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ciné d'asie - Page 5

  • Ciné d'Asie : The Host (2006)

    Un film de Bong Joon-ho

    4009524880_e38665ce67_m.jpgCaractéristique de la très haute qualité de films de genre produits par la Corée du sud, The Host déjoue toute classification rationnelle, slalomant entre les étiquettes. Cette histoire de famille confrontée à un monstre surpuissant provenu des profondeurs du fleuve Han, mêle ainsi comédie et drame (dans la même scène, au même instant), ainsi que pure action et, évidemment, film de monstre. Et quel monstre ! Sorti tout droit du studio Weta Workshop (qui a créé tout le bestiaire du Seigneur des Anneaux de Peter Jackson), il est fabuleusement détaillé, ultra-réaliste dans ses interactions avec les êtres humains du film. The Host est donc un vrai film de monstres, héritier des Kaiju Eiga japonais et de Godzilla, son porte-étendard mondial. La façon de dévoiler le monstre en plein jour, dans des séquences où l’on peut clairement être témoin des dommages qu’il crée à l’environnement, ainsi que l’origine humaine de son caractère monstrueux (ici pollution via des produits hautement toxiques, hier fruit de la bombe nucléaire) crée un parallèle parfait entre les deux monstres.

    Dans The Host, les humains sont faillibles, pauvres loques qui deviennent drôles par leur évidente absence de maîtrise ; tout le monde trébuche littéralement, tout au long du film. L’anti-héros, sa famille (qui s’applique à tout louper aux moments in-opportuns), jusqu’aux figures de l’autorité -la poilante gamelle d’un chef de la santé publique qui se relève, fier comme un harpagon, les mains sur les hanches. Le monstre, dans un contre-pied total, est lui caractérisé par ses mouvements gracieux, qu’il se jette dans le fleuve par un plongeon retourné ou danse dans l'espace dans un superbe et singulier mouvement de balancier. Son habileté et l’harmonie de ses déplacements répondent à l’opposé de l’absurde bêtise de l’ouverture du film, qui signe la naissance du monstre : un déversement irraisonné de centaines de litres de produits toxiques.

    Outre un numéro d’équilibriste très réussi, le film compte également des moments de pause étonnants, comme celui où la famille, réunie dans une sorte d’abri, voit la fille du héros manger avec eux, alors qu’elle est portée disparue et que les membres de la famille sont justement réunis afin de la retrouver. Hallucination collective, partage d’un même rêve qu’on veut voir réalisé, cette séquence a une tonalité fantastique, tout en étonnant plus que la vue du monstre (qui est tout de même bien éloigné de notre expérience quotidienne de la réalité !). Le film est certainement plus profond qu’il n’y paraît grâce à l’enchevêtrement des traitements appliqués aux scènes, toutes en même temps.

    Dans le même temps, l’arc narratif autour de la propagation d’un virus inconnu, émanant soit-disant du monstre, rappelle une réalité présente aujourd’hui, la grippe H1N1. Toute l’atmosphère de psychose, que les populations asiatiques avaient déjà récemment connu avec la grippe aviaire, est ici amplifiée, et doublée d’un doute certain sur la véracité des informations communiquées par les médias ; c’est un signe des temps présent qui, ma foi, est tout à fait salutaire.

    L’originalité ira jusqu’au dénouement, lui aussi inattendu. Quand on apprend dans les bonus que l’inspiration du réalisateur est venue à la vision de Signes (M. N. Shyamalan, 2002), on réalise rapidement que l’élève rattrape son modèle, sans forcer et avec une classe inouïe.

  • Ciné d'Asie : Je suis un cyborg (2007)

    Un film de Park Chan-Wook

    3892699923_8090e8c54d_m.jpgAprès l’uppercut Old Boy (2004), le cinéaste coréen avait déjà quelque peu déçu les spectateurs de son Sympathy for lady vengeance (dont nous ne gardons qu’un souvenir lointain et... vide). Découvrant Je suis un cyborg (dont le titre anglais, I’m a cyborg but that’s OK, donne déjà plus d’indices sur le décalage assumé du propos), on ne peut qu’être qu’objectivement gêné.

    L’invention visuelle est toujours de mise, débutant par un générique facétieux, qui rappelle ceux de Tim Burton, secondé par un morceau à la mélodie très colorée. L’extrême saturation des couleurs et la prédominance du blanc en font un objet pop clairement influencé par la mode anime ; de même, les expressions des personnages, excessives, et leurs agissements, incompréhensibles -le film prend place dans un asile, où chaque patient est un cas d’école- nous confortent dans la direction prise. Oui, cela, c’est très clair, ce qui l’est beaucoup moins, c’est de saisir l’intérêt de la démarche, dans un film où on se débat pour trouver un début de scénario.

    Des scénettes s’enchaînent, poussant l’absurde aussi loin qu’un sourire peut poindre à l’occasion, mais aucun liant ne vient sceller l’ensemble. Les personnages ne semblent tout au plus que des jouets pour le réalisateur, et l’on a la sensation bizarre d’être au zoo en train de regarder des bestioles en cage, sans comprendre leurs actions. On est bien loin de la sophistication scénaristique d’un Old Boy, et sûrement c’était le but escompté, pour en finir avec cette trilogie de la vengeance aussi noire que ce film-ci est... rose ? Non, le cyborg est bien un grand malade mental chez Park-Chan Wook, et la folie est ici toujours de mise ; une folie douce mais destabilisante, qui s’empare du récit pour en cannibaliser sa substance. Le film n’est plus, ne reste qu’une accumulation de situations ubuesques, sans queue ni tête. Tout juste comprendra-t-on qu’il s’agit d’une romance entre cette fille qui croît être un cyborg, dont la mère croyait être une souris, et dont le prétendant se ballade affublé d’un masque de lapin, rendant toujours ce qu’il a volé comme Goku qui fait une fusion dans Dragon Ball (comprenne qui pourra).  C'est sensé être une comédie, et l'on se prend à penser que cet assemblage bancal se réclame d'une certaine poésie, mais en vain. Le résultat en laissera plus d’un sur le carreau... En attendant quand même le prochain essai du cinéaste, le film de vampires "autre" Thirst, présenté à Cannes 2009.

    Source image : affiche cinéma © Wild Side

  • Ciné d'Asie : Martial Club (1981)

    Un film de Liu Chia-Liang

    3775650036_22680a0c90_m.jpgMartial Club est la deuxième participation de Liu Chia-Liang à l’édifice cinématographique créé pour le médecin expert en arts martiaux Wong Fei Hung, figure historique chinoise du 19e siècle. Il est incarné dans le film par le frère adoptif du réalisateur, Liu Chia-Hui, alias Gordon Liu déjà au même poste sur Le combat des maîtres (1976).

    Ce que j’adore chez Liu Chia-Liang, et qui me le fera toujours préférer à un Chang Cheh, c’est la totale beauté de ses images et la recherche souvent payante du meilleur angle, du meilleur cadre, pour filmer les arts martiaux. Auparavant chorégraphe des combats, on sent à chaque instant une recherche graphique de l’enchaînement le plus fluide possible, tout en étant visuellement très stimulant. De plus, les qualités martiales de Liu Chia-Hui ainsi qu’un charisme à toute épreuve ne sont plus à démontrer.

    Martial Club n’est malheureusement pas le meilleur film de Liu Chia-Liang, et semble d’abord se mélanger les pinceaux ; débutant par un mode d’emploi de la danse du Lion par Liu Chia-Liang himself, on assiste ensuite à une démonstration brillante de l’exercice (mais qui traîne en longueur). S’en suit des passages comiques qui rappellent le penchant du réalisateur pour la kung-fu comedy, mais ces passages sont loin de l’efficacité d’un Lady Kung-fu, réalisé la même année. Bruitages de dessins animés, expressions forcées du visage... Tout ceci se calme heureusement très rapidement.

    Force est de constater ensuite que le scénario ne brille pas par sa complexité : deux écoles de kung-fu s’affrontent pour imposer leur suprématie, pendant que deux jeunes élèves (dont le jeune Wong Fei Hung) pensent ne plus rien avoir à apprendre. A l’image de la séquence d’introduction du film par le réalisateur, on sent bien que ce dernier s’attache plus à la pédagogie et à la restitution de la morale des arts martiaux qu’à un scénario correct. La leçon de savoir vivre et la maîtrise technique de l’art martial dominent le récit. Les affrontements s’enchaînent alors de façon ininterrompue, chaque action étant prétexte à un combat. On voit là la notion d’art martial comme intégrant la vie tout entière, une philosophie qui guide le chemin de vie. Ceci étant dit, on se rapproche ici plus de la comédie musicale où les chorégraphies et passages chantés sont remplacés par des combats soignés. Deux moments sont particulièrement marquants : la danse du Lion du début, très dense, alternant des plans aux cadrages souvent différents et exploitant l’énergie des personnages ; la caméra suit, accompagne le mouvement, l’anticipe parfois. La dernière séquence lui répond comme un écho inversé, là où deux personnages seulement (contre des dizaines lors de la première scène) s’affrontent dans un long couloir qui rétrécit au fur et à mesure ; chaque coup porté est minutieusement préparé, exécuté : c’est du grand art.
    Entre ces deux grands moments, nous n’assistons pas à un Liu Chia-Liang majeur, qui a néanmoins toutes les qualités formelles des meilleures réalisations du bonhomme (La 36ème chambre de Shaolin, Shaolin contre ninja).

  • Ciné d'Asie : Le bras de la vengeance (1969)

    Cliquez ici pour accéder à la chronique du film de Chang Cheh.

  • Ciné d'Asie : Un seul bras les tua tous (1967)

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