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Sherlock Holmes : La femme aux araignées (1943)

Un film de Roy William Neill

4608764552_0d0e44e3bd_o.jpgQui est l’insaisissable adversaire de Sherlock Holmes pour cette septième aventure du cycle Basil Rathbone ? Rien moins qu’une femme (une première !), et pas n’importe laquelle. La preuve, le plus ingénieux des détectives la compare sans tiquer à son éternel nemesis, Moriarty qui, même s'il est absent de cette aventure, s'arrange pour se voir cité.

La fameuse femme aux araignées n'a pas son pareil pour  susciter les interrogations les plus folles : le film s’ouvre sur une succession de ce que la presse s’empresse de nommer les suicides en pyjamas, soit des individus qui se lèvent en pleine nuit pour se jeter de leur fenêtre. Ces faits improbables, mus par une logique bien trop programmatique pour être honnête,  ne sont des suicides qu’en apparence, ce que l’ami Holmes ne tarde pas à découvrir. Le personnage principal de la série a pour le coup droit à une introduction peu commune : alors que les suicides s’enchaînent, tout le monde s’interroge sur l’absence de Sherlock. Celui-là se la coule douce avec Watson, pêchant sur les bords d’on-ne-sait quelle rivière. Alors que Watson se passionne pour l’affaire des suicides en pyjamas, Holmes a l’air de ne pas être au mieux de sa forme... s’évanouit et disparaît, emporté par le courant ! Les journaux titrent aussitôt un Sherlock Holmes is Dead qui n’impressionnera pas le spectateur habituel de la série, mais arrive à susciter quelques interrogations sur la suite à venir...

Dès lors, Sherlock revient en catimini au travers d’un déguisement de postier tout à fait convaincant ; si l’habit y est pour beaucoup, la panoplie habituelle de postiches (perruque, faux sourcils et barbe) joue aussi sa partie. Un véritable feu d’artifices (d’artifices) tient le premier rôle dans cette Femme aux araignées, car Holmes ne s’en tient pas là : s’en suit sa prestation honorable dans le rôle de Rajni Singh, noble indien temporairement sans le sou. Et Watson, de son côté, d’être toujours éberlué devant les transformations de son estimé compagnon. Les gags trouvent leur source, comme à l’accoutumée, des mimiques de Watson, mais pas seulement. Le déguisement de Holmes devenant un running gag présent sur quasiment tous les épisodes, on n’est pas surpris quand rentre un nouveau personnage dans le champ, suffisamment attifé pour que Holmes puisse se cacher derrière cette apparence trompeuse. Cependant, le spectateur, tout comme Watson, est pris à son propre jeu quand il découvre qu’il s’agit vraiment d’un nouveau personnage ! Ainsi Watson se ridiculise-t-il encore une fois, lui croyant avoir découvert sous l’habillement d’un notable son ami. Alors qu’il entreprend de lui retirer sa fausse barbe, il semble qu’elle reste malgré tout bien accrochée ! La séquence en question, bien découpée entre la scène principale et l’œil amusé (à demi : Holmes n’a pas l’humour facile) du détective, fait montre d’une belle énergie comique.

La fameuse femme aux araignées, Adrea Spedding de son nom de ville, semble échafauder un plan diabolique. Son allure, racée et sophistiquée, et ses objectifs, en font une véritable femme fatale ; Holmes emploiera lui-même ce terme pour la décrire, raccrochant cet opus du cycle au courant des films criminels de l’époque, qui prendront pour certains le qualificatif de film noir quelques années plus tard. Comme son titre (et même son générique) ne l’indique pas, le film est adapté d’une nouvelle de Sir Arthur Conan Doyle intitulée La bande tachetée (The Speckled Band), qui ne conserve décidément pas grand-chose du récit initial. On se demande même s’il s’agit effectivement de cette nouvelle tant rien ne la rattache au film, si ce l’origine et le mobile du meurtre... Le principal problème du film étant d’éventer tout suspense dès son titre, sans équivoque possible. La bande-annonce lui emboîte le pas pour ne laisser pas l’ombre d’un doute sur toute l’affaire : c’est quand même bien dommage ! A voir tout de même pour son ambiance bizarre, le défilé des travestissements, le pygmée (qui rappelle l’obsession de la série pour l’étrange, comme le pied-bot et son air de flûte languissant des Aventures de Sherlock Holmes) et l’araignée, bien sûr...

Précédents films chroniqués :
Le Chien des Baskerville partie 1 et 2
Les aventures de Sherlock Holmes
Sherlock Holmes et la voix de la terreur
Sherlock Holmes et l'arme secrète
Sherlock Holmes à Washington
Échec à la mort

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