
C’est quand même un monde. Depuis la création de ce blog en novembre 2008, j’avais défini certaines choses que je désirais y faire partager : des critiques de films, mais aussi des dossiers sur le cinéma, histoire de théoriser un peu, d’organiser des ponts entre les films, entre les gens, entre les thèmes, pour dessiner l’histoire du cinéma que j’aime. Puis, j’avais en tête des thèmes plus précis : un dossier sur Stanley Kubrick, délaissé il y a bien longtemps après la première partie : je m’y remettrais peut-être, bien que beaucoup de choses ont déjà été dites sur le plus grands parmi les grands…
Et puis, j’avais en préparation en dossier sur Satoshi Kon, le réalisateur japonais à l’origine de Perfect Blue. J’en parlais dans cette note récapitulative, il y a quelques mois. J’attendais le bon moment, désireux de me replonger dans une filmographie exemplaire, toute entière centrée sur le flou entre rêve et réalité, où les personnages semblent constamment perdus entre un monde onirique et une réalité brutale. J'étais en train de découvrir sa série d'animation Paranoïa Agent, dont les premiers épisodes sont tout bonnement hallucinant... Et puis vlan, patatras : j’apprend avec grande tristesse que non, il n’y aura plus de nouveau film de Satoshi Kon. Comme beaucoup, c’est un cancer qui l’emporte à l’âge de 46 ans… Il avait d’autres visions à proposer, c’est une évidence. Il s’était visiblement attaché, pour son dernier projet non-abouti, à parler à une génération plus jeune que ces précédents travaux : pourquoi pas, j’attendais son nouveau travail avec impatience, plus que celui d’un Mamoru Oshii.
Perfect Blue (1997) m’avait épaté, Paprika (2006) m’a littéralement cloué au siège ; Tokyo Godfathers (2003) est d’une beauté sentimentale et sociale à tomber, de même que Millenium Actress (2002), pourtant inédit en salles ; tout comme l’omnibus Memories (1995), dont il a scénarisé le meilleur segment : La rose magnétique, hommage au 2001 de Kubrick… Voilà, c’est ainsi. On pourra toujours revoir ces quelques films (et relire ses mangas qui sortiront peut-être en France ?) qui, je pense, prendront beaucoup de valeur avec le temps. Un temps qui ne semblait pas presser Satoshi Kon, lui qui peaufinait encore et encore ses storyboards, causant l’ire de ses producteurs. Ce temps qui a finit par le rattraper, bien plus tôt que d’autres ; faîtes de beaux rêves, M. Satoshi Kon… Il est temps de proposer ce travail sur son oeuvre : à suivre en septembre.