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cinéphilie

  • Cinéma en tout genre(s) : le cinéma se déchaîne à Annecy !

    10423334215_3946dfb772_m.jpgUne fois n'est pas coutume, je me fais aujourd'hui l'écho d'une initiative que j'ai portée (avec d'autres !) à la bibliothèque de Bonlieu : un cycle de rendez-vous ludique autour du cinéma de genre. Science-fiction, arts martiaux, fantastique, nanars, animation... Il s'agit d'une présentation du genre à la bibliothèque, puis une projection au cinéma MJC Novel (chez qui j'adore le CinéZik ou les projections spéciales comme celle de Forbidden Zone, que je n'aurais pas imaginé une seule seconde voir au cinéma). On vous attend nombreux !

    Voici l'alléchant programme concocté par notre équipe et celle de la MJC Novel :

    Rendez-vous à la bibliothèque Bonlieu :
    23 novembre 2013 15h : Avoriaz, 20 ans de fantastique
    07 décembre 2013 15h : L'Asie, de Bruce Lee à Kurosawa
    18 janvier 2014 15h : Science-fiction et contestation
    22 février 2014 15h : Ciné US, 70's : la révolution par le genre
    22 mars 2014 15h : Nanars en barre
    26 avril 2014 15h : Anim'Story

    Les séances cinéma à la MJC Novel* :
    23 novembre 2013 18h30 : Carrie au bal du diable (Brian De Palma, 1976)
    07 décembre 2013 18h30 : La rage du tigre (Chang Cheh, 1971)
    17 janvier 2014 20h30 : Metropolis (Fritz Lang, 1927)
    21 février 2014 20h30 : Chinatown (Roman Polanski, 1974)
    21 mars 2014 20h30 : Plan 9 From Outer Space (Ed Wood, 1959)
    26 avril 2014 18h30 : Le voyage de Chihiro (Hayao Miyazaki, 2001)

    *Films présentés en VOST français

    Retrouvez toutes les infos sur BiblioFil, le site des bibliothèques du réseau de l'agglomération d'Annecy.

    Voici une petite vidéo, réalisée par votre serviteur, pour vous mettre en appétit :



    Source image : brochure de l'événement réalisée par Globule Verte

  • Room 237 (2012)

    Un documentaire de Rodney Ascher

    10125038886_d56b39b051_m.jpgLe cinéma de Stanley Kubrick n'en finit pas de fasciner ; la raison est simple : la propension du cinéaste au secret, à combiner à une somme ahurissante de documentation pour chacun de ses films, son perfectionnisme, en fait une personnalité idéale pour l'analyse et l'interprétation. Room 237 est, ainsi, un film sur Shining (1980) et ses théorie. Par l’interview de quelque fan(atique)s du film, Rodney Ascher ne cache cependant jamais le véritable sujet de Room 237 : rien moinns que la cinéphilie, dans ce qu'elle a de plus maladif. Des détails microscopiques, a priori intentionnels de la part de Kubrick (une marque de levure par ci, une affiche publicitaire par là) deviennent des instruments pour la démonstration d'une théorie sur l'holocauste, le massacre indien ou la création de l'alunissage de la mission Appolo 11 en 1969 ! Cette dernière théorie avait d'ailleurs fait l'objet d'un docu-menteur particulièrement réussi (William Karel, 2002).

    Shining est ainsi ausculté sous toutes les coutures pendant 1h40 de voix-off d'intervenants passionnés. Le doc est du coup bien plus centré sur eux (bien qu'on ne les voit jamais à l'image), plutôt que sur le film ; le film entend mettre sous l’œil d'un microscope la passion cinéphile dans ce qu'elle a de plus extrême. Le point commun des théories ici présentées étant qu'elles sont toutes indubitablement contestables, ou quand la persuasion de l'orateur (qui, lui, est formidablement convaincu), ne passe pas la barrière de l'écran. Les images essayent pourtant d'accompagner au mieux les discours des fans ; mais c'est souvent pour mieux apporter un contrepoint démontrant au contraire les limites de l'argumentaire. Les extraits présentés, en essayant de mettre en image les interviews, ne réussissent parfois qu'à complexifier encore plus la compréhension du film : on voit aussi bien des extraits du Shining version TV de Mick Garris, que des films d'horreur plus ou moins connus (dans le désordre, The Terror de Corman, La maison des damnés de John Hough, des montages dans l'image du film de Shining qui montrent les personnages regardant le film dans lequel ils sont en train de jouer... Des manipulations pas toutes de la meilleure eau pour servir le propos.

    Les enregistrements des interviewés, se lançant dans des digressions homériques, ou s'interrompant pour aller voir pourquoi son garçon crie (véridique !) apportent l'éclairage nécessaire sur le projet de distanciation de Room 237, en même temps qu'il plonge dans des arcanes nébuleuses, les plus capillotractées qui soient.

    Pour autant, il règne sur Shining une atmosphère pesante et mystérieuse qui est du même coup bien retranscrite dans le documentaire, et quelques trouvailles font mouche (l'impossible circuit de Danny dans son tricycle, ou l'impossible fenêtre du bureau du gérant Halloran, Jack qui lit un Playgirl en attendant son rendez-vous). A savoir aussi, Room 237 étant réalisé par un américain, la version de référence de Shining est la version longue, que nous ne connaissons en France que peu (rallongée d'une demi-heure, elle comprend des scènes qui changent quelque peu la perception du film dans son ensemble, comme la découverte par Wendy Torrance (Shelley Duvall) d'une salle remplie de squelettes à la fin du film - plus d'infos sur les éléments rajoutés). En réalité, le director's cut de Kubrick apparaît être la version que l'on connaît en Europe, pour laquelle il a coupé des scènes qu'il jugea par la suite inutiles ou trop explicites.

    Room 237 est ainsi un voyage un peu fou, un peu dérangé, un peu raté aussi (mais bel effort tout de même !), au pays d'une cinéphilie du détail, qui montre aussi ce que nous mettons en jeu dans la vision d'un film, ce que l'on y projette de nous-mêmes, et pourquoi, finalement, le rapport au film est à chaque fois éminemment personnel. Fou, Shining ne l'est pas moins. L'amateur saura y trouver quelques informations qu'il s'obstinera à vérifier par un nouveau visionnage...

    Disponibilité vidéo : en DVD zone 2 - éditeur : Wild Side Video, sortie nationale le 27 novembre 2013

  • Dossier : la cinéphilie et le DVD, dernière partie

    Voici la dernière partie de notre dossier consacré aux rapports étroits entre cinéphilie et DVD, fruit d'un travail de recherche en Master durant l'année 2005, refondu, augmenté et corrigé en 2009.

    Retrouvez ici chaque partie, puis le document final en texte intégral (72 p.)

    Partie 1
    Partie 2
    Partie 3
    Partie 4
    Partie 5

    Version intégrale

  • Dossier : la cinéphilie et le DVD, partie 4

    Voici l'avant-dernière partie de notre dossier consacré au dvd et la cinéphilie, consacrée ici au caractère profondément obsessionnel de la cinéphilie, et que le dvd, par sa structure et sa conception, reprend à son compte.


    F. L’étude d’un DVD : Invasion Los Angeles (They live, John Carpenter, 1988)

    1. John Carpenter, un auteur à la française

    John Carpenter réalise Invasion Los Angeles en 1988. Il s’agit d’un film fantastique. Le réalisateur s’est illustré dans le genre depuis son premier long, Dark Star, en 1974. Dès ses débuts, il est soutenu par une partie de la presse spécialisée française, au sein notamment des Cahiers du Cinéma, et plus largement à travers toute l’Europe. Il est omniprésent dans la confection de ses films : production, scénario, réalisation, musique, montage, on voit aussi très souvent son nom faire partie intégrante du titre du film, comme pour John Carpenter’s Vampires ou John Carpenter’s The Fog. Aux Etats-Unis, à l’examen du genre qu’il illustre, son rayonnement est bien moins important, au point que l’intéressé déclare : « En France, je suis considéré comme un auteur, en Allemagne, comme un metteur en scène, en Angleterre, comme un réalisateur de films d’horreur, et aux États-Unis, comme un fainéant ». Cela résume bien sa posture. Il a utilisé bien souvent le genre fantastique sous lequel se terre une critique politique acerbe, comme c’est le cas avec Invasion Los Angeles.

    2. Le scénario

    Pour bien comprendre le DVD, il faut se replonger quelques instants dans la trame du film. Invasion Los Angeles prend pour personnage principal un ouvrier au chômage du nom de John Nada (« rien » en espagnol), qui arrive à Los Angeles. Il y découvre un trafic de lunettes bien particulières. Une fois portées, elles dévoilent un monde très différent de celui que nous connaissons. En noir et blanc, dans lequel certaines personnes se révèlent être des extra-terrestres, qui dominent notre monde de l’intérieur depuis bien longtemps. Les panneaux publicitaires, journaux, télévision, projettent en réalité des messages subliminaux qui hypnotisent les Terriens : Dormez, Obéissez, Reproduisez-vous, Consommez, etc. On sent bien sous le prétexte fantastique poindre une dénonciation de l’époque Reaganienne, conspuée par le réalisateur.

    Retrouvez la quatrième partie en texte intégral (pdf, 8 p., 36 ko)

  • Dossier : la cinéphilie et le DVD, partie 3

    Continuant le travail commencé ici puis , voici la troisième partie de notre réflexion sur les rapports étroits entre un objet, le dvd, et un concept, la cinéphilie.

    II. Le DVD, un nouveau rapport au film


    A. Le descendant du Laserdisc

    Pour parler du support DVD, il faut remonter quelques années en arrière, jusqu’à l’avènement de la cassette vidéo. Le support transformait le film en un objet qu’on pouvait tenir dans une main, garder, échanger. L’essor de la vidéo donna naissance à une nouvelle industrie : la domestication du film, induisant de nouveaux usages cinéphiliques en dehors de la salle de cinéma. La seconde révolution des usages vint avec le premier support pensé pour le cinéphile : le Laserdisc. Lancé en 1987, il s’éteindra une dizaine d’années plus tard. Il avait pourtant certains arguments pour supplanter la VHS enregistrée, qui furent repris par le DVD : en premier lieu une définition supérieure de l’image, un son numérique et la possibilité de choisir entre la version française et la version originale. De plus, c’est avec ce support qu’est né le concept du bonus. Le cinéphile pouvait pénétrer à l’intérieur de l’univers du film, avec making-of, explications de toutes sortes, filmographies, etc.

    D’imposantes barrières se sont vite opposées à une réelle démocratisation du support et finalement à son succès. Un prix prohibitif, un encombrement certain (le support avait la taille d’un disque vinyle 33 tours et le lecteur était imposant), qui faisait aussi qu’un film à durée "standard" (autour de 2 heures) occupait les deux faces du disque, impliquant le changement en cours de visionnement. Bref, le Laserdisc, tout en faisant office de support cinéphilique pionnier, devait être supplanté par une nouvelle révolution : le DVD.

    Pour lire la partie complète, c'est par là que ça se passe