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états-unis - Page 46

  • Jusqu'en enfer (2009)

    Un film de Sam Raimi

    4174522513_01265a6dbc_m.jpgAh, on l’attendait, ce film du renouveau, du réalisateur des Spider-Man (mais surtout de la trilogie Evil Dead et de Darkman !) ; Jusqu’en enfer s’annonçait alors comme un retour aux sources vers les contrées horrifiques qui avaient fait la renommée du cinéaste américain. Retrouve-t-on la maestria d’un Evil Dead dans son nouvel opus ?

    Drag Me To Hell (son titre original) se pose sur les bases on ne peut plus classiques des films de malédiction ; la personne maudite ne va cesser, dans ces films, d’être tourmentée à chaque coin de rue (parking ?) par une menace sourde, immatérielle mais bien réelle -du moins pour le spectateur.

    La séquence d’introduction, sauvage en diable, nous met les pieds dedans avec une force indéniable. La manifestation de cette malédiction est personnifiée jusque dans les mouvement brusques et inattendus d’une caméra survoltée, rappelant la fameuse shaky cam chère à Raimi. La séquence amène à la présentation du titre, tellement bis, Drag Me To Hell remplissant tout l’écran de sa macabre invitation.

    Puis vient la suite. Alison Lohman incarne un agent de banque guettant sa promotion, se prenant en pleine face (et c’est le cas de le dire) cette bonne vieille malédiction, par une gitane qui n’obtient pas son report pour le paiement d’un crédit. L’ambiance musicale entretient d’ailleurs, avec ses accents gypsy et son instrumentation traditionnelle, la filiation avec le feeling forain, et effectivement, on se croirait dans une fête foraine, un circus freak (bien propret quand même). S’enchaînent donc moult séquences survoltées, à la manière du plus old school des trains fantômes, avec cependant un net penchant pour la régurgitation régulière de liquides physiologiques tous plus dégueus les uns que les autres (comprenez : amis de la bave et du vomi verdâtre, soyez les bienvenus, vous êtes ici chez vous !). L’insistance carrément too much du réalisateur sur ces moments bien crades nuit à la cohérence de l’ensemble, surtout que la pauvre actrice s’en prend vraiment trop, tout en ne réagissant pas plus que ça à cette accumulation hors du commun.

    Côté casting, parlons-en : la série B que nous pond l’ami Raimi n’est en aucun cas relevée par ses acteurs de second plan (remarquez, c’est plutôt cohérent), Lohman et Justin Long ne semblant pas vraiment à leur place. Seule la vieille (Lorna Raver, jusqu’ici coutumière de séries télé) est véritablement flippante. Le scénario qui se déroule péniblement sous nos yeux est un des plus prévisibles jamais vus, jusque dans son dénouement attendu. Sans conteste, on attendait bien mieux du film de Raimi, qui se rapproche plus, au final, de ses dernières productions sans envergure -The Grudge en tête- plutôt que de ses bonnes péloches passées.

    S’il remplit le cahier des charges au niveau des sursauts de l’auditoire, l’ensemble fait figure de série B de luxe, photographiée sans talent et où, certes, la caméra fait quelques bonds, mais... ça ne me suffit pas. Décidément, après un laborieux Spider-Man 3, Raimi doit reconquérir son titre de grand cinéaste contemporain du Fantastique. Y arrivera-t-il ? J’ai bien peur que ce n’est pas en ajoutant un énième suite aux aventures de l’homme araignée qu’on puisse être convaincu...

    Source image : affiche du film © Metropolitan FilmExport

  • Armored Car Robbery (1950)

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  • La Route (2009)

    Un film de John Hillcoat

    4164985021_021d666ec1_m.jpgDoté d’un titre simple, court et sans connotation si ce n’est une annonce de road-movie, La route est, de même, un film âpre, dont la brutalité vous saute à la gorge dès les premiers instants. On nous montre l’errance d’un père et son fils, tentant de survivre sur les ruines du monde, menacés par des gangs cannibales sillonnant un paysage désertique.

    Même si les films post-apocalyptiques commencent à se multiplier en ce début de vingt-et-unième siècle, rien n’est semblable à cette Route, qui fait ressembler les humains à des individus déjà morts, au teint terreux, et rapprochent le film d’un fantastique très marqué par le thème des morts-vivants. Allant ceci dit bien plus loin, le film ose montrer ses personnages en vrais SDF, tant par leur nature sédentaire et instable, que par leur apparence (amoncelant les couches de vêtements, devant se couvrir de sacs plastiques, manger tout ce qu’ils trouvent, ...). Tout cela, car la vie n’est plus ce qu’elle était : c’est de survie qu’il est désormais question, pour tout le monde. La peur est un pain quotidien et pousse le père (Viggo Mortensen, cadavre magnifique) à des actes terribles au nom de sa protection et, plus important, de celle de son fils. Paradoxalement, il tient dur comme fer à se revendiquer du clan des gentils, comme il le répètera à maintes reprises au fiston ; pour le spectateur cependant, la distinction n’est pas si commode, quand parfois elle n’a même plus lieu d’être. La correction que va infliger le père à un pauvre ère comme lui, ayant dérober leurs affaires laisse froid dans le dos. Elle est néanmoins le fruit de cette peur dont les personnages ne peuvent plus se défaire.

    L’univers détruit et sans vie est rendu avec une belle force, les plans d’ensemble laissant voir la terre désolée, aride et vidée, où tout est mort, y compris toutes forme végétale. Les teintes désaturées, désespérément grisâtres, sur lesquels les personnages ne sont plus que masques de mort grimaçant, dessinent la morne survie qui attend tous ceux encore en vie ; elles tranchent avec les couleurs des quelques flash-backs du père, aux couleurs chaudes, offrant le rêve d’un monde semblant totalement étranger à celui-là. Les causes du cataclysme ne seront pas évoquées, mais là n’est pas l’intérêt : c’est là, cela s’est passé, il faut faire avec. C’est le choix que n’a pas pu faire la femme (Charlize Theron), et qui scelle à mon sens la destinée du duo père/fils ; si la mère avait pu rester avec eux, ils auraient peut-être pu mieux vivre toutes leurs horribles péripéties. Car La route est aussi un film d’horreur, la séquence dite de la cave répondant aux canons du genre, rappelant les canons des films de zombies. L’homme y est un loup pour l’homme, comme depuis la nuit des temps, mais d’une façon bien plus animale et directe que celle à laquelle on ne s’habitue toujours pas aujourd’hui. Comme pourra le dire le père, l’humanité a disparu.

    Traumatisant, le film l’est à plus d’un titre, tout comme doit l’être le roman de Cormac McCarthy dont il est tiré. Réussi, on peut l’avancer sans peine, tant l’oppression et l’horreur sont constamment prégnantes. Ce qui m’a le plus terrorisé, c’est au moment où je me suis dit : à partir de quand le monde du film va devenir notre monde ? Et c’est, je vous le garantis, la pire pensée probable que le film nous assène, comme un coup de poignard entre les omoplates.

  • X-Men Origins : Wolverine (2009)

    Un film de Gavin Hood

    4157595426_77ce94f6ed_m.jpgComme on a pu en discuter chez Robbie Movies (qui a récemment chroniqué ce Wolverine), on a du mal à s’empêcher de regarder certains films, malgré l’échec artistique cuisant dont semblait souffrir ce retour aux Origines. Dès qu’on a un tant soit peu de fantastique ou de science-fiction à se mettre sous la dent, nous répondrons quand même toujours présents !

     

    Que dire donc, sinon la confirmation d’un film qui semble avoir été mal fait de bout en bout. Premier blockbuster du Sud-Africain Gavin Hood (Mon nom est Tsotsi, 2006, Détention Secrète, 2008), on peut se laisser aller à penser qu’il n’a pas pu avoir les coudées franches sur ce film extrêmement attendu. En effet, on oscille entre des dialogues confondant de bêtises dignes d’une voix-off de bande-annonce (-Et tes plaques ? -J’en veux de nouvelles. -A quel nom ? -Wolverine !), loin d’un jeu assez fin comme a pu en insuffler Robert Downey Jr. dans Iron Man (Jon Favreau, 2008), et un scénario globalement inintéressant ; visiblement adapté de l’arc Arme X (de Barry Windsor-Smith), il est pourtant très côté chez les connaisseurs, et fait s’étaler péripéties convenues sur réactions ridicules (surtout lorsque le film essaye de jouer la carte de l’humour, lors de la découverte de ses nouvelles "griffes" par Logan / Wolverine, ou pendant un match de boxe complètement à côté de ses pompes). Wolverine n’est pas vraiment un personnage qu’on pourrait qualifier de drôle.

    Le savoir-faire technique est malgré tout présent, et on nous sert des images léchés d’un Hugh Jackman tout en muscles (le marcel revient à la mode !). Malgré la déferlante pléthorique de super-héros, le potentiel fantastique n’est que rarement exploité, et on a l’impression terrible que les personnages sont là pour remplir des cases de scénario à tour de rôle (tiens, on a besoin de liquider des gardes surarmés ? enlevons le bandeau des yeux de Cyclope, il va tous nous les dézinguer ! Un personnage en mauvaise posture ? Untel peut utiliser son pouvoir génial !).

    La préparation du final, qu’on pouvait attendre avec une certaine impatience (mais pas pour les mêmes raisons), est incroyablement bâclé : le combat entre l’arme X et l’arme XI se révèlera assez plat, malgré une bonne idée du lieu de la bastonnade. Ce n’est pas l’apparition clin d’œil du professeur Xavier, qui lie le tout avec la trilogie cinématographique des X-Men, qui nous en donnera pour notre argent.

    On ne pourra, à la rigueur, que retenir la séquence pré-générique, avec un Logan enfant, où la lumière est intéressante, assez inquiétante, et donne une ambiance particulièrement étouffante à la scène. La séquence générique se laisse aussi regarder, avec les aventures de Logan à la guerre. Pas besoin d’aller plus loin, vous pouvez appuyer sur Stop.

  • Child of Divorce (1946)

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