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80's - Page 3

  • The Blues Brothers (1980)

    Un film de John Landis

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    Après avoir rôdé les personnages de Jake et Elwood Blues dans le Saturday Night Live à partir de 1976, Dan Aykroyd, John Belushi et le reste du groupe arrivent au cinéma, sous la houlette de John Landis. A l'époque, le but des deux acteurs est de faire revivre les grandes heures du blues et de la soul, alors oubliées au profit des genres émergents, la disco et la new-wave entres autres. Dans le défilé incessant de guest-stars que constitue le film, il faut savoir qu'aucune des guest-stars qui peuplent le film, aussi prestigieuses soient-elles, n'avaient de contrat musical : Aretha Franklin, Ray Charles, John Lee Hooker ou encore Cab Calloway ne travaillaient plus ! l'exception notable étant James Brown, à l'apparition remarquée dans le rôle d'un pasteur.

    Co-écrit par Dan Aykroyd et John Landis, le film est une suite de scénettes mettant en scène les deux bad boys dans des aventures loufoques dignes d'un cartoon. La Bluesmobile est indestructible et fait des sauts périlleux, les deux frères se sortent de toutes les crasses imaginables (y compris des attaques au bazooka de Carrie Fischer), et l'histoire tient en ces quelques mots : afin de sauvegarder l'église qui les a reccueillis enfants, Jake et Elwood remontent le groupe des Blues Brothers afin de faire des concerts et rapporter l'argent nécessaire.

    La présence et l'énergie du groupe est toujours palpable aujourd'hui, l'allure de Men in Black avant l'heure restant un look terriblement moderne ; même si les morceaux musicaux constituent la part la plus importante du film, ce dernier ne fut pas considéré comme un véritable film musical : certaines morceaux (Peter Gunn Theme par exemple) rythmant l'action en background music. Le duo emblématique sur séduire les foules, dans ce retour aux sources bienvenue.

    Le film n'est pas une totale réussite artistique pour autant : beaucoup trop long (2h13 au compteur), il a bien 45 minutes de trop, le rythme se perdant des des courses poursuites et autres carambolages interminables (certes chorégraphiés, m'enfin tout de même !) ; la destruction totalement gratuite d'une galerie commerciale, concept auquel tenait beaucoup Dan Aykroyd, met le film au point mort, les rares enjeux s'évaporant aussitôt. Que dire aussi du premier "contrat" du groupe, qu'ils volent à une autre bande : aucune mention ni explication qui font que le groupe volé arrive bien en retard, ce qui permet aux Blues Brothers de partir presque tranquilles. Le métrage se perd ainsi rapidement, rappelant l'ambiance foutraque d''un Hamburger Film Sandwich, celui-là justifié par le côté parodique et potache de l'entreprise.

    La musique, constituée de standrad et de quelques créations, reste impeccable, et les quelques passages chorégraphiés sont excellents (Shake a Tail Feather par Ray Charles et Everybody Need Somebody To Love). Ce qui en reste aujourd'hui ? Toujours cette folle énergie, de la dynamite, je vous dis !

    Disponibilité vidéo : DVD / Blu-ray - éditeur : Universal Pictures

  • Focus fanzine : Cinétrange HS, Nos années 80

    13926277048_4b9587e6c3_n.jpgAujourd'hui, retour sur une publication éminemment sympathique : Nos années 80, émanation papier de Cinétrange réalisée par une dizaine de rédacteurs, sous l'égide d'Eric Noël. Initialement prévu d'un bloc, cette production paraît finalement en deux volumes en mai 2012 et mai 2013.

    Le thème, même s'il commence à être rebattu par les cinéphiles nostalgiques, avait tout pour me plaire : le ciné de genre des années 80. La maquette de couverture, inspirée (on retrouve côte à côte Mad Max, Snake Plissken ou Chuck Norris, puis Roddy Piper et Michael Duddikoff, alias le American Ninja, mais aussi Richard Harrison, un des acteurs bis célébré par Nanarland). Le programme des réjouissances est donc alléchant !

    Outre la maquette intérieure, travaillée et en noir et blanc, le contenu rédactionnel est franchement intéressant, par la variété des thématiques abordées comme par sa qualité intrinsèque. On apprécie tout particulièrement les quatre pages sur Moonwalker (Jerry Cramer, Colin Chilvers, Jim Blashfield, 1988) et le dossier consacré à Lucio Fulci, tandis que le digest sur les ciné bis italien, aussi sympa soit-il ne peut rivaliser avec l'exceptionnel Hors-série sorti par Mad Movies en 2003. De bonne tenue également, le dossier sur le cinéma de genre australien et néo-zélandais : au programme évidemment, Peter Weir, Peter Jackson, mais également des cinéastes moins connus comme Vincent Ward, un temps attaché à la réalisation d'Alien 3 avant de passer la main à David Fincher. Un grand bravo à toute l'équipe, en particulier à Nunzio Cusmano pour la maquette et les textes de qualité.

    Ce n'est pas tous les jours qu'une publication sur le cinéma propose quatre pages sur La galaxie de la terreur (Bruce D. Clark, 1981), production Corman fortement inspirée d'Alien ; ou encore, quatre pages sur Les maîtres de l'Univers, où la ligne de jouets Mattel s'animait sous les traits de Dolf Lungren ou Frank Langella. Passant ainsi allègrement de la série Z au blockbuster, la sélection des œuvres est diablement subjective mais euphorisante ; tous les rédacteurs nous donnent envie de découvrir ou de revoir ces films, les nanars peut-être encore plus que les autres ! Bon, un papier sur La forteresse noire (Michael Mann, 1983), aurait trouvé avantageusement sa place dans le fanzine, plutôt que 2010, l'année du premier contact (Peter Hyams, 1985), mais que voulez-vous... l'investissement est tout de même hautement recommandable !

  • Saturn 3 (1980)

    Un film de Stanley Donen

    10924760404_34ab0e51cc_m.jpgOFNI doit devant : ce film de science-fiction réunit Kirk Douglas, la drôle de dame Farrah Fawcett (première créditée au générique !) et Harvey Keitel ; le casting impose déjà une minute de silence pour son audace... Le film devait être réalisé par John Barry, chef-décorateur sur Star Wars IV, mais, à la suite des éternelles "divergences artistiques", celui-ci fut aussitôt remplacé par Stanley Donen ; Monsieur Chantons sous la pluie (1952) ou encore Charade (1962), excusez du peu ! L'assemblage de ces talents n'ayant cependant rien à voir avec la science-fiction, on commence à avoir des doutes sur la qualité du résultat... malheureusement rapidement confirmé au visionnage. Les trois vedettes sont bien seules dans cette station spatiale perdue aux confins de la galaxie, où Kirk Douglas se fait plaisir avec Farrah, de trente ans sa cadette.

    La trame mélange allègrement un peu de 2001, l'odyssée de l'espace (Stanley Kubrick, 1968) pour son robot sujet aux troubles du comportement, et Soleil Vert (Richard Fleischer, 1973), pour son portrait peu reluisant de la femme et la réflexion sur la vieillesse. Ses modèles sont évidemment à mille lieues de Saturn 3, qualitativement parlant ! les vues de maquettes ne font pas mystère de leur caractère artificiel et horriblement mal fini ; la profusion de plans filmés au grand-angle, pour agrandir l'espace, est assez pénible. Pour le coup, on regrette que le film n'ait pas été tourné sur l'île volcanique de Lanzarotte, comme prévu à l'origine, mais entièrement en studio.

    Un trou noir semble avoir englouti le scénario (aucune explication sur le geste de Benson (Harvey Keitel, doublé par Roy Dotrice car Donen n'aimait pas son accent !) au début du film, où tout finalement se réduit à la tension sexuelle suscitée par Farrah Dawcett ; et si, dit comme cela, cela peut donner envie, gardez-vous bien de le regarder ! Tout au plus remarquera-t-on le traitement intéressant donné au rapport entre le robot Hector et Benson, avec la connexion synaptique qui les relie (le robot apprend tout de Benson et finira par en devenir une copie).

    Saturn 3 n'a donc pas volé ses nominations comme pire film, pire acteur (Kirk Douglas, bon là, c'est un peu méchant, tout de même), et pire actrice pour Farrah Facett en 1981.

  • Room 237 (2012)

    Un documentaire de Rodney Ascher

    10125038886_d56b39b051_m.jpgLe cinéma de Stanley Kubrick n'en finit pas de fasciner ; la raison est simple : la propension du cinéaste au secret, à combiner à une somme ahurissante de documentation pour chacun de ses films, son perfectionnisme, en fait une personnalité idéale pour l'analyse et l'interprétation. Room 237 est, ainsi, un film sur Shining (1980) et ses théorie. Par l’interview de quelque fan(atique)s du film, Rodney Ascher ne cache cependant jamais le véritable sujet de Room 237 : rien moinns que la cinéphilie, dans ce qu'elle a de plus maladif. Des détails microscopiques, a priori intentionnels de la part de Kubrick (une marque de levure par ci, une affiche publicitaire par là) deviennent des instruments pour la démonstration d'une théorie sur l'holocauste, le massacre indien ou la création de l'alunissage de la mission Appolo 11 en 1969 ! Cette dernière théorie avait d'ailleurs fait l'objet d'un docu-menteur particulièrement réussi (William Karel, 2002).

    Shining est ainsi ausculté sous toutes les coutures pendant 1h40 de voix-off d'intervenants passionnés. Le doc est du coup bien plus centré sur eux (bien qu'on ne les voit jamais à l'image), plutôt que sur le film ; le film entend mettre sous l’œil d'un microscope la passion cinéphile dans ce qu'elle a de plus extrême. Le point commun des théories ici présentées étant qu'elles sont toutes indubitablement contestables, ou quand la persuasion de l'orateur (qui, lui, est formidablement convaincu), ne passe pas la barrière de l'écran. Les images essayent pourtant d'accompagner au mieux les discours des fans ; mais c'est souvent pour mieux apporter un contrepoint démontrant au contraire les limites de l'argumentaire. Les extraits présentés, en essayant de mettre en image les interviews, ne réussissent parfois qu'à complexifier encore plus la compréhension du film : on voit aussi bien des extraits du Shining version TV de Mick Garris, que des films d'horreur plus ou moins connus (dans le désordre, The Terror de Corman, La maison des damnés de John Hough, des montages dans l'image du film de Shining qui montrent les personnages regardant le film dans lequel ils sont en train de jouer... Des manipulations pas toutes de la meilleure eau pour servir le propos.

    Les enregistrements des interviewés, se lançant dans des digressions homériques, ou s'interrompant pour aller voir pourquoi son garçon crie (véridique !) apportent l'éclairage nécessaire sur le projet de distanciation de Room 237, en même temps qu'il plonge dans des arcanes nébuleuses, les plus capillotractées qui soient.

    Pour autant, il règne sur Shining une atmosphère pesante et mystérieuse qui est du même coup bien retranscrite dans le documentaire, et quelques trouvailles font mouche (l'impossible circuit de Danny dans son tricycle, ou l'impossible fenêtre du bureau du gérant Halloran, Jack qui lit un Playgirl en attendant son rendez-vous). A savoir aussi, Room 237 étant réalisé par un américain, la version de référence de Shining est la version longue, que nous ne connaissons en France que peu (rallongée d'une demi-heure, elle comprend des scènes qui changent quelque peu la perception du film dans son ensemble, comme la découverte par Wendy Torrance (Shelley Duvall) d'une salle remplie de squelettes à la fin du film - plus d'infos sur les éléments rajoutés). En réalité, le director's cut de Kubrick apparaît être la version que l'on connaît en Europe, pour laquelle il a coupé des scènes qu'il jugea par la suite inutiles ou trop explicites.

    Room 237 est ainsi un voyage un peu fou, un peu dérangé, un peu raté aussi (mais bel effort tout de même !), au pays d'une cinéphilie du détail, qui montre aussi ce que nous mettons en jeu dans la vision d'un film, ce que l'on y projette de nous-mêmes, et pourquoi, finalement, le rapport au film est à chaque fois éminemment personnel. Fou, Shining ne l'est pas moins. L'amateur saura y trouver quelques informations qu'il s'obstinera à vérifier par un nouveau visionnage...

    Disponibilité vidéo : en DVD zone 2 - éditeur : Wild Side Video, sortie nationale le 27 novembre 2013

  • Freddy 5 : l'enfant du cauchemar (1990) vs. Star Trek V : l'ultime frontière (1989)

    Deux films de Stephen Hopkins et William Shatner

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    Une histoire de suite

    Durant l'été 1989, à deux mois d'intervalle, deux suites de films se télescopent, portant chacune un numéro 5. Le chiffre est déjà conséquent dans l'exercice foisonnant de la séquelle, et aucune des deux franchise ne s'en arrêtera là : Freddy ira fièrement convoquer la mise en abîme dans Freddy sort de la nuit (Wes Craven, 1994), septième du nom (cela fait huit en comptant Freddy contre Jason, bastonnade en règle avec un autre croquemitaine fameux), tandis que Star Trek ira jusqu'à un dixième titre, Star trek : Nemesis (Stuart Baird, 2002) ; tout cela sans compter les récents remakes-redémarrage (en 2009 pour Star Trek, 2010 pour Freddy), pratique so 2010's  incarnant l'aboutissement terminal de la suite, l'univers du film y étant à chaque fois réinventé pour trouver un nouveau départ. 

    La synchronicité de ces deux univers se trouve donc ici, en 1989, alors que Freddy sévit sur les écrans de cinéma depuis 1984 avec la régularité d'un métronome (pratiquement un film par an), et que Star Trek a ressuscité (plusieurs fois) depuis son lancement originel en 1965.

    Freddy, depuis son démarrage en trombe (Les griffes de la nuit reste aujourd'hui l'un des meilleurs films de Wes Craven), a des fortunes diverses selon les années, la priorité étant donnée à la vitesse de sortie du prochain chapitre. Ainsi, après un deuxième épisode dont il ne me reste que peu de souvenirs, j'avais totalement accroché aux Griffes du cauchemar, avec la jeune Patricia Arquette et Laurence Fishburne prenant place dans un hôpital, où comme à l'accoutumée, l'endormissement est fatal. Les transitions rêves / réalités sont de plus en plus travaillées, plus imaginatives aussi : ainsi, dans cet Enfant du cauchemar qui nous intéresse aujourd'hui, un dessinateur, feuilletant des carnet de BD où il découvre la version dessinée des meurtres qui ont précédé, se voit lui-même intégré à une page, et disparaît dans un éclair en image par image. L'eau, élément clé chez Freddy, est encore de la partie avec une classique scène de douche. L'élément est en effet à la base de la mythologie de Freddy, sûrement par la symbolique du miroir, du reflet inversé, et aussi de la frontière. C'est ainsi un lieu de passage privilégié entre le monde du rêve et celui de la réalité. On se souvient du passage culte dans le premier film où la griffe de Freddy surgissait sournoisement du bain de Nancy Thompson, où bien le meurtre de la piscine bouillante dans le deuxième épisode, du waterbed, etc. l'aspect sériel, on le voit, offre aux esprits imaginatifs de multiples possibilités. 

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    Quel beau bébé... Il a les yeux de son père !

    Mais Freddy 5, à trop vouloir en faire, plonge dans un abîme de scènes ridicules. Ici, on aura droit pêle-mêle au récit des origines de Freddy, fruit de l'union d'une nonne et des pensionnaires d'un asile d'aliénés ; on est alors le spectateur désolé de la naissance d'un bébé-Freddy, aussi ridicule que le pitch de cet Enfant du cauchemar : l'héroïne du jour, enceinte, voit Freddy partout car il envahit les rêve de son fœtus -vues intra-utérines comprises.  

    La malédiction de la suite est sa rentabilité : une fois le filon trouvé, elles sont souvent moins bien budgétées, une partie des décors et des recherches (maquillages, costumes) ayant déjà été faits ; de même, les plannings de tournages sont plus serrés. Il n'est pas rare, dans la série des Freddy, que les scènes de rêves soient mise en chantier et tournées avant même d'avoir un scénario complet et approuvé. Le public d'alors pouvait avoir une overdose du personnage, car, outre les films, la série télévisée Freddy, le cauchemar de vos nuits (Freddy's Nightmares, a Nightmare on Elm Street: The Series) trustait les écrans de télévision entre 1988 et 1990.

    En termes de grand-guignol, de recyclage d'exploitation pure et simple, Freddy 5 marque en quelque sorte un sommet du n'importe quoi, un point de non-retour. Ce qui n'empêchera pas la suite de voir le jour...

    La saga Star Trek, elle, ne joue pas totalement sur le même terrain : sa mythologie s'est élaborée depuis le milieu des années 60 avec la série TV originale imaginée par Gene Roddenberry. Si bien que, dès le premier film de cinéma, Star Trek, le film, qui met en vedette le casting original, une part de la matière scénaristique est le vieillissement. On peut y voir, en filigrane, une lecture critique de l'exercice de la suite, éternelle resucée d'un sujet plus tellement original. Spock, Dr. Leonard "Bones" McCoy, et surtout le bouillonnant Kirk sont rattrapés par le temps qui passe. Et, alors que pour d'autres séries le visage du héros change périodiquement (James Bond, Batman), ici les acteurs originaux tiendront la barre jusqu'à Star Trek : Générations, sorti en 1994. 

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    Quelle motivation !

    Star Trek est un bon exemple des économies d'échelle possiblement réalisables : il suffit d'écouter un des commentaires audio d'un des films de la saga pour entendre l'énumération astronomique de décors réutilisés (la passerelle du vaisseau Enterprise, recyclée depuis le premier film), de costumes , ou bien même de certains éléments recyclés d'autres films. Ainsi, un des arrière-plans futuristes de Star Trek V n'est rien de moins que celui créé pour L'âge de cristal (Logan's run, Michael Anderson, 1976). Dans la même logique, les acteurs vont être mis à contribution pour réaliser plusieurs films de la saga : après Leonard Nimoy qui s'attela aux épisodes 3 & 4 (A la recherche de Spock et Retour sur la Terre, qui forment une trilogie avec La colère de Khan), c'est au tour de William Shatner, le capitaine Kirk en personne, d'occuper le poste de réalisateur sur L'ultime frontière. Et, comment dire... Nous avons un gagnant, pour l'épisode le plus mauvais de toute la saga cinématographique ! Pourtant, la combinaison acteur / réalisateur ne s'arrêtera pas là : Jonathan Frakes, Number One du commandant Picard dans Star Trek : The Next Generation, réalisera les épisodes Premier contact et Insurrection, respectivement opus 8 et 9 de la saga. Pour Shatner et l'épisode 5, Ça commence pourtant pas mal sur une planète extra-terrestre désertique, avec la rencontre d'un fanatique et de son gourou. Belle photo, beaux plans, personnages mystérieux et un poil flippant... Puis, patatras : on retrouve Kirk en train d'escalader le Mont Yosemite, assisté par Spock sur des aéro-glisseurs, et Bones qui le surveille de loin, frôlant la crise cardiaque. La réunion des papys prend un tour comique, voulu qu'en partie. Plus loin, on sera le témoin affligé d'un tour chantant au coin du feu, crépitant à la nuit tombée : le cœur du film d'après les spécialistes de Star Trek qui interviennent dans le commentaire audio du blu-ray... Cette réunion des anciens fait surtout peine à voir, quand on se rappelle les épopées cosmiques qui traversaient la première série, (bien qu'handicapées par un certain manque de moyens). 

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    Quelle motivation ! (bis)

    La personnalité de Sybock, un gourou qui envoûte les foules pour les guider vers un objectif pour le moins brumeux -et qui s’avérera être cette Ultime frontière du titre, est néanmoins intéressante : elle préfigure Soran, le scientifique épris d'immortalité joué par Malcolm McDowell dans Star Trek : Générations. Mais l'on peut se demander si l'intrigue, aux forts relents de mysticisme, a sa place dans l'univers de Star Trek. Pareillement, une scène dans un bar de la planète-désert ressemble beaucoup à la Cantina de Star Wars, plutôt qu'aux autres éléments présents dans les films Star Trek. Qui plus est, le film n'est pas aidé par certains effets spéciaux presque pathétiques (ILM, qui s'occupe habituellement de cette partie, n'était pas disponible aux dates de tournage), et certains effets construits en dur ne rendent vraiment pas justice à la mythologie (l'atterrissage catastrophe de la navette Copernicus dans un des sas de l'Enterprise). 

    L'ultime frontière a cela d'ultime qu'à l'instar de Freddy 5, elle constitue le point de non-retour de la saga... qui se portera mieux par la suite. Ainsi, à l'orée des 90's, se sont croisés deux mythologies qui ont traversés ensemble les années 80, et iront certainement encore plus loin. Pour le meilleur et le pire.