Il y a quelques jours, une de mes quêtes prenait fin ; la reconstitution de la collection complète de la revue Fantastyka, soit 24 numéros parus entre 1993 et 2002. Mon premier numéro fut le dernier paru il y a presque quinze ans. Longtemps, ce fut le seul, bien que j'ai toujours aimé me replongé dans ce numéro 24, qui mettait en avant le fabuleux La maison du diable (Robert Wise, 1963). Puis, il y avait ce dossier, que je trouvais à la fois bizarre et totalement inédit dans ce que je connaissais de la presse ciné d'alors : les parodies fantastiques, où Pierre Gires, déjà âgé, nous parle de Abbott et Costello, Jerry Lewis ou de Topper. Le texte se terminait d'ailleurs par un "Suite et fin dans notre prochain numéro" qui n'a jamais vu le jour.
Alain Schlockoff et ses compères Pierre Gires et d'autres rédacteurs s'engagent bénévolement pour retracer les grandes heures du cinéma fantastique, et leurs artisans : Mark Robson, Paul Naschy, Maria Montez, Dona Leon, Ray Milland, etc. Comme dans la revue Midi-Minuit Fantastique, la Hammer Films a droit à un traitement de faveur au sein de plusieurs numéros de la revue. Jean-Claude Romer, déjà rédacteur dans Midi-Minuit, apporte d'ailleurs son concours à Fantastyka. Pour achever la filiation des deux parutions, le premier numéro de Fantastyka relate l'hommage rendu à Forrest J. Ackerman, créateur de Famous Monsters of Filmland et inspiration revendiquée de Midi-Minuit. Les dossiers sont copieux et illustrés de photos en noir et blanc.
La rédaction de L'Écran Fantastique a remis le couvert depuis l'été 2012, en publiant les derniers dossiers de Pierre Gires et de nouveaux par une nouvelle équipe, en intégrant Fantastyka comme un supplément géant de L'Écran Fantastique (l'indispensable Gilles Penso, déjà à l'oeuvre sur la revue originelle, est de retour !).
Sous la rubrique Flashback Presse Cinéma, je vous parlerai de cette revue fabuleuse, en intégrant les premières et quatrième de couv' de chaque livraison.
L'index de Fantastyka sur DevilDead
A bientôt sur Le film était presque parfait !
Juin 1963, un autre numéro consacré au panthéon cinématographique fantastique de l'équipe MMF sort ses griffes : le numéro 6, consacré aux Chasses du comte du Comte Zaroff (Shoedsack, Cooper, 1932) ; le film a été tourné dans les mêmes principaux décors que King Kong, sujet du déjà mythique
En janvier 1963, les joyeux drilles de la revue Midi-Minuit Fantastique proposent une nouvelle livraison, que dis-je, une double ration de leur titre : il porte le numéro 4-5.
Octobre 1962. Le troisième numéro de la première revue traitant le genre fantastique avec le sérieux qui lui est d'habitude refusé à l'époque, est anthologique à bien des égards ; d'abord, par son nombre de pages et d'illustrations. 130 pages parsemées d'une quantité astronomique de visuels, tous reliés de près ou de loin à la thématique de ce numéro : King Kong, le film d'aventure séminal de Schoedsack et Cooper. Des photos des trucages de Willis O'Brien, qui avait été très peu diffusé à l'époque de la sortie du film, des planches de visuels promotionnels à destination des cinémas ("Comment faire votre publicité pour King Kong", "hallucinantes statistiques", King Kong porte-bonheur", "un record"...). On est pas loin de penser que tout ce qui avait pu faire surface, en terme de photographies, gravures, dessins, à propos du film, est utilisé dans cette livraison. Les "rencontres" chères à la revue, qui mettent en regard deux oeuvres différentes pour en établir les similitudes, sont très pertinentes ici, notamment dans les ressemblances flagrantes entre le récit de King Kong et celui de Jonathan Swift pour Les voyages de Gulliver. La comparaison entre les dessins de production de Willis O'Brien et les prises effectivement filmées est étonnante, l'une reproduisant l'autre à l'identique.
A la lecture de l'imposant n°2 de la revue Midi-Minuit Fantastique dans la réédition exceptionnelle signée Michel Caen et Nicolas Stanzic, plus constats s'imposent : tout d'abord, les rédacteurs en avaient sous le pied en créant la revue, car cette deuxième livraison totalise 130 pages, plus que certains numéros doubles (comme le numéro 4-5, consacré à Dracula).