Un film de Roy William Neill
Peu à peu, nous nous rapprochons de la fin de la saga interprétée par Basil Rathbone ; et Pursuit to Algiers de constituer l’épisode le plus mou et inintéressant du lot jusqu’ici.
Mission à Alger ne s’inspire d’aucune nouvelle de Conan Doyle ; alors que Roy William Neill nous avait démontré que ce n’était pas forcément un défaut avec La griffe sanglante, on revient ici à une logique mécanique de film de vacances dénué de suspense, d’intérêt, voire d’intrigue.
L’affaire débute par une course d’indices qui demeure le plus intéressant du film, seul moment où les talents légendaires de déductions de Holmes sont mis à l’épreuve.
Holmes et Watson, après un séjour en Écosse (clin d’œil au précédent film de la série, La maison de la peur, qui s’y déroulait ?), sont missionnés par le gouvernement britannique pour escorter un jeune prince dans son pays d’origine. Ce dernier est potentiellement la cible d’un attentat, suite à l’assassinat de son père. Les deux compères vont ainsi jouer les chaperons sur le bateau qui les emmène à bon port, entouré d’une faune finalement assez banale : une chanteuse (les nombreux passages chantés, où même Watson s’y met, en font presque un film musical !), deux archéologues à l’air bien peu professionnel, une vieille dame armée d’un revolver, et une montagne de muscles destiné à faire parler les plus récalcitrants, qui rappellent les freaks de la série tel Rondo Hatton dans La perle des Borgia.
Le film pêche par le manque d’envergure de son intrigue. Il ne peut rien arriver à Holmes ou à son protégé digne d’une de ses enquêtes. Témoin du manque d’inspiration, Watson y occupe ici un plus grand rôle, faisant bifurquer le film vers une comédie de mœurs dont la profondeur préfigure La croisière s’amuse. C’est dire combien l’on est loin de l’enquête promise ! Mission à Alger, tentant par son titre de nous jouer la carte du dépaysement (dans un bateau tout en intérieur, classe !), échoue lamentablement, ne cachant plus désormais que le filon se tarit.
Précédents films chroniqués :
Le Chien des Baskerville partie 1 et 2
Les aventures de Sherlock Holmes
Sherlock Holmes et la voix de la terreur
Sherlock Holmes et l'arme secrète
Sherlock Holmes à Washington
Échec à la mort
La femme aux araignées
La perle des Borgia
La griffe sanglante
La maison de la peur
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Sherlock Holmes : Mission à Alger (1945)
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Sherlock Holmes : La maison de la peur (1945)
Un film de Roy William Neill
Capitalisant sur la réussite totale de La griffe sanglante, Roy William Neill continue, pour cette dixième aventure du duo Holmes / Watson, dans la peinture d’un univers gothique, l’intrigue se déroulant uniquement dans un manoir et sa lande proche. Le Canada de La griffe sanglante devient ici l’Écosse, accents compris. On y retrouve le brouillard, la pluie qui tempête sur les carreaux, les bourrasques de vent qui tourmentent les lourds rideaux, les coins, recoins et autres passages secrets qui animent les plus belles réussites du cycle, du Chien des Baskerville jusqu’à La perle des Borgia.
Neill adapte cette fois la nouvelle Les cinq pépins d’orange (The Adventure of The Five Orange Pips), dans laquelle la mort des personnages leur est annoncée par un courrier contenant les pépins d’orange. Comme souvent, le scénario ne conserve du récit de Sir Arthur Conan Doyle que son objet mystérieux, pour bâtir autour de celui-ci un fil rouge s’inspirant des Dix petits nègres, et de toute l’œuvre d’Agatha Christie ; les membres d’une fraternité décèdent en effet peu à peu dans d’étranges circonstances, chacun ayant reçu l’enveloppe mortelle. On observe régulièrement dans le cycle cette façon de procéder, qui consiste à faire connaître à la future victime son sort funeste par avance ; le pied-bot de La voix de la terreur, ou encore l’horloge de Échec à la mort ont auparavant occupé les mêmes fonctions que l’enveloppe et ses pépins d’orange. Comme Échec à la mort, le film s’inscrit dans la tradition d’un Cluedo assez jouissif ; l’intérêt trouve sa source, comme à l’accoutumée, plus par l’ambiance délétère, entêtante et fascinante, que par le strict contenu de l’intrigue policière. Le film, tout entier en huis clos, fait la part belle au vieux manoir de Deercliff, les personnages semblant y être prisonniers de ce qu’ils considèrent comme une malédiction.
Pas de déguisement cette fois-ci, mais une panoplie de personnages que l’on suspecte, à la manière de Sherlock Holmes, tout autant les uns que les autres. La bonne, grave et l’œil théâtralement mauvais, attire particulièrement l’attention, elle qui apporte, tel un malsain rituel, l’enveloppe aux hôtes attablés, faisant de chaque découverte des pépins un spectacle morbide. Chacun regarde l’autre aller au devant d’une mort certaine, priant pour ne pas être le destinataire prochainement décédé de la mortelle missive.
La parenté avec les films de monstres de la Universal, si elle est moins évidente que dans La griffe sanglante, est néanmoins bien là : le film fut à l’époque proposé en double programme avec La malédiction de la momie (1944), une des nombreuses suites de La momie avec Boris Karloff ; notons également que l’on peut apercevoir lors d’une scène la canne qui a servi dans Le loup-garou (1941), autre fleuron Universal qui sera revu et corrigé par la Hammer dans les années 60.
Si le film s’oriente rapidement vers une intrigue typique du whodunnit, comme on l’a souligné, le récit original préfèrera creuser la signification des pépins d’orange, pour une découverte vraiment différente de celle du film. Encore une fois, et pour un résultat bien plus probant que les épisodes contemporains du cycle, le huis clos permet d’éviter de faire montre de situations et d’objets trop réels et actuels, pouvant rappeler la guerre à peine terminée lors de la sortie de The House of Fear ; on se souvient de Sherlock Holmes et l’arme secrète, où l’on découvrait l’appartement du 221 B Baker Street de Londres, menacé par des montagnes de gravas de toutes parts. Partir de Londres (comme dans Sherlock Holmes à Washington ou La griffe sanglante) est une alternative intéressante permettant de renouveler la série (c’est dans cette deuxième moitié d’épisodes que l’on trouve les plus beaux films de la saga), pour un suspense toujours efficace. Rappelons que les films ne font qu’une 1h05-1h10, témoignant d’une économie de moyens ne sacrifiant rien à l'impact visuel, et d’un brillant sens de la narration. Une nouvelle réussite à mettre au crédit de Roy William Neill !
Précédents films chroniqués :
Le Chien des Baskerville partie 1 et 2
Les aventures de Sherlock Holmes
Sherlock Holmes et la voix de la terreur
Sherlock Holmes et l'arme secrète
Sherlock Holmes à Washington
Échec à la mort
La femme aux araignées
La perle des Borgia
La griffe sanglante -
Sherlock Holmes : La griffe sanglante (1944)
Un film de Roy William Neill
Avec ce neuvième épisode de la série, le réalisateur Roy William Neill place son film sous le double feu d’influences impeccablement digérées et, se faisant, d’une hausse qualitative déjà entamée avec le très beau La perle des Borgia. N’en déplaise à Conan Doyle, c’est sur un scénario original que voit le jour cette Griffe sanglante aux bien beaux atours. Le réalisateur apparaît maintenant comme le véritable auteur de la série, lui qui, en plus de réaliser et produire l’épisode, participe désormais à l’écriture du scénario.
Le film débute sur un plan très graphique, rempli de branches noueuses, d’une brume flottante derrière lesquelles on distingue l’architecture classique d’une église. Dès lors, se déroulera à l’écran une variation sur les classiques Universal des années 30, du temps où loups-garous, hommes invisibles, vampires et goules occupaient l’écran noir et blanc des salles obscures.
On rencontre Sherlock Holmes lors d’une convention sur l’occulte au Canada, où il fait preuve de son célèbre scepticisme rationnel face à des croyances en des forces surnaturelles. Dans cet univers tout entier vouer à la croyance en l’invisible, les méthodes de Holmes sont sévèrement critiquées ; il en était tout autrement dans les premiers films de la série, où le gouvernement anglais chantait les louanges de Holmes pour faire échec au nazisme. On retrouvera par contre beaucoup de similarité avec Le chien des Baskerville, modèle avoué de ce scénario, dans lequel est utilisé le truc de la peinture phosphorescente, la même dont le fameux chien est enduit pour faire croire à une puissance surnaturelle. De même, la déambulation de Holmes dans de brumeux marais rappelle immanquablement la lande de Dartmoor.
Au sein de cette séquence sont même citées les affaires du Chien des Baskerville ou encore du Vampire du Sussex, deux enquêtes du détective où se délite une ambiance fantastique. Le simple fait que d’autres enquêtes soient citées dans le film -une première dans la série cinématographique- rapproche le récit des nouvelles de Sir Arthur Conan Doyle, dans lesquelles il n’est pas rare de croiser des allusions à des affaires passées, qu’elles fassent ou non référence à des récits écrits par Doyle. L’originalité morbide du film consiste aussi à confier l’affaire à Holmes par l’intermédiaire d’une morte, en l’occurrence celle qui ouvre le film. Le vocabulaire utilisé tout au long du film se fera également un plaisir de traiter du fantastique à travers vampires, goules, monstres et fantômes, insistant d’autant plus sur la posture contradictoire et rationnelle de Holmes.
Watson et Holmes citeront également le loup-garou et l’homme invisible, comme par hasard deux fleurons fantastiques de la Universal dans les années 30, pour confronter réalité et fiction. Les passages dans l’auberge, bondée de poivrots et autres piliers de l’établissement, font clairement référence à ce cinéma-là. De plus, l’humour n’est cette fois plus le seul fait de Holmes, mais également du personnage original du postier, très burlesque, qui rappellera bien évidemment la tenancière hystérique de l’auberge dans L’homme invisible (James Whale, 1933).
Comme un fait exprès, on remarque au générique la présence de John P. Fulton, directeur photo sur le film, ayant précédemment œuvré sur rien moins que Frankenstein, La momie, L’homme invisible ou encore le sommet de James Whale, La fiancée de Frankenstein. Les cadres et la lumière sont extraordinaires. Minimisant les sources de lumières au possible, Fulton découpe ses personnages à la serpe, les cloisonnant dans un noir de jais, ténébreux et effrayant. Jamais auparavant aucun Sherlock Holmes n’avait fait preuve d’une telle tenue visuelle, Alton étant également très habile dans l’exécution de plans composites, faisant se combiner plusieurs éléments disparates (brumes, caches, décors peints) et de véritables effets visuels. La suite de sa carrière montera crescendo en puissance, travaillant pour Hitchcock (et notamment son chef-d’œuvre plastique, Vertigo) ou sur la superproduction des Dix commandements par DeMille (le passage de la Mer Rouge, c’était lui !).
Renouant avec une tradition fantastique et éludant judicieusement la contemporanéité de l’intrigue, La griffe sanglante est le sommet des aventures de Sherlock Holmes jusque là.
Précédents films chroniqués :
Le Chien des Baskerville partie 1 et 2
Les aventures de Sherlock Holmes
Sherlock Holmes et la voix de la terreur
Sherlock Holmes et l'arme secrète
Sherlock Holmes à Washington
Échec à la mort
La femme aux araignées
La perle des Borgia -
Sherlock Holmes : La perle des Borgia (1944)
Un film de Roy William Neill
Opus 8 des aventures de Sherlock Holmes, La perle des Borgia, toujours réalisé et produit par le réalisateur américain dont c’est le cinquième film consécutif, n’accuse aucune fatigue ou lassitude : c’est même l’un des plus beaux de la série jusqu’ici, en plus d'être une véritable adaptation, contrairement à la grande majorité du cycle.
Remarquons tout d’abord une constante dans la série ; titrer le film d’après le réel motif de l’affaire, qui dans les recueils reste dissimulé par un objet sinon banal, au mieux sans rapport avec l’objectif réel du crime. Ici, alors que le titre prend pour objet la perle des Borgia, un trésor inestimable très tentant pour un gang de voleurs, la nouvelle préfère nous intéresser aux Six Napoléons, des bustes représentant l’empereur qui joueront un rôle certain dans l’affaire. Le cas s’était présenté pour La femme aux araignées ou Sherlock Holmes et l’arme secrète. Si cette logique induisait auparavant un suspense éventé, on est conquis par l’astucieux jeu qui se déroule dans La perle des Borgia.
Holmes suit, dans une première scène bien filmée (le premier plan séquence sur le bateau, avec une alternance premier plan / arrière-plan), une jeune intrigante, Naomi Drake -Evelyn Ankers, déjà croisée dans Sherlock Holmes et la voix de la terreur-, qui a pour mission de voler l’objet de toutes les convoitises. Il revêt pour l’occasion ce que l’on est tenu d’appeler le traditionnel déguisement d’un vieil homme d’église qui lui reprend la perle. Mais, une fois n’est pas coutume, c’est Sherlock Holmes lui-même qui va provoquer le deuxième vol du trésor, mettant au jour le dispositif de protection qui permettra à Conover, une sorte de simili-Moriarty, de remettre la main dessus. Il se prend au jeu, encore une fois, d’une surenchère de déguisement et parvient à tromper Watson (ce qui n’est pas bien difficile, avouons-le) dans une tentative de meurtre.
Là où l’adaptation est réussie, c’est quand d’une part elle utilise des personnages existants dans le roman (Harker, l’enseigne Gelder), mais pour un usage différent. Si Harker est le journaliste qui couvre l’affaire dans la nouvelle, il est dans le film le premier cadavre qui gît sur la route semée d’embûches de la perle des Borgia ; le titre original stigmatise cette sorte de malédiction par un très approprié The Pearl of Death. Encore plus fort, elle semble déjouer les attentes de ceux qui ont lu la nouvelle avant de voir le film : Sherlock Holmes clôt l’énigme au commissariat dans la nouvelle, et c’est ce que l’on croit un temps dans le film ; or il n’en sera rien, la ruse touchant à la fois le spectateur avisé et le grand méchant de l’histoire, Conover.
Comme dans les meilleurs opus de la saga, la troupe habituelle s’adjoint d’un freak, un monstre insensible à la douleur, le Creeper. Il se charge des meurtres, et aime en secret la jeune fille que l’on a croisé au début du film. La révélation de son apparence torturée dans les dernières minutes fait preuve d’une belle sensibilité. La difformité bien réelle de l’acteur Rondo Hatton, qui joue ici son rôle le plus consistant, ajoute à la mélancolie du personnage ; il ne jouera par la suite que des variations de ce personnage, Universal tirant sur la corde pour le promouvoir visage de l’horreur.
Esthétiquement stimulant, le film trouve ses meilleurs moments dans son sombre final, puis dans ses tas de vaisselle cassée que laisse le Creeper, qui donnent des airs d’apocalypse au décorum des intérieurs londoniens. Cette désolation, bien que très graphique, fait également écho au chaos qui régnait alors sur le monde. Entre tristesse et espoir (comme Sherlock Holmes tient à le rappeler à chaque fin de film, garant de la droiture de l’être humain), ce huitième film est sans l’ombre d’un doute l’un des plus -si ce n’est le plus- beaux de la saga.
Précédents films chroniqués :
Le Chien des Baskerville partie 1 et 2
Les aventures de Sherlock Holmes
Sherlock Holmes et la voix de la terreur
Sherlock Holmes et l'arme secrète
Sherlock Holmes à Washington
Échec à la mort
La femme aux araignées -
Sherlock Holmes : La femme aux araignées (1943)
Un film de Roy William Neill
Qui est l’insaisissable adversaire de Sherlock Holmes pour cette septième aventure du cycle Basil Rathbone ? Rien moins qu’une femme (une première !), et pas n’importe laquelle. La preuve, le plus ingénieux des détectives la compare sans tiquer à son éternel nemesis, Moriarty qui, même s'il est absent de cette aventure, s'arrange pour se voir cité.
La fameuse femme aux araignées n'a pas son pareil pour susciter les interrogations les plus folles : le film s’ouvre sur une succession de ce que la presse s’empresse de nommer les suicides en pyjamas, soit des individus qui se lèvent en pleine nuit pour se jeter de leur fenêtre. Ces faits improbables, mus par une logique bien trop programmatique pour être honnête, ne sont des suicides qu’en apparence, ce que l’ami Holmes ne tarde pas à découvrir. Le personnage principal de la série a pour le coup droit à une introduction peu commune : alors que les suicides s’enchaînent, tout le monde s’interroge sur l’absence de Sherlock. Celui-là se la coule douce avec Watson, pêchant sur les bords d’on-ne-sait quelle rivière. Alors que Watson se passionne pour l’affaire des suicides en pyjamas, Holmes a l’air de ne pas être au mieux de sa forme... s’évanouit et disparaît, emporté par le courant ! Les journaux titrent aussitôt un Sherlock Holmes is Dead qui n’impressionnera pas le spectateur habituel de la série, mais arrive à susciter quelques interrogations sur la suite à venir...
Dès lors, Sherlock revient en catimini au travers d’un déguisement de postier tout à fait convaincant ; si l’habit y est pour beaucoup, la panoplie habituelle de postiches (perruque, faux sourcils et barbe) joue aussi sa partie. Un véritable feu d’artifices (d’artifices) tient le premier rôle dans cette Femme aux araignées, car Holmes ne s’en tient pas là : s’en suit sa prestation honorable dans le rôle de Rajni Singh, noble indien temporairement sans le sou. Et Watson, de son côté, d’être toujours éberlué devant les transformations de son estimé compagnon. Les gags trouvent leur source, comme à l’accoutumée, des mimiques de Watson, mais pas seulement. Le déguisement de Holmes devenant un running gag présent sur quasiment tous les épisodes, on n’est pas surpris quand rentre un nouveau personnage dans le champ, suffisamment attifé pour que Holmes puisse se cacher derrière cette apparence trompeuse. Cependant, le spectateur, tout comme Watson, est pris à son propre jeu quand il découvre qu’il s’agit vraiment d’un nouveau personnage ! Ainsi Watson se ridiculise-t-il encore une fois, lui croyant avoir découvert sous l’habillement d’un notable son ami. Alors qu’il entreprend de lui retirer sa fausse barbe, il semble qu’elle reste malgré tout bien accrochée ! La séquence en question, bien découpée entre la scène principale et l’œil amusé (à demi : Holmes n’a pas l’humour facile) du détective, fait montre d’une belle énergie comique.
La fameuse femme aux araignées, Adrea Spedding de son nom de ville, semble échafauder un plan diabolique. Son allure, racée et sophistiquée, et ses objectifs, en font une véritable femme fatale ; Holmes emploiera lui-même ce terme pour la décrire, raccrochant cet opus du cycle au courant des films criminels de l’époque, qui prendront pour certains le qualificatif de film noir quelques années plus tard. Comme son titre (et même son générique) ne l’indique pas, le film est adapté d’une nouvelle de Sir Arthur Conan Doyle intitulée La bande tachetée (The Speckled Band), qui ne conserve décidément pas grand-chose du récit initial. On se demande même s’il s’agit effectivement de cette nouvelle tant rien ne la rattache au film, si ce l’origine et le mobile du meurtre... Le principal problème du film étant d’éventer tout suspense dès son titre, sans équivoque possible. La bande-annonce lui emboîte le pas pour ne laisser pas l’ombre d’un doute sur toute l’affaire : c’est quand même bien dommage ! A voir tout de même pour son ambiance bizarre, le défilé des travestissements, le pygmée (qui rappelle l’obsession de la série pour l’étrange, comme le pied-bot et son air de flûte languissant des Aventures de Sherlock Holmes) et l’araignée, bien sûr...
Précédents films chroniqués :
Le Chien des Baskerville partie 1 et 2
Les aventures de Sherlock Holmes
Sherlock Holmes et la voix de la terreur
Sherlock Holmes et l'arme secrète
Sherlock Holmes à Washington
Échec à la mort