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Hamburger Film Sandwich (1977)

Un film de John Landis

3378756252_ec4f5ed147_m.jpgPlus que la paternité de John Landis, qui réalisa par ailleurs des films oubliables si ce n’est Le loup garou de Londres et le fondamental clip Thriller de Michael Jackson, on retient ici la première incursion cinématographiques des ZAZ, alias Zucker-Abrahams-Zucker, qui allaient par la suite orchestrer les aventures les plus débiles (mais jouissives) en compagnie de Leslie Nielsen et de seconds rôles à mourir de rire dans Y a-t-il un pilote dans l’avion, Y-a-t-il un fill pour sauver la reine et autres Hot Shots !

La veine exploitée par les ZAZ est clairement parodique et ce, dès ce premier essai, film à sketches foisonnant et forcément inégal qui a élevé la parodie à un niveau tout à fait supérieur à ce qu’on pouvait faire auparavant, mais a aussi inspiré des comiques français, notamment les Nuls avec, en première ligne, le culte Grand détournement et La cité de la peur, qui reprend, en francisant les paroles, la chanson du générique de Hamburger Film Sandwich, la Carioca.

On peut donc trouver à HFS (alias Kentucky Fried Movie, référence à la chaîne de fast food américaine KFC, Kentucky Fried Chicken) une dimension télévisuelle vraiment assumée, l’enchaînement non-stop des sketches sans aucun lien narratif entre eux se rapprochant d’un effréné zapping télé. Appuyant cela, les guest-stars aperçus ici et là sont souvent issus du monde télévisuel, à l'image de Bill Bixby , qui incarne à l’époque Bruce Banner dans la série Hulk. Les segments du film sont des publicités, des bandes annonces, des passages d’émissions télé dont la variété empêche la lassitude, mais pas l’ennui. Ce système sera, comme on l’a dit, beaucoup repris par l’école comique des années 90, notamment en France avec Les Inconnus. L’ensemble provoque un sentiment d’amusement discontinu devant l’inégalité comique des situations : on remarque une structure oscillant entre des moments plus calmes, moins euphoriques (certaines tentatives d’humour assez ratées, comme la plupart des blagues dans le segment Pour une poignée de yens, parodie d’Opération Dragon), et d’autres, purement géniales, comme le séance de cinéma en Touchorama, où le spectateur reçoit les mêmes claques, les mêmes brutalités que le personnage principal. C’est souvent dans les passages exploitant le comique de gestes qu’il est le plus réussi : le truc tout bête des élèves d’arts martiaux qui tombent les uns après les autres comme des dominos alors qu’ils sont tous assis en tailleur les uns à côté des autres est d’une simplicité étonnante, mais jouit d’un impact immédiat dans l’accumulation, souvent difficile, de ce genre d’exercice. Le film offre ainsi, sûrement involontairement, un mouvement de vagues comiques, allant d’un échec à une réussite, faisant du tout un ensemble tout à fait regardable, même si jamais franchement passionnant. Le doublage français est d’ailleurs tout à fait dans le ton, et sonne mieux que la version originale, instaurant une distance caractéristique par rapport aux événements dépeints. Il est cependant dommage -et relativement incompréhensible -d’avoir fait de la parodie d’Opération Dragon le segment principal du film (35 min. au compteur), tant les gags accumulés ne valent pas un Big Jim Slade d’anthologie, vu dans un sketch précédent.

S’attaquant à de nombreux genres (érotique, polar, blaxploitation, sentimental, arts martiaux, historique, film catastrophe), on n’y trouve cependant ni le western (pourtant annoncé dans le titre For a fistful of yen, le Pour une poignée de dollars de Sergio Leone), ni le fantastique (si ce n’est une allusion à King Kong qui tombe à plat) ou la science-fiction : c'était avant Star Wars, qui sinon serait passé ici  à la moulinette de la parodie, comme il le sera beaucoup par la suite. Expérience plus familière pour les spectateurs d’aujourd’hui, la vision de cet ovni cinématographique a touché au but en cette fin de décennie 70, engrangeant un sacré pactole vu la mise de départ (20 millions de recette pour 1 million de budget !), ce qui a déterminé la carrière des trois drôles pour le reste de leur vie... Précurseur d’une nouvelle "comédie américaine", ce pionnier qu’est HFS est loin d’être le meilleur, mais offre de bon moments, tel ce Touchorama dont on ne se lasse pas...

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