourd’hui de la production de Colh est, miracle, inclus dans ce livre décidément incontournable via 2 DVD édités par Gaumont, qui constituent le complément de l’édition consacrée au Cinéma premier, sortie en avril 2008. Ces disques ne représentent qu’un cinquième de la production de Reynaud et sont à considérer comme un véritable trésor de patrimoine. Dans le livre, on a également droit à une très belle introduction du grand Isao Takahata (Le tombeau des Lucioles), pleine de finesse et d’un profond respect pour l’œuvre du précurseur. Richement illustré, ce livre est à ne rater sous aucun prétexte, bénéficiant de plus d’un rapport qualité/prix imbattable (vous le trouverez au-dessous des 40 €).