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Ciné d'Asie : Je suis un cyborg (2007)

Un film de Park Chan-Wook

3892699923_8090e8c54d_m.jpgAprès l’uppercut Old Boy (2004), le cinéaste coréen avait déjà quelque peu déçu les spectateurs de son Sympathy for lady vengeance (dont nous ne gardons qu’un souvenir lointain et... vide). Découvrant Je suis un cyborg (dont le titre anglais, I’m a cyborg but that’s OK, donne déjà plus d’indices sur le décalage assumé du propos), on ne peut qu’être qu’objectivement gêné.

L’invention visuelle est toujours de mise, débutant par un générique facétieux, qui rappelle ceux de Tim Burton, secondé par un morceau à la mélodie très colorée. L’extrême saturation des couleurs et la prédominance du blanc en font un objet pop clairement influencé par la mode anime ; de même, les expressions des personnages, excessives, et leurs agissements, incompréhensibles -le film prend place dans un asile, où chaque patient est un cas d’école- nous confortent dans la direction prise. Oui, cela, c’est très clair, ce qui l’est beaucoup moins, c’est de saisir l’intérêt de la démarche, dans un film où on se débat pour trouver un début de scénario.

Des scénettes s’enchaînent, poussant l’absurde aussi loin qu’un sourire peut poindre à l’occasion, mais aucun liant ne vient sceller l’ensemble. Les personnages ne semblent tout au plus que des jouets pour le réalisateur, et l’on a la sensation bizarre d’être au zoo en train de regarder des bestioles en cage, sans comprendre leurs actions. On est bien loin de la sophistication scénaristique d’un Old Boy, et sûrement c’était le but escompté, pour en finir avec cette trilogie de la vengeance aussi noire que ce film-ci est... rose ? Non, le cyborg est bien un grand malade mental chez Park-Chan Wook, et la folie est ici toujours de mise ; une folie douce mais destabilisante, qui s’empare du récit pour en cannibaliser sa substance. Le film n’est plus, ne reste qu’une accumulation de situations ubuesques, sans queue ni tête. Tout juste comprendra-t-on qu’il s’agit d’une romance entre cette fille qui croît être un cyborg, dont la mère croyait être une souris, et dont le prétendant se ballade affublé d’un masque de lapin, rendant toujours ce qu’il a volé comme Goku qui fait une fusion dans Dragon Ball (comprenne qui pourra).  C'est sensé être une comédie, et l'on se prend à penser que cet assemblage bancal se réclame d'une certaine poésie, mais en vain. Le résultat en laissera plus d’un sur le carreau... En attendant quand même le prochain essai du cinéaste, le film de vampires "autre" Thirst, présenté à Cannes 2009.

Source image : affiche cinéma © Wild Side

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