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comédie

  • Midnight Run (1988)

    Un film de Martin Brest

    Un ancien flic (Robert De Niro), désormais chasseur de primes, accepte un contrat facile : ramener à Los Angeles un comptable (Charles Grodin) qui a arnaqué la mafia... mais la route est semée d'embûches.

    De Niro, Grodin et Yaphet Kotto nous embarque dans une comédie policière bien mouvementée du réalisateur du Flic de Berverly Hills : bienvenue dans les années 80 !

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  • Frankenstein Junior (1974)

    Un film de Mel Brooks

    "Aaah, sweet mystery of life,
    at last I found you..."

    12286776046_1b46fae5b1_m.jpgL'humour parodique de Mel Brooks a ses hauts et ses bas, mais dénote toujours d'un amour absolu pour son sujet : le cinéma lui-même. Avec Frankenstein Junior, il s'attaque au cinéma fantastique des années 30, et l'homme connaît ses classiques sur le bout des doigts.

    Frankenstein Junior propose ainsi un hommage drôlissime au classique de Mary Wollstonecraft Shelley, mais aussi au Dracula de Bram Stoker (le château niché sur la colline transylvanienne), et un passage qui doit tout au King Kong de Shoedsack et Cooper. Le film rapproche donc deux monstres sacrés de la Universal, dont les décors étaient souvent identiques : ces bourgades rustiques, typées Europe de l'est, (ou allemande, voir le running gag sur Frau Blucher), où des villageois apeurés et avinés subissent les tourments des deux monstres : Frankenstein, le scientifique génial mais dément, et le comte aux dents pointues.

    Dans les films originaux, il était souvent question d'une esquisse de triangle amoureux, causé par l'absentéisme du personnage principal, trop obsédé par ses recherches. Ici, l'affaire est très ironique, entre une promise qui a l'air de fiche comme d'une guigne de Frankenstein (pardon, Fronkonstine : descendant du fameux savant, il tend à refuser cet héritage bien lourd à porter), et une résolution incluant un monstre finalement très avantagé par la science.

    Le noir et blanc tranchant, le décor du laboratoire (vraisemblablement le même qui a servi au film Universal de 1931), la bouille incroyable de Marty Feldman en Igor (prononcer Aï-gor), tout marche à merveille. La fausse bosse d'Igor est même le sujet d'un running-gag qui dévoile magnifiquement l'artifice des effets, ainsi que la dimension "série B - exploitation" inhérente au genre. Dans le même genre, la séquence de la bibliothèque qui s'escamote pour laisser entrevoir un passage secret relève du pur génie comique

    La performance de Gene Wilder est évidemment à saluer, véritable clown qui sait doser ses effets, toujours classe, et intégrant la folie nécessaire au rôle. La séquence de claquette, où il se lance dans un duo dansé avec la créature, est à mourir de rire. Ici, la parodie et l'hommage sincère se mêle inextricablement pour donner vie à une vraie comédie tordante, entendre par là, qui ne se résume pas à son postulat de parodie. A revoir sans modération dans sa belle copie Blu-ray, sortie récemment !

    Disponibilité vidéo : Blu-ray / DVD zone 2 - éditeur : Universal Pictures

  • La malédiction de la panthère rose (1978)

    Un film de Blake Edwards

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    Bien des années ont passé depuis La Panthère Rose inaugurale et son deuxième opus paradoxalement fondateur, Quand l'inspecteur s'emmêle (A shot in the dark, Blake Edwards, 1964). Menant topujours la bataille du gag burlesque qui n'en finit pas, le tandem Edwards / Sellers aura passé presque deux décennies à imaginer de nouvelles cascades humoristiques, tours de passe-passe comiques, à l'inusable et impassible inspecteur Clouseau. Revenge of the Pink Panther (titre original du film) constitue le sixième épisode de la saga -en comptant l'Infaillible inspecteur Clouseau, réalisé par Bud Yorkin en 1968 avec Alan Arkin dans le rôle-titre, et l'on arrive ici au point de rupture d'un concept basé avant tout sur le comique de répétition. 

    Point de rupture d'abord, par l'effet d'éternel recommencement dont nous gratifie Blake Edwards, avec des scènes répétées de film en film : la convalescence de ce pauvre inspecteur Dreyfus tyrannisé par la maladresse -presque géniale- de Clouseau, les attaques répétées de Kato, les inévitables chutes aquatiques ou encore les déguisements improbables de Clouseau -mention spéciale au marin affublé d'une perruque rousse type balai-brosse et d'un perroquet gonflable ! Il ira même, le temps d'une courte séquence, jusqu'à prendre l'identité de Dreyfus... le déguisement ultime, en quelque sorte !

    Point de rupture ensuite, car le film s'engage enfin dans un style purement 70's, délaissant les cadrages posés et débordant de vie, colorés, des 60's. S'en dégage alors un feeling bien moins festif, la fantaisie devenant un n'importe quoi généralisé (avec dans le lot un passage avec uin travesti un peu glauque).

    Passé un générique animé, excellent comme à l'habitude, les gags s'enchaînent moins systématiquement, faute à la trop grande place laissée à une intrigue mafieuse à l'intérêt très discutable. Un des parrain de la French Connection, Philippe Douvier, doit montrer aux autres clans qu'il est toujours le maître à bord : il promet de (faire) tuer Clouseau, l'homme à la stature internationale qui leur à donner tant de fil à retordre ces dernières années. Exploit qu'il croira accompli, une cérémonie ô combien poignante à la clé (discours funèbre d'un colonel Dreyfus limite extatique inclus). Son tueur fou sera néanmoins maîtrisé très facilement par Clouseau, croyant à une attaque surprise de son majordome.

    La seule originalité valable de cet épisode fatigué est la transformation de la "résidence Clouseau" en maison des plaisirs par Kato. D'un coup d'un seul, on rentre dans un film d'exploitation asiatique, les costumes mordorés et les tentures rouges envahissent le cadre, d'accortes demoiselles se pressant autour d'un Clouseau perdu. 

    La girl du jour n'est pas des plus intéressante (Dyan Cannon, habituée des séries TV), sa voix haut-perchée et son débit-mitraillette en faisant un personnage énervant, presque antipathique. Le délire va peut-être loin, finissant dans une apothéose  colorée, un entrepôt de feux d'artifices faisant office de dernier arrêt avant le tour de cirque. Malgré la teneur objectivement correcte de gags sensés provoquer le rire, c'est un air assez languissant et triste que nous joue cette Malédiction... Dernier épisode avant la mort de Peter Sellers, il aurait été pluis que temps de tirer le rideau sur cette idée d'abord géniale de Blake Edwards. Il y en aura pourtant quelques autres, dont le reboot des années 2000 n'est pas le pire représentant (cette place étant tenue sans conteste par A la recherche de la panthère rose, Blake Edwards, 1982). 

  • La blonde explosive (1957)

    Un film de Frank Tashlin

    208_194106.jpgRéalisé dans la foulée du très drôle La blonde et moi (The Girl Can't Help It) déjà avec Jayne Mansfield, La blonde explosive alias Will Success Spoil Rock Hunter met la barre plus haut. Livrant une critique acerbe de la télévision et de la publicité, Tashlin aligne dès son excellent générique des vignettes qui font mouche : la démonstratrice s'arrache des touffes de cheveux en peignant sa chevelure traité au shampoing corrosif, la ménagère lave sa vaisselle avec un produit radioactif (!), ...  Si le ton est donné, il ne sera pas si déjanté que celui de La blonde et moi ; les gags visuels sont présents mais ne constituent qu'une partie congrue du métrage. Tourné dans un beau Cinémascope, mettant en valeur chaque décor, chaque texture dans un ensemble stylisé -nous sommes dans le milieu des publicistes, dont le look a du servir de référence dans la série Mad Men- le film rapelle le chef d'oeuvre Sept ans de réflexion (Billy Wilder, 1955), tiré du même auteur.

    La composition de Jayne Mansfield, tout en cris et soupirs de jeune starlette, est difficilement supportable sans un second degré constant. Il n'est pas pour autant unidimensionnel : elle maîtrise finalement tout le jeu médiatique créé autour d'elle, jouant de son attractivité sexuelle (même le héros, qui ne cessera d'aimer sa promise, est sous le charme - voir la courte séquence après son baiser, où tel un somnabule, il manque de se faire renverser). Saisissant à bras le corps les idéaux de beautés féminines et de réussite sociale, Tashlin réussit, dans un film volontairement too much porté par des caricatures, à dessiner des trajectoire intéressantes pour les personnages, dont chacun sort grandis. Oui, l'on aura droit au bon vieux happy end, mais pas forcément celui que l'on pourrait d'abord imaginer. La critique sociale pointe son nez dès qu'elle le peut (aliénation de l'individu par le travail, prépondérance de l'acomplissement personnel par le matériel, obsession de la réussite sous toutes ses formes), l'humour qui s'en dégage n'étant que plus percutant. Les visages sont radieux, les décors saturés de couleurs, (presque) tout paraît... conforme. Si ce n'est ces trouvailles visuelles qui doivent beaucoup au passé d'animateur pour la Warner. Pop corn qui explose sous l'effet du désir, un ersatz de Tarzan qui perd ses poils, ... Les idées fusent, jusqu'à inclure un nombre impressionnant de références cinématographique sur le panorama d'alors (dont sur La blonde et moi, plusieurs fois cité !). Lorsqu'un réalisateur en arrive à faire des auto-citations, c'est qu'il a tout de même un univers bien ancré, identifiable. et dans cet univers, on y retournerais bien... pour se replonger dans la sophistication jubilatoire de l'ensemble, un cocktail bien frappé digne des meilleures comédies de situation !