
Ralph Bates et son double Martine Beswick dans Docteur Jekyll et Sister Hyde
Le 5 octobre dernier, décédait le réalisateur anglais Roy Ward Baker. Parmi la blogosphère francophone, de nombreux hommages ont été publiés, a contrario des media traditionnels qui, évidemment, n'ont que faire d'un cinéaste artisan dont le mérite aura tout de même été de passer de Marilyn Monroe (dirigée dans Troublez-moi ce soir, 1952) aux horror flicks de la Hammer, en passant par des épisodes de Chapeau Melon et bottes de cuir. Ma première rencontre avec Roy Ward Baker n'avait pourtant pas été concluante, c'est le moins que l'on puisse dire, avec le visonnage afflligeant de The Monster Club (1980), en DVD Mad Movies il y déjà quelques années. Aujourd'hui par Jérôme, et son Forgotten Silver, que j'appris la triste nouvelle. Triste car les souvenirs de quelques uns de ses films sont encore si vivant dans la mémoire : la séquence d'introduction de The Vampire Lovers (1970), première pierre d'une trilogie issue de l'histoire de la Comtesse Bathory adapté sous l'angle du vampirisme : une morte vivante erre dans le jardin d'un château, le voile qui la couvre lui donne l'air et la déambulation d'un spectre.
Il réalisa également le troisième et dernier long-métrage de cinéma de la série Quatermass, Quatermass and the Pit - Les monstres de l'espace (1967). Malgré un flagrant manque de moyens, cette histoire de découverte d'un vaisseau extra-terrestre dans le métro londonien est trépidante et ouvre grand la porte de l'imaginaire, avec ces sauterelles venues de l'espace...
C'est tout le mérite du bonhomme d'avoir s'immiscer dans différents genres, différents styles de productions (les petits budgets lui sont cependant plus familiers), à l'aide d'un cinéma formellement classique, techniquement tout à fait satisfaisant. Grands films comme péloche d'exploitation, l'étendue de ces différentes production cinématographique a, quoi qu'il en soit, beaucoup de charme ; et ce, même s'il ne fera jamais partie des réalisateurs plus inspirés de la firme, comme Terence Fisher, John Gilling ou encore Val Guest. à bientôt pour vérifier cela en décryptant un de ses films !
Un film de William Karel
Comme l'indique si clairement le titre, un déménagement et une semaine de vacances m'ont tenu éloigné de tout poste informatique et connexion internet... Je reviens donc vers vous, visiteurs adorés, pour vous conter de bien belles aventures cinéma (ou pas). A suivre, prochainement,
Paru une première fois en 2008 chez l’éditeur Scali, Dans les griffes de la Hammer avait rapidement été épuisé, et introuvable depuis. Son auteur, Nicolas Stanzik, y livre une analyse documentée de la réception des œuvres fantastiques du studio Hammer en France, en évoquant en parallèle une histoire du genre sur le territoire, bien réduite avant l’apparition de Frankenstein s’est échappé ! (Terence Fisher, 1957) sur les (quelques) écrans hexagonaux. Le circuit de distribution (à Paris, puis dans les salles de quartier) donne des clés pertinentes pour évaluer la pénétration du genre dans la société française de l’époque. En utilisant affiches, statistiques, entretiens avec des spécialistes, le tout tient une place de choix (et un livre unique dans la langue de Molière) dans le panorama d’études cinématographiques sorties ces dernières années. Fruit d’une thèse de fin d’études, le contenu a été remanié, revu et augmenté pour cette nouvelle édition qui sort ces jours-ci chez Le bord de l’eau. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle fait montre d’un soin évident : maquette flatteuse, magnifiques planches couleurs reprenant des photos d’exploitation ou des affiches françaises d’époque, nouvelle préface par Jimmy Sangster dotée d’un humour typiquement british, c’est un sans fautes.