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super-héros - Page 2

  • Batman : The Dark Knight Returns (2012)

    Un film d'animation de Jay Oliva

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    Profitons des 75 ans de Batman ce mois-ci (l'apparition du personnage date de mai 1939) pour nous attarder sur une excellente adaptation animée d'un comic exceptionnel, The Dark Knight Returns. Paru directement en vidéo dans la collection DC Universe Animated Original Movies, l'adaptation du comic de Frank Miller, qui a redéfini jusqu'à aujourd'hui la vision du Chevalier Noir, est marquante à plus d'un titre.

    Pour la première fois depuis la création de la collection, un comic est adapté en deux films distincts totalisant plus de 2h30 ; le casting vocal est de haute volée, et emprunte plusieurs acteurs de renom (Peter RoboCop Weller, Michael Lost Emerson). Adapter un monument tel que The Dark Knight Returns n'a pas été pris à la légère : la qualité graphique est de très belle facture, tentant de s'approcher autant que faire se peut du style brut de Frank Miller.

    The Dark Knight Returns propose un Bruce Wayne vieux, ayant délaissé depuis longtemps son activité de justicier ; activité qu'il reprendra lorsque son ami d'atan, Harvey Dent, devenu Double-Face, s'évapore dans la nature. L'adaptation est faite intelligemment, ne calquant pas forcément case à case par rapport au comic, ce qui avait été reproché à l'adaptation de Batman : Year One, tout en conservant une très bonne dynamique (de magnifiques plans où l'on entrevoit des hommages aux cases les plus emblématiques du comic). Les monologues intérieurs, très présents chez Miller, dans une forme de réminiscence du film noir, sont quasiment tous gommés, pour plus d'efficacité. La violence extrême du comic est également encore présente, le sang giclant lorsque c'est nécessaire.Sur le plan de la ligne temporelle, l'adaptation réussit là encore un bon point, en dépeignant un monde futuriste, tout en restant graphiquement ancrée dans les années 80, Miller ayant écrit créé Dark Knight Returns en 1986.

    Le portrait à charges des figures de l'autorité (gouvernement, médias, police) passe également bien la barrière de l'animé ; l'impact de ce contenu politiquement incorrect (Superman est le bon petit soldat du Président, Selina Kyle, croulante, est devenue gérante d'une maison de passes, le maire de Gotham meurt dans d'atroces souffrances, ...) est épaulé de façon tonitruante par la bande-son de Christopher Drake, déjà responsable de celle de Batman : Year One ou Batman et Red Hood : sous le masque rouge.

    Avec The Dark Knight Returns, DC renoue avec la qualité qui a fait sa renommée dans les années 90 ; une adaptation respectueuse des personnages, une direction artistique parfaite, loin des sous-traitances coréennes qui ont entachées nombre de leurs productions ces dernières années. A ce jour, il s'agit de la plus grande réussite de DC / Warner dans le domaine de l'animation, rejoignant Batman contre le fantôme masqué ou Batman et Red Hood : sous le masque rouge. Une grande réussite qui vaut largement les meilleures adaptations en prises de vues réelles dédiées au personnage tel que Batman Begins

    Disponibilité vidéo : DVD / Blu-ray - éditeur : Warner Home Video

    Source image : image du film © Warner Premiere / DC Entertainment

  • Batman - Strange Days : le chevalier noir a 75 ans !

    Un film d'animation de Bruce Timm

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    Batman a 75 ans ; le personnage, peut-être le plus côté des super-héros DC, valait bien un petit film en son hommage ! Comme pour Superman l'an dernier, la firme fait appel au talentueux Bruce Timm, le créateur de Batman, la série animée. Si le court-métrage sur Superman brossait en quelques instants les moments les plus mémorables de la carrière de l'Homme d'acier, l'optique de Batman : Strange Days est un peu différente.

    Durant un peu moins de trois minutes, le court-métrage nous plonge dans l'ambiance rétro des débuts du chevalier noir, qui voit ses premières aventures écrites par Bob Kane et dessinées par Bill Finger fin mars 1939, dans Detective Comics #27. Si le monstre des premières images, avec lequel Batman joue une partie de cache-cache mortel, invoque les monstres Universal, Frankenstein en tête -pas lourds, gros bras émergeant d'une veste étriquée- et tout un pan du cinéma fantastique avec la figure de la femme portée (une jeune femme en détresse, inconsciente, portée à bout de bras par une silhouette monstrueuse ou extra-terrestre), il est surtout un digest fort bien fichu des premières années du Batman : ses oreilles pointues sont encore des cornes et il utilise le bat-plane, le premier bat-gadget apparu dans Detective Comics #31, mais mis à jour : son design évoque davantage le Batplane II, dessiné dans le Batman #61 en octobre 1950, tandis que les mitraillettes sont présentées comme celle du nouveau design de la Batwing dans les New 52.

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    Batman et Hugo Strange dans leur première année d'existence

    Le méchant en titre n'est autre que Hugo Strange, un scientifique aux méthodes douteuses autant qu'extrêmes, qui reste le premier vilain régulier de Batman. Dans le même temps, la demoiselle en détresse est typique des pin-up dessinées par Bruce Timm, avec ses yeux en amandes et sa chevelure permanentée de star hollywoodienne. Sa robe semble tout droit sortir du dressing de Marilyn, tandis qu'elle évoque les grandes héroïnes du film noir des années 40 : un vrai voyage dans le temps. Alors, certes, c'est très court, mais ne nous permettons pas de bouder notre plaisir lorsqu'on nous offre ce petit bijou.

    Le court-métrage :

    Sources images : photogramme issu de Batman : Strange Days © Warner / DC Comics Entertainment ; détails extrait de Detective Comics #29 (Batman) et Detective Comics #36 (Hugo Strange) © DC Comics

  • Superman contre Brainiac (2013)

    Un film de James Tucker

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    Les films d'animation DC sont souvent dignes d'intérêt, surtout lorsqu'on a en tête la période dorée de Warner Animation, lorsque Paul Dini et Bruce Timm créent Batman, la série animée. Force est de constater que les temps ont bien changé, et ce Superman contre Brainiac est le premier film à sortir après la retraite de Bruce Timm du département Animation de DC.

    Le film adapte, comme c'est de coutume désormais chez DC, un comic phare de la firme ; en l'occurrence, Superman : Brainiac, écrit par Geoff Johns et dessiné par Gary Frank en 2008 (prochainement publié en France par Urban Comics). Cette mini-série remet sur devant de la scène le grand méchant Brainiac, qui a connu différentes versions : une première en 1958, lors de sa première apparition dans Action Comics #242, où il est représenté comme un extra-terrestre à la peau verte et aux rêves de grandeurs, qui miniaturise les villes pour pouvoir mieux les dominer ; Il apparaît alors comme une version alien de Lex Luthor, doté d'une intelligence hors du commun. En 1983, le scénariste Marv Wolfman et le dessinateur Gil Kane le modernise dans Action Comics #544, en l'imaginant cyborg ultra-puissant au le look est inspiré de Terminator et de la créature d'Alien. La froideur du métal et de ses yeux rouges n'a d'égale que son machiavélisme. Puis, la version, dernière en date, de Johns et Frank. On retrouve l'alien vert super-intelligent qui met toujours les villes en bouteille, et notamment Kandor, maîtresse-cité de la planète disparue Krypton. Cette-fois ci, c'est pour en acquérir toutes les connaissances, les cultures, ....

    Méchant peu ordinaire, qui rappelle par sa démesure une autre grande figure de Marvel cette fois, Galactus, le demi-dieu mangeur de mondes. si le casque totémique de Galactus donnait au personnage son allure si iconique, brainiac est tout de suite identifié par son vaisseau en forme de crâne, avec lequel il ne fait qu'un. Le personnage est donc hors-norme, de taille à se mesurer aux immenses pouvoirs de Superman. Le comic de Johns est magnifié par le dessin parfait de Gary Frank, qui s'inspire notamment du Superman de Christopher Reeve, dans des poses ultra-réalistes. La finesse du trait donne l'intelligence nécessaire aux deux personnages principaux, comme on peut en voir un autre exemple dans la saga qui a suivi, Origines secrètes (2009), toujours menée par la même équipe.

    13702576174_a786befb70_n.jpgAyant tout pour réussir, l'adaptation animée de DC se casse la figure dès le début : le design anguleux peu amène et caricatural (et surtout sans aucun rapport avec le style de Gary Frank) est typique de ces productions peu coûteuses dont l'animation est sous-traitée en Corée. Les quelques images de synthèse se repèrent à des kilomètres, les décors sont pauvres, sauf lors de la dernière séquence de combat entre Brainiac et Superman  ; visuellement, seul le vaisseau de Brainiac s'en sort. La romance Clark / Lois n'est pas non plus très fine. Donnons tout de même quelque crédit à la première rencontre entre les deux personnages principaux, Superman, dérivant dans l'espace infini, se faisant absorbé par la tête de mort tentaculaire de Brainiac... Même si l'animé est donc décevant, il aura le mérite de faire revenir sur le devant de la scène ce personnage maléfique et intéressant qu'est Brainiac. L'année précédente, DC avait pourtant épaté tout le monde avec sa monumentale adaptation du définitif Dark Knight Returns de Frank Miller...

    Disponibilité vidéo : Blu-ray et DVD - éditeur : Warner Home Video

    Source images : jaquette DVD © Warner Home Video / Action Comics #868 © DC Comics

  • Kick-Ass 2 (2013)

    Un film de Jeff Wadlow

    9710464564_77330c68a1_m.jpgAprès la réussite incontestable du premier film réalisé par Matthew Vaughn et sa fin très ouverte, tout était en place pour une suite attendue. Vaughn n'étant pas fan de la répétition, il laisse la place à Jeff Wadlow, ici réalisateur et scénariste. Avec la quasi-totalité du casting d'origine, nous voici de retour dans le monde barré de Kick-Ass, qui, s'il n'est pas un super-héros à proprement parler (pas de super pouvoirs à l'horizon, ni d'artefacts proprement liés au fantastique), il y ressemble diablement... sauf que, la plupart du temps, ce sont les méchant qui lui "bottent le cul".

    La suite... devenue pratiquement un genre à part entière, que l'exercice est périlleux ! On compte bien plus de plantages désastreux que de réussites, dans un temps où la pratique se multiplie plus vite que les Gremlins après un bain de minuit. Rien que ces dernières années, Iron Man 2 et Sherlock Holmes : Jeux d'ombres étaient venus confirmer le statut accidentel de la réussite de ces deux franchises. A ce stade, disons-le tout net : Kick-Ass 2 s'en sort franchement mieux, en gardant des éléments primordiaux de la réussite du premier opus, en faisant évoluer les personnages (et surtout celui de Mindy / Hit Girl) de façon convaincante. 

    Les premières minutes offrent un rappel de certaines scènes cultes du premier (Mindy qui se fait tirer dessus par son père, l'arrivée à l'école) pour décoller au quart de tour tout de suite après. Si Mindy fait toujours usage d'un langage de charretier et Dave / Kick-Ass a toujours autant la loose -mais avec du courage !-, l'action se fait plus présente, notamment par l'intermédiaire des deux armées qui se font face : celle des héros de Justice Forever, groupe fondé par le Capitaine Stars and Stripes (Jim Carrey, méconnaissable et absolument excellent), et celle des grands méchants du Motherfucker, dominée par une bodybuildeuse russe tout simplement surhumaine ! La Mother Russia envoie par exemple une dizaine de flics au tapis en quelques minutes grâce à un attirail tout à fait improbable (dont une tondeuse à gazon), et donc jouissif.

    Kick-Ass 2, c'est dont Kick-Ass avec plus de tout : de personnages, de combats, de grossièreté, de musique. Mais la vraie bonne orientation -qu'il aurait été difficile de rater- est de faire de Mindy la véritable héroïne de l'affaire. Détonante dans le premier, Chloe Grace Moretz est ici attachante et très .. Hit Girl, avec le meilleur passage du film à son crédit : la révélation qu'une fille de 15 ans reste, malgré tout le conditionnement possible, une fille de 15 ans...

    Très bon divertissement qu'on attendait pas à ce niveau, Kick-Ass 2 reçoit haut-la-main la médaille de la meilleure suite de films de super-héros depuis The Dark Knight (Christopher Nolan, 2008)... C'est dire !

  • Batman : le mystère de Batwoman (2003)

    Un film d'animation de Curt Geda et Tim Maltby

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    Si ce Mystery of the Batwoman n'est clairement pas le meilleur du cycle consacré au chevalier noir par l'équipe de Batman - La série animée (Bruce Timm & Paul Dini, 1992-1995), il mérite tout de même que l'on s'y attarde ; Curt Geda étant tout de même responsable de maints épisodes de la série, puis de l'excellent film Batman, la relève : le retour du Joker.

    Contrairement à Batman contre le fantôme masqué, qui était sorti durant le temps de diffusion de la série originale, ce Mystère de Batwoman, réalisé pour le marché de la vidéo, paraît en 2003 alors que l'univers qu'il dépeint date de 1997, pour la série The New Batman Adventures,  en fait la suite de Batman - La série animée (vous suivez ?). Dick Grayson, auparavant Robin, est devenu le héros Nightwing, et c'est Tim Drake, un jeune garçon qui a découvert l'identité secrète de Bruce Wayne, qui prend sa place. Le design général de la série est repris ici. Le costume du Batman est gris avec le symbole noir, pour être raccord avec sa représentation de l'époque dans les comics ; pour les imprimés, l'année 2003 correspond au run de Jim Lee sur le titre, avec notamment la parution de Batman : Hush (Silence), où Batman apparaît sous ces traits. Son apparence détone avec la cape bleue et le logo jaune et noir, révélé par le dessinateur Neal Adams dans les années 60. Personnages anguleux et presque schématiques, décor imposant dans un style Art-Déco du plus bel effet : c'est le style de la série, plus proche du style de Bruce Timm que les designs plus ronds (dans la tradition du dessin animé Superman des Frères Fleischer) de la première série. Comme dans The New Batman Adventures, les scènes de nuit prennent une teinte rouge, qui rappellent évidement le générique mythique de la série animée.

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    Si le film reprend quelques personnages emblématiques de la série (le mafieux Rupert Thorne, Oswald Cobbelpot alias Le pingouin), il fait surtout la part belle à Batwoman, une nouvelle justicière qui s'inspire manifestement de Batman. Le personnage est apparu en 1956 dans le mensuel Detective Comics. Il s'agit alors de Kathy Kane, une cousine de Bruce Wayne qui veut lutter aux côtés de Batman. Après quelques années où elle n’intervient guère dans les aventure du Chevalier Noir, son personnage est abandonné en 1964. Ce n'est qu'en 2006 qu'une autre figure féminine réapparaît sous les traits de Batwoman. Il s'agit d'un personnage entièrement nouveau : elle est juive et lesbienne (et a notamment une aventure avec l'agent Renee Montoya, créée pour la série animée et reprise dans la série régulière des comics). Pour autant, est-ce que le film, antérieur à la nouvelle incarnation de Batwoman, entretient en rapport avec celle-ci ? Pas du tout, malgré le nom d'un personnage féminin similaire qui n'est juste là pour jeter le trouble. Ainsi, Kathy Duquesnes est l'une des jeunes femmes qui tourne autour du playboy Bruce Wayne au cours de cette aventure.

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    Le ton du film est léger, à l'image de ses héroïnes. Le thème musical de Batwoman se voulait être, à mon avis, suave et envoûtant comme pour une femme fatale de film noir (une des influences revendiquées de Buce Timm & Co pour la série), mais il fait plus penser aux enquêtes feutrées d'un Hercule Poirot plutôt qu'à celles d'une femme d'action. Ce manque de pep's et un défaut flagrant d'ambition dans l'intrigue proposée (Bruce Wayne tombe sous le charme de la fille d'un truand, sur fond de mafia et de trafic d'armes) plombe un peu le film, alors même qu'il devait voir émerger une nouvelle figure héroïque dans la bat-family. Les scènes du dance-club du pingouin (L'Iceberg Lounge) sont tout de même bien réalisées, les personnages offrant des mouvement dansés dynampiques et très fluides. Ah, puis si, un brin d'humour assez bienvenu dans la bouche de l'irascible Bullock : voyant une nouvelle bat-justicière hanter les cieux rougeoyants de Gotham, il s'exclame : "Batman, Batgirl, maintenant Batwoman... Et pourquoi pas un Bat-chien, pendant qu'on y est ?" Les lecteurs assidus du comic savent que Bruce Wayne a Ace, son bat-chien, qui l'accompagne dans ses aventures des années 50... Comme quoi, même cette mystérieuse Batwoman, somme toute assez plaisante mais plutôt quelconque, peut nous aider à mieux cerner l'univers du Batman...