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90's - Page 6

  • La famille Pierrafeu (1994)

    Un film de Brian Levant

    4057912788_b68b7af7ca_m.jpgMais qu’est-ce qui pouvait passer par la tête d’un Spielberg pour produire l’adaptation en prises de vues réelles d’un dessin animé comme The Flintstones (La famille Pierrafeu en France) ? Via Amblin, l’année suivante de la sortie de son Jurassic Park, une famille aux similaires accents préhistoriques montrait ainsi le bout de son nez. Il faut croire que c’était l’époque des projets barges, là où à quelques jours d’intervalle, sortait un autre film ovni (elle était facile) : Coneheads de Steve Barron, avec Dan Aycroyd. Ah, cette fête du cinéma 1994...

    Revenons aux Pierrafeu : cette famille de l’âge de pierre, Fred et Wilma (John Goodman, fidèle à lui-même) vit paisiblement à Caillouville, avec leurs meilleurs amis Betty et Barney Laroche (Rick Moranis, qui, après les SOS Fantômes, avait cartonné avec Chéri, j’ai rétréci les gosses). L’histoire n'a pas grand intérêt -pas plus que le film d’ailleurs-, et pense être une gentille critique des détournements de fonds et autres licenciements de masse ; la folie des grandeurs liée à la soudaine richesse est aussi platement amenée en passant par tous les lieux communs (étalage de luxe, amitié rompue, corruption, etc.). Non, le centre du film n’est pas à trouver ici, mais plutôt dans la description loufoque du mode de vie de tout ce petit monde : à la manière d’un Astérix du temps de l’écriture malicieuse d’un Goscinny, tous les usages et objets modernes trouvent un équivalent amusant dans ce temps reculé qui est dépeint dans le film (et dont on voit clairement l’esprit 80’s-90’s, plein d’un consumérisme assumé) : le vide-ordure est une sorte de dino-porc bouffe-tout, la voiture est un véhicule pédestre, le rasoir est une bébête qui arrache vos poils drus un a un, le décapsuleur est également vivant, que sais-je encore. Et puis, comme l’on est dans une production Spieberg 90’s, il y a les inévitables auto-références à son univers : les enfants jouent dans un Jurassic Park, on va voir Tar Wars (la guerre du goudron) de Gorge Lucas au drive-in vintage du coin, enfin, la routine, quoi.

    Filmé on ne peut plus platement, l’univers est intéressant mais ressemble plus à un gigantesque parc d’attraction qu’à un monde palpable. C’était d’ailleurs peut-être la motivation d’un Spielberg qui aurait voulu faire de ce film une franchise, ou en tous les cas pour recycler les décors si succès il y a avait eu. Une suite verra toutefois le jour en 2000, mais le casting n’est pas repris. On restera dans une posture à peine amusée durant le temps de la diffusion. Tout cela est en effet bien vain, et les décalages mis en valeur par rapport à notre environnement contemporain sont superficiels. Le réalisateur, issu de la télé (et du pourtant grinçant Mariés deux enfants) saura gratifier les familles américaines des mielleux Beethoven (il y en a eu six !), et d’un Scooby-doo : on ne peut nier sa continuité dans le cinéma de divertissement pour enfants -et ce, même s’il n’atteint pas son but et vieillit terriblement mal.

    Le film étale tout de même un casting carrément improbable, d’un Kyle MacLachlan tout en cheveux bien loin des délires psychotiques de David Lynch, à une Halle Berry Miss Monde qui joue de ses indéniables charmes, en passant par Elizabeth Taylor en belle-mère caricaturale qui juge son entourage à l’aune de leur porte-monnaie.

    Ce carrefour de stars n’est pas au rendez-vous de la réussite, et le film n’en est presque pas un : absence totale de surprises, point de vue inexistant, bref une comédie bien inutile, mais qui montre l’intérêt déjà palpable de Spielberg pour l’adaptation d’un matériel populaire chez le jeune public (comme il le fait par exemple avec ses Tintin en 3D).

  • Revenge (1991)

    Un film de Tony Scott

    3566748867_8f0d6d9ee0_m.jpgIl est amusant de voir à quel point certains films, pourtant calibrés et vendus tels des produits comme les autres, révèlent malgré tout des constantes chez des réalisateurs ; j’en veux pour preuve ce Revenge qui, mettant en avant un Kevin Costner charismatique en diable (c’était sa grande époque, juste avant son Danse avec les loups, Bodyguard et l'année du puissant JFK), propose par sa séquence d’introduction -un vol d’avions de combat-, une prolongation à Top Gun, réalisé par Scott quelques années auparavant. Le personnage de Cochran (Costner) peut tout à fait personnifier le Maverick de Top Gun, en fin de carrière. Les deux personnages ont d’ailleurs un caractère similaire et une voix française particulièrement proche -il s’agit de Michel Papineschi, doubleur officiel de Robin Williams et par ailleurs de John Shea / Lex Luthor dans la série Loïs et Clark : les nouvelles aventures de Superman.

    Outre cette première remarque, Tony Scott trousse un film étrange, qu’on peut sans mal qualifier de schizophrène. On y voit en effet s’opposer deux parties clairement distinctes.

    Dans la première partie, Kevin Costner s’amourache de la belle Madeleine Stowe, amour interdit car c’est la femme d’une sorte de parrain, autrement bon pote avec Costner. Cette première partie est vraiment à la limite du ridicule aujourd’hui, oscillant entre un esprit Harlequin (pas les bonbons, hein, la série de bouquins), je dis bien esprit car je m’attache juste à leurs couvertures incroyablement kitsch,  et une bluette digne d’un téléfilm érotique qui firent les chaudes soirées de M6. Le summum étant la scène "torride" en voiture décapotable, le Costner faisant presque claquer le string de la jeune femme quand elle lui monte dessus. Notez quel sens de la poésie étreint soudain les lignes de cette chronique ! Érotisme de bas étage donc, souligné au stabilo par une musique d’ascenseur, au synthé, toujours de la même eau. On se dit alors, pourquoi pas, ok, mais le film s’appelle Revenge, alors elle arrive quand cette vengeance ? Elle arrivera, mais il faudra attendre... attendre encore... et là, quand les deux tourtereaux sont pris sur le fait, ça commence !

    La fameuse vengeance du bad guy (Anthony Quinn, toujours vif) fait totalement bifurquer le ton du métrage : violent, viscéral, limite vigilante movie, la deuxième est aussi excessive dans les images chocs que l’était la première dans la guimauve. La jeune femme défigurée et un Kevin Costner tuméfié sont, il faut bien l’avouer, assez marquantes.

    La furie presque barbare de la deuxième partie emporte l’adhésion, mais le souvenir de la première, terriblement datée,  reste l’impression la plus prégnante qui se dégage du film. Mais peut-être que Tony Scott n’est pas ma tasse de thé...

  • Batman, le défi (1992)

    Un film de Tim Burton

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    Définitivement à ranger dans la catégorie "suites meilleures que l’original", à l’instar d’un Parrain 2, L’empire contre-attaque ou... Terminator 2, le film de Burton incarne à mon sens la maturité de son style, déjà acquise avec son précédent Edward aux mains d’argent.

    Tellement peu emballé par l’idée de donner une suite à son propre Batman, qui l’avait d’ailleurs épuisé et posé problème (moult remaniements de scénario, difficultés d’imposer Michael Keaton en Batman), il a finalement dû faire d’une demande du studio son propre délire, et l’on peut dire que, malgré l’environnement peu propice (originellement film-pop-corn, grosse machine destinée à engranger du dollar), ce film fait partie de ces plus personnels. C’est tout un univers, arrivant à maturité, auquel Burton va donner une cohérence, et une force toute particulière. Au jeu des ressemblances avec l’œuvre passée ou à venir du cinéaste californien, on peut dégoter un sarcophage dont l’intérieur est serti de pointes, qu’utilise Bruce Wayne pour accéder à sa cave-château, et que l’on retrouvera plus tard dans Sleepy Hollow ; Le masque du démon, chef d’œuvre italien de l’horreur gothique, utilisait déjà en 1960 cet accessoire terrifiant ; Tim Burton porte ce film dans son panthéon personnel, et il le suit en filigrane dans sa filmographie. Plus tard, on voit Oswald Cobbelpott / Pingouin déchirer ses vêtements d’homme civilisé, son déguisement à lui, de la même façon qu’un Edward lors du dernier quart d'Edward aux mains d'argent. Il est intéressant de voir que tous les inadaptés sociaux, dont Burton est un des fervents défenseurs cinématographiques, peuvent réagir exactement de la même manière, peu importe le lieu ou l’époque. Et au niveau marginaux mis au ban de la société, on en a une belle brochette avec le groupe de forains échappé d'un cirque ambulant que se trimballe Pingouin, clin d’œil -léger- au séminal Freaks de Tod Browning, qui inspirera l’inestimable série animée de Bruce Timm tirée des aventures du dark knight.

    Terrain tout trouvé pour évoquer la double personnalité, le film magnifie les instants entre Bruce Wayne / Batman et Selina Kyle / Catwoman, exceptionnels, que ce soit au niveau du jeu -les deux acteurs sont d’une gravité déconcertante-, des ambiances -musique toute en finesse, mais profondément évocatrice des tourments intérieurs- et des dialogues, précis, constamment sur le fil. Ainsi, à l’occasion d’un bal costumé, Bruce et Selina se retrouvent tous les deux... les seuls à ne pas s’être déguisés ! On peut supposer qu’ils identifient leurs propre costume de Batman / Catwoman à leur véritable identité, et ceux de leur alter-ego plus sociable leurs déguisements. Et, lors d’un échange de répliques qui reprend un précédent entre leurs côté obscur, ils comprennent soudain la face cachée de l’autre. Selina lance alors un fameux "alors, faut-il qu’on se batte" terrassant, au milieu de la légèreté de la fête qui les entoure.

    Film sur la dualité, Batman le défi surprend encore aujourd’hui par le second degré omniprésent qu’il dégage. Ainsi, les allusions érotiques et sexuelles pullulent comme jamais, à ma connaissance, dans un exercice de ce type. Pingouin qui lance un "Justement le minou que j’attendais" libidineux à une Catwoman langoureusement étendue sur le lit, éructant constamment un immonde liquide noir très mystérieux, ou encore émettant un râle de jouissance non dissimulée au volant de sa propre Batmobile, bref c’est assez incroyable. Quand au costume SM sans équivoque d’une Catwoman castratrice, là c’est le summum. Seul Schreck ne semble pas être de la partie (à trois), complétant avec Pingouin un couple...atypique.
    D’ors et déjà fascinant par tous ces aspects, on ne saurait parler de ce film en faisant l’impasse sur la satire politique omniprésente, avec le personnage de Max Schreck, industriel plein de pognon qui corrompt à tout va, et va utiliser Pingouin dans sa course au pouvoir. Lequel est résumé à brasser beaucoup d’argent et baiser sans discontinuer, bref, un programme qui en enthousiasme plus d’un dans le film.

    Dans cette foultitude de thèmes, de vilains, Batman est cependant un peu perdu, et reste bien en retrait de la galerie bariolée, hétéroclite et hallucinée d’un bestiaire social à nul autre pareil. Incarnant une justice sans relief, il en ressort comme cannibalisé par ces personnages immoraux. Mais plus le vilain est réussi, plus le film est réussi, donc on tient là le mètre-étalon de l’entière carrière de Burton, à égalité avec Edward aux mains d’argent. Tout simplement énorme.

  • Ciné d'Asie : Swordsman 2 (1992)

    Un film de Ching Siu-Tung

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    En ce long week-end, période propice à l’évasion, l’exotisme, au dépaysement, inaugurons ici un rendez-vous qu’on espère régulier : Ciné d'Asie, une rubrique spéciale sur le cinéma asiatique (et plus particulièrement Hong-Kong / Chine / Japon / Corée) qui saura prendre soin des passagers, habitués ou occasionnels, qui seront tentés de l’expérimenter.

    Sans plus attendre, envolons-nous (avec un trampoline, c’est plus facile) avec Swordsman 2, de Ching Siu-Tung, dont on a déjà parlé récemment avec ses Histoires de fantômes chinois. On ne peut qu’inclure Tsui Hark, officiellement producteur, dans l’exercice de réalisation de ce Swordsman-ci, suite d’un premier opus ayant provoqué un renouveau du wu xia-pian (film de sabres chinois) à Hong-Kong. Difficile en effet de ne pas reconnaître le style totalement fou d’une caméra défiant les principes physiques qui régissent toutes choses sur notre bonne vieille Terre (apesanteur, équilibre, …), ainsi qu’un montage s’affranchissant de toutes normes établies.

    En plus de cette patte visuelle incontestable pour qui est familier des films du plus reconnu des cinéastes hong-kongais –sur la toile, dans plus d’un forum estampillé cinéma on peut croiser le désormais classique, véritable signe de ralliement entre fans, THRTW, alias Tsui Hark Rules The World, no comment-, on apprécie un film-monde, où les chevaux sont coupés en deux par le souffle de la force vitale des combattants, où l’on marche sur la cime des brindilles, où des ninjas volent sur leurs propres étoiles, où les guerriers peuvent en découdre à l’aide d’aiguilles à tricoter… A mon humble avis, on dépasse dans ce film le nombre d’idées folles déployées en une fois –même si Takashi Miike, réalisateur aussi prolifique que spécialiste des grandes idées de malades, se pose en concurrent sérieux.

    Des idées, Swordsman 2 n’en manque donc pas. Par contre, pour que ces idées soient mises en forme dans un tout cohérent, ne serait-ce que pour esquisser un semblant de clarté scénaristique, comment dire… faudra repasser. En effet, au prix des quelques premières séquences, où, il faut bien l’avouer, on ne comprend pas trop ce qu’il se passe, on choisit de se focaliser sur le cœur de l’histoire, à savoir une romance extrêmement ambiguë, entre un guerrier n’aspirant plus qu’à la paix (Jet Li, beaucoup plus dans la comédie qu’à l’habitude, ce qui ne lui sied guère) et Asia, qui n’est autre que le grand méchant de l’histoire ; axe totalement réussi. Ce bref résumé, loin de décrire le maelstrom dans lequel le spectateur est aspiré –si toutefois il daigne se laisser emporter-, peut tout de même rappeler aux habitués de nos chroniques, et aux autres qui connaissent Histoires de fantômes chinois, un certain air de ressemblance par rapport à cet axe précis.

    Alors, j’entends, de ci de là, un petit "mais pourquoi commencer par le n°2 ?", car je n’ai pas vu le premier épisode de cette trilogie. Là, nous devons parler de la stratégie commerciale de Metrpolitan, assez retorse, dont j’étais, rassurez-vous, informé. De cette trilogie, sortie en coffret intégral en dvd, n’est paru, à l’unité que l’un des épisodes, et c’est… ce deuxième. La raison en est finalement assez simple : elle répond à une exigence de casting. Jet Li + Rosamund Kwan (le couple des Il était une fois chine, saga populaire) + Brigitte Lin, alias une des plus belles actrices HK. De plus, le second est, semble-t-il, plus pro (meilleurs effets spéciaux, plus grand soin visuel…). Mais là où le procédé devient limite, c’est que le film est titré sur la jaquette Swordsman – la légende d’un guerrier, en omettant volontairement le n°. Ceux qui sont documentés sur la saga savent que Jet Li n’est finalement pas dans le premier ni le troisième, mais … ce ne sera pas tout le monde. Voilà pourquoi, ne voulant pas risquer de perdre trop gros su jamais les films n’étaient pas à mon goût, j’ai préféré découvrir l’opus mis en avant à l’unité. Bien m’en a pris, malgré le côté carrément foutraque de l’ensemble. On peut être tout à fait déçu de la relâche au niveau progression narrative mais il est également connu que les films HK ont le chic pour construire des scénarios à base de multiples couches d’histoires qui s’entremêlent, avec lequel le public occidental n’est pas familier.

    Après ces quelques lignes, vous sentirez-vous attirés par une expérience (qu’en tous les cas, on n’oublie pas) ? Je n’en sais rien, mais je vous y engage !

  • Baraka (1992)

    Un film de Ron Fricke

    3478605817_270dff259a_m.jpgBaraka, mot indien passé dans le langage populaire ayant la signification de chance, prend également le sens d'énergie divine, une énergie collective, un flux qui traverse les individus. C'est en référence à cette dernière définition que s'est constitué le titre du film, Baraka.

    En effet, on peut voir dans ce documentaire aux parti-pris aussi étranges qu'intéressants (une succession de plans, tournés aux quatre coins du monde, sans paroles, dont l'ensemble fait sens par la grâce du montage et de la musique qui l'accompagne) les paysages magnifiques du mont Everest, en passant par la forêt amazonienne, les chutes d'Iguaçu ou les nombreux temples thaïlandais. Autour de ces plans, on voit certaines constantes, en rapport avec cette énergie collective dont nous parlions : nombre de rituels sont ainsi données à voir, dont la dimension la plus extraordinaire est l'illustration de l'énergie collective, comme si la volonté individuelle n'existait plus, pour former entre plusieurs individus une même force motrice ; on a ainsi droit, de la part des indiens d'Amérique du Sud, à une transe dont chacun n'est qu'un élément constitutif d'un grand tout qui le dépasse. Mais la séquence la plus incroyable est bien les milliers de pélerins faisant le tour de la Ka'ba à la Mecque, telle que le veut la tradition religieuse. On a alors vraiment cette sensation que tout bouge d'un même élan, et possède une force autonome dont les humains ne sont que les porteurs, les utilisateurs occasionnels.

    Bien qu'étant (re)connu pour ses images splendides, véritable diaporama idéal, le film véhicule toujours une dimension écologique et dénonciatrice de la façon dont l'homme s'est approprié la terre ; ainsi, il a forgé sa propre prison -c'est en tous les cas le sens précis d'une séquence qui fait mal, montrant des centaines de poussins destinés à l'élevage en batteries, en alternance avec les allers et venues observées dans le métro de Tokyo, en accéléré, et sur la même musique industrielle. Les hommes sont alors clairement assimilés à ces poussins qu'ont amènent par un tapis roulant à leur fin proche, sans avoir eu de réel but qu'autre chose que de nourrir le ventre de la terre. Les individus sont pris, de la même façon, dans une machine à broyer de l'humain. En allant vers des choses encore plus dures (la guerre, les camps de concentration), Baraka entend dresser un portrait sans complaisance de l'humanité, qui fait sens, et est dans le même temps rempli d'espoir.

    Baraka fait partie du même corum de films que la trilogie des qatsi, dont le chef-opérateur n'est autre que Ron Fricke ; on rapprochera également un autre film documentaire réalisé ces dernières années, Mana, le pouvoir des choses, réalisé par Peter Friedman et Roger Manley ; on y retrouve le même intérêt pour illustrer l'immatériel, une sorte de force qui viendrait ici des choses elles-mêmes, telle le fameux rocher doré de Kyaiktiyo, qui, selon la tradition, tiendrait en équilibre grâce à un cheveu de Bouddha.

    Une expérience sensorielle et intellectuelle, voilà ce que propose et réussit le film de Fricke. Même si les passages les plus durs nous inconfortent, alors que, par ailleurs,  les sites spectaculaires nous exaltent, il s'agit à mon humble avis d'un mal nécessaire.