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  • Focus presse : Les Inrocks HS, la double vie des super-héros

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    L'été est propice à la sortie de hors-série, toutes revues confondues. Quand on parle cinéma, l'été est synonyme de blockbusters et qui dit blockbusters depuis les années 2000 dit immanquablement super-héros. L'été 2012 n'étant pas avare en sorties ultra-attendues (The Dark Knight Rises, The Amazing Spider-Man, Avengers et Chronicle en vidéo), la rédaction des Inrocks a l'idée (assez commune) d'en faire son plat de résistance. Ce qui est moins courant, c'est le soin apporté à l'objet, sorti il y a quelques jours.

    Alternant harmonieusement belles images (Mainstream only, Marvel ou DC) et contenu érudit, la revue nous en apprendra au détour d'un historique synthétique du genre, fort bien écrit (constante appréciable du numéro, malheureusement pas aussi fréquente qu'on l'aimerait, même  dans la presse spécialisée) par Stéphane Beaujean, agrémenté de portraits à la longueur variable sur les grands architectes de l'ère comics ; Stan Lee bien sûr, mais aussi Jack Kirby, Siegel & Shuster, sans oublier Bob Kane, créateur de Batman. On nous initie également à l'art de l'inimitable Alex Ross, l"enlumineur", ou bien d'Alan Moore et de Frank Miller, auteurs diamétralement opposés mais tout autant majeurs. Du classique pur jus, certes, mais bien amené, bien organisé. Beaujean signe aussi une histoire parallèle des Etats-Unis, celle des comics répondant en miroir déformant à la réalité sociale et politique du continent nord-américain.

    On appréciera également le tour d'horizon de 19 super-héros, sur lesquels on nous briefe rapidement, prétexte à des pages superbement maquettées, qui font ressortir une énergie très pop-art. La dimension artistique est rappelée aussi par une rubrique un peu accessoire, montrant que le monde de l'art et particulièrement l'art contemporain s'est emparé du thème comics -cela, on le savait déjà depuis les toiles pop art de Roy Lichtenstein et Andy Warhol-, achevant d'installer les comics dans les pratiques culturelles légitimes. Au rayon des reproches, tant qu'on y est, tout juste pourra-t-on regretter un corps de caractère trop petit, et rappeler à Yal Sadat, auteur d'un article sur la dimension de justicier solitaire (vigilante) des super-héros, que ce n'est pas le Joker qui a tué les parents de Bruce Wayne, mais plutôt Joe Chill, simple criminel. Sadat avait sûrement en mémoire le premier Batman réalisé par Tim Burton, dans lequel cette version est privilégiée (blasphème!) par rapport au canon.

    Côté cinéma, le numéro revient sur les grandes figures des "supers" portés à l'écran, que ce soit Superman, Batman, Spider-Man, Les X-Men, Watchmen, bref, on l'a remarqué, ce sont toutes les bonnes adaptations qui sont passés au crible d'une critique exigeante et intelligente. On retiendra notamment une critique positive de Superman Returns (Bryan Singer, 2006), qui a essuyé beaucoup plus d'acerbes piques venues des fans, que de bons papiers. Même X-Men 3 (Brett Ratner, 2006), conspué par la majorité de la population geek, trouve grâce aux yeux du bon Leo Soesanto. Et je lui donnerais raison : ne focalisons pas sur la différence, certes fondamentale, entre un véritable auteur et un yes-man ;  X-Men 3 offre un honnête spectacle, malgré un trop-plein de "supers" (Angel et Juggernaut en tête). 

    Bref, si ce hors-série des Inrocks a un contenu si enthousiasmant, c'est bien sûr grâce à la passion des journalistes qui transpire de chaque paragraphe (il ont sûrement eu le temps nécessaire à construire correctement leurs papiers, temps qui a l'air de manquer cruellement à d'autres) ; mais c'est aussi qu'ils ont puisés dans de bonnes sources, notamment dans le livre de Jean-Marc Lainé, Super-héros : la puissance des masques, édité par Les Moutons Electriques en 2011. Une saine lecture pour un été blindé de super (et encore, ce n'est que le début...).

  • Classica de mai 2011 : Musique et Cinéma

    5798930139_f4216c52a1_m.jpgLe numéro d'avril 2011 du magazine Classica nous a offert une bien beau menu en étudiant les liens entre musique et cinéma. Un dossier documenté, bien illustré, certes un peu court mais contenant son lot de surprises.

    Sont évoqués les grands films musicaux, La flûte enchantée (1974) de Bergman, Amadeus (1984) de Milos Forman, La Traviata de Zeffirelli, Don Giovanni de Joseph Losey (1979) ; mais aussi des films moins connus, tels Moïse et Aaron de Jean-Maire Straub et Danièle Huillet (1974) ou Madame Butterfly de Frédéric Mitterand. Jérémie Rousseau interroge dans le premier article les relations entre opéras et cinéma (opéras au cinéma ou films-opéras), et la nécessaire adaptation / trahison que les cinéastes opèrent sur l'oeuvre originale.

    L'article suivant est tout à fait surprenant et riche en anecdotes ; Didier de Cottignies, actuel directeur artistique de l'Orchestre de Paris, nous raconte Stanley Kubrick et l'importance de la musique dans ses films, tout en n'omettant pas ses rencontres et son amitié avec le maître. L'on apprend alors, qu'avec Anya Kubrick en 1977, il avait monté une représentation de Bastien et Bastienne de Mozart, dans le manoir des Kubrick. Les représentations auraient été filmé par Stanley Kubrick lui-même, ce dernier prêtant également pour l'occasion... les costumes utilisés sur Barry Lyndon ! Il serait tout à fait intéressant de jeter un oeil à ses bandes, mais elles ne feront sûrement jamais surface. Un entretien exceptionnel qui fait un peu la mumière sur la façon dont Kubrick appréhendait la musique -et comment il compartimentait ses échanges avec ses amis, échangeant rarement sur ses films à proprement parler. 

    Ensuite est évoquée l'inévitable collaboration entre Hitchcock et Bernard Herrmann, qui participait activement à l'efficacité redoutable du cinéma d'Hitchcock, notamment sur les séquences de "terreur" : contre l'avis d'Hitchcock, qui préférait d'abord un silence, il imposa les violons stridents lors de la scène de la douche dans Psychose (1960).

    Michael Nyman, puis une évocation des grands compositeurs qui ont inspirés le cinéma clôt ce dossier très travaillé, et recelant de confessions éclairantes sur les rapports entre la dialectique cinématographique et le langage musical.

  • A l’abordage ! Numéro spécial "Cape, Sabre et épée" de Positif

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    Envie d’affronter des corsaires malotrus, de sauver de jeunes demoiselles en détresse d’une mort certaine, de voguer sur les flots en Technicolor de mers s’étendant à l’infini, ou encore, de trancher du traître pour honorer un dette passée ? Et donc, de revisiter à l’occasion films de sabres japonais et chinois, films de chevalerie de l’âge d’or d’Hollywood ou heroïc fantasy? Alors comme moi, vous allez vous ruer sur le numéro spécial de Positif qui a la bonne idée de consacrer sa parution d’été au grand cinéma populaire d’aventures.

    Le Cygne Noir, film grandiose de la Fox sorti en 1942, occupe plusieurs pages avec des photos d’exploitation ou issues directement du film. Dommage par contre que ce ne soit qu’en noir et blanc, suivant la charte graphique du mensuel. De nombreux textes de qualité parsèment le numéro, notamment l’essai concernant le mythe arthurien, signé Sandra Gorgievski. Le choix des films étudiés ne s’éloigne certes pas beaucoup d’un corpus archi-connu, mais ce n’est pas tous les jours que l’on croise du Chang Cheh (Un seul bras les tua tous, 1967), du Boorman (Excalibur, 1981), du Richard Thorpe (Ivanhoé, 1952) ou du George Sidney (Scaramouche, 1952) dans le même magazine. Bonne idée pour une révision d’été !

    Source image : photo d'exploitation issue du Cygne Noir (Henry King, 1942)