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  • Sherlock Holmes : La perle des Borgia (1944)

    Un film de Roy William Neill

    4614881198_d76162972f_m.jpgOpus 8 des aventures de Sherlock Holmes, La perle des Borgia, toujours réalisé et produit par le réalisateur américain dont c’est le cinquième film consécutif, n’accuse aucune fatigue ou lassitude : c’est même l’un des plus beaux de la série jusqu’ici, en plus d'être une véritable adaptation, contrairement à la grande majorité du cycle.

    Remarquons tout d’abord une constante dans la série ; titrer le film d’après le réel motif de l’affaire, qui dans les recueils reste dissimulé par un objet sinon banal, au mieux sans rapport avec l’objectif réel du crime. Ici, alors que le titre prend pour objet la perle des Borgia, un trésor inestimable très tentant pour un gang de voleurs, la nouvelle préfère nous intéresser aux Six Napoléons, des bustes représentant l’empereur qui joueront un rôle certain dans l’affaire. Le cas s’était présenté pour La femme aux araignées ou Sherlock Holmes et l’arme secrète. Si cette logique induisait auparavant un suspense éventé, on est conquis par l’astucieux jeu qui se déroule dans La perle des Borgia.

    Holmes suit, dans une première scène bien filmée (le premier plan séquence sur le bateau, avec une alternance premier plan / arrière-plan), une jeune intrigante, Naomi Drake -Evelyn Ankers, déjà croisée dans Sherlock Holmes et la voix de la terreur-, qui a pour mission de voler l’objet de toutes les convoitises. Il revêt pour l’occasion ce que l’on est tenu d’appeler le traditionnel déguisement d’un vieil homme d’église qui lui reprend la perle. Mais, une fois n’est pas coutume, c’est Sherlock Holmes lui-même qui va provoquer le deuxième vol du trésor, mettant au jour le dispositif de protection qui permettra à Conover, une sorte de simili-Moriarty, de remettre la main dessus. Il se prend au jeu, encore une fois, d’une surenchère de déguisement et parvient à tromper Watson (ce qui n’est pas bien difficile, avouons-le) dans une tentative de meurtre.

    Là où l’adaptation est réussie, c’est quand d’une part elle utilise des personnages existants dans le roman (Harker, l’enseigne Gelder), mais pour un usage différent. Si Harker est le journaliste qui couvre l’affaire dans la nouvelle, il est dans le film le premier cadavre qui gît sur la route semée d’embûches de la perle des Borgia ; le titre original stigmatise cette sorte de malédiction par un très approprié The Pearl of Death. Encore plus fort, elle semble déjouer les attentes de ceux qui ont lu la nouvelle avant de voir le film : Sherlock Holmes clôt l’énigme au commissariat dans la nouvelle, et c’est ce que l’on croit un temps dans le film ; or il n’en sera rien, la ruse touchant à la fois le spectateur avisé et le grand méchant de l’histoire, Conover.

    Comme dans les meilleurs opus de la saga, la troupe habituelle s’adjoint d’un freak, un monstre insensible à la douleur, le Creeper. Il se charge des meurtres, et aime en secret la jeune fille que l’on a croisé au début du film. La révélation de son apparence torturée dans les dernières minutes fait preuve d’une belle sensibilité. La difformité bien réelle de l’acteur Rondo Hatton, qui joue ici son rôle le plus consistant, ajoute à la mélancolie du personnage ; il ne jouera par la suite que des variations de ce personnage, Universal tirant sur la corde pour le promouvoir visage de l’horreur.

    Esthétiquement stimulant, le film trouve ses meilleurs moments dans son sombre final, puis dans ses tas de vaisselle cassée que laisse le Creeper, qui donnent des airs d’apocalypse au décorum des intérieurs londoniens. Cette désolation, bien que très graphique, fait également écho au chaos qui régnait alors sur le monde. Entre tristesse et espoir (comme Sherlock Holmes tient à le rappeler à chaque fin de film, garant de la droiture de l’être humain), ce huitième film est sans l’ombre d’un doute l’un des plus -si ce n’est le plus- beaux de la saga.

    Précédents films chroniqués :
    Le Chien des Baskerville partie 1 et 2
    Les aventures de Sherlock Holmes
    Sherlock Holmes et la voix de la terreur
    Sherlock Holmes et l'arme secrète
    Sherlock Holmes à Washington
    Échec à la mort
    La femme aux araignées

  • Sherlock Holmes : La femme aux araignées (1943)

    Un film de Roy William Neill

    4608764552_0d0e44e3bd_o.jpgQui est l’insaisissable adversaire de Sherlock Holmes pour cette septième aventure du cycle Basil Rathbone ? Rien moins qu’une femme (une première !), et pas n’importe laquelle. La preuve, le plus ingénieux des détectives la compare sans tiquer à son éternel nemesis, Moriarty qui, même s'il est absent de cette aventure, s'arrange pour se voir cité.

    La fameuse femme aux araignées n'a pas son pareil pour  susciter les interrogations les plus folles : le film s’ouvre sur une succession de ce que la presse s’empresse de nommer les suicides en pyjamas, soit des individus qui se lèvent en pleine nuit pour se jeter de leur fenêtre. Ces faits improbables, mus par une logique bien trop programmatique pour être honnête,  ne sont des suicides qu’en apparence, ce que l’ami Holmes ne tarde pas à découvrir. Le personnage principal de la série a pour le coup droit à une introduction peu commune : alors que les suicides s’enchaînent, tout le monde s’interroge sur l’absence de Sherlock. Celui-là se la coule douce avec Watson, pêchant sur les bords d’on-ne-sait quelle rivière. Alors que Watson se passionne pour l’affaire des suicides en pyjamas, Holmes a l’air de ne pas être au mieux de sa forme... s’évanouit et disparaît, emporté par le courant ! Les journaux titrent aussitôt un Sherlock Holmes is Dead qui n’impressionnera pas le spectateur habituel de la série, mais arrive à susciter quelques interrogations sur la suite à venir...

    Dès lors, Sherlock revient en catimini au travers d’un déguisement de postier tout à fait convaincant ; si l’habit y est pour beaucoup, la panoplie habituelle de postiches (perruque, faux sourcils et barbe) joue aussi sa partie. Un véritable feu d’artifices (d’artifices) tient le premier rôle dans cette Femme aux araignées, car Holmes ne s’en tient pas là : s’en suit sa prestation honorable dans le rôle de Rajni Singh, noble indien temporairement sans le sou. Et Watson, de son côté, d’être toujours éberlué devant les transformations de son estimé compagnon. Les gags trouvent leur source, comme à l’accoutumée, des mimiques de Watson, mais pas seulement. Le déguisement de Holmes devenant un running gag présent sur quasiment tous les épisodes, on n’est pas surpris quand rentre un nouveau personnage dans le champ, suffisamment attifé pour que Holmes puisse se cacher derrière cette apparence trompeuse. Cependant, le spectateur, tout comme Watson, est pris à son propre jeu quand il découvre qu’il s’agit vraiment d’un nouveau personnage ! Ainsi Watson se ridiculise-t-il encore une fois, lui croyant avoir découvert sous l’habillement d’un notable son ami. Alors qu’il entreprend de lui retirer sa fausse barbe, il semble qu’elle reste malgré tout bien accrochée ! La séquence en question, bien découpée entre la scène principale et l’œil amusé (à demi : Holmes n’a pas l’humour facile) du détective, fait montre d’une belle énergie comique.

    La fameuse femme aux araignées, Adrea Spedding de son nom de ville, semble échafauder un plan diabolique. Son allure, racée et sophistiquée, et ses objectifs, en font une véritable femme fatale ; Holmes emploiera lui-même ce terme pour la décrire, raccrochant cet opus du cycle au courant des films criminels de l’époque, qui prendront pour certains le qualificatif de film noir quelques années plus tard. Comme son titre (et même son générique) ne l’indique pas, le film est adapté d’une nouvelle de Sir Arthur Conan Doyle intitulée La bande tachetée (The Speckled Band), qui ne conserve décidément pas grand-chose du récit initial. On se demande même s’il s’agit effectivement de cette nouvelle tant rien ne la rattache au film, si ce l’origine et le mobile du meurtre... Le principal problème du film étant d’éventer tout suspense dès son titre, sans équivoque possible. La bande-annonce lui emboîte le pas pour ne laisser pas l’ombre d’un doute sur toute l’affaire : c’est quand même bien dommage ! A voir tout de même pour son ambiance bizarre, le défilé des travestissements, le pygmée (qui rappelle l’obsession de la série pour l’étrange, comme le pied-bot et son air de flûte languissant des Aventures de Sherlock Holmes) et l’araignée, bien sûr...

    Précédents films chroniqués :
    Le Chien des Baskerville partie 1 et 2
    Les aventures de Sherlock Holmes
    Sherlock Holmes et la voix de la terreur
    Sherlock Holmes et l'arme secrète
    Sherlock Holmes à Washington
    Échec à la mort

  • Sherlock Holmes : Echec à la mort (1943)

    Un film de Roy William Neill

    4584281589_9c3f032933_m.jpgLe réalisateur attitré de la saga bifurque de bien belle manière avec le sixième opus que constitue ce Sherlock Holmes Faces Death ; d’une orientation espionnage, nous voilà revenu à un whodunnit de la plus belle eau, où les cadavres s’amoncellent inexpliquablement. D’un récit situé à l’époque contemporaine du tournage (1943), Echec à la mort esquive le fait en beauté pour nous offrir un huis clos dans une demeure ténébreuse faite de recoins en tous genre, de passages secrets, de fantômes, de rafale de vent dans les rideaux et de personnages dérangés. Roy William Neill laisse également de côté certains de ses tics de mises en scènes pour quelque chose de plus classique, plus juste par rapport au matériau, le rendant irrésistiblement envoûtant.

    Le film est adapté d’une nouvelle de 1893 de Conan Doyle, Le rituel des Musgrave ; adaptation qui surprend par sa (relative) fidélité, compte tenu des épisodes précédents. Mieux que cela, les ajouts et modifications apparaissent cinématographiquement stimulants. Conformément au récit original, on retrouve Brunton, le majordome des Musgrave, dont le penchant pour l’alcool va précipiter le licenciement (c’est pour excès de curiosité sur des documents familiaux que la même sentence lui est édictée dans la nouvelle). Qu’est-ce donc que ce fameux rituel ? Un mystérieux poème que doivent déclamer les héritiers de la famille Musgrave, sans toutefois en saisir aucune signification pertinente.

    Le manoir Musgrave sert de centre de repos pour les soldats, ce qui en fait une sorte d’asile où chacun a son petit grain de folie douce : l’un d’eux démêle continuellement une pelote de laine, un groupe se prend de passion pour les écoutes clandestines... Il y règne donc un subtil parfum de démence générale. Comme contaminée par l’ambiance, l’horloge du manoir sonne parfois treize coups, annonciateurs d’un meurtre dans les heures qui suivent. Le procédé rappelle Sherlock Holmes et la voix de la terreur et son triste air à la flûte, qui semblait présider à la destinée funeste des personnages. J'aime bien le titre français, considérant la mort comme un personnage à part entière, celui qui fait sonner ces treize coups et dont le plan ne semble pas pouvoir dévier...

    Si, dans la nouvelle, le morceau de bravoure est une remarquable course d’indices sur la propriété des Musgrave, provoquée par le texte du rituel, le film se concentre sur la valse des suspects, dont certains perdent la vie en cours de route. L’explication des strophes du poème (par ailleurs totalement différent du livre) n’est pas pour autant laissée de côté ; une partie d’échec à taille humaine apporte un cachet visuel réjouissant à la séquence. La chasse à l’indice est cependant pour Holmes une route toute tracée, qui ne laisse pas de place au doute. Une autre belle séquence est celle du corbeau de l’auberge qui est sensible à l’odeur du sang, désignant dans son vol une proche victime : belle et sordide idée.

    Autre grande différence d’avec le film, la nouvelle prend pour une fois Sherlock Holmes pour narrateur, en lieu et place de son compère Watson. Le récit prend racine dans les dernières années de Sherlock Holmes et, Watson croyant tout savoir des enquêtes de son ami, découvre que des affaires antérieures lui sont restées inédite. Ce changement de dynamique bouleverse judicieusement le canevas type d’un Sherlock Holmes, pour devenir une des meilleures nouvelles du canon Holmésien. Et, une fois n’est pas coutume, le film lui emboîte le pas comme l’une des plus belles réussites cinématographiques dédiées au détective.

    Précédents films chroniqués :
    Le Chien des Baskerville partie 1 et 2
    Les aventures de Sherlock Holmes
    Sherlock Holmes et la voix de la terreur
    Sherlock Holmes et l'arme secrète
    Sherlock Holmes à Washington

  • Sherlock Holmes à Washington (1943)

    Un film de Roy William Neill

    4558400446_611cbd7159_m.jpgPour le cinquième opus de la série Sherlock Holmes au cinéma, les scénaristes envoient le bon détective au Etats-Unis. Et, si l’on n’évitera le côté voyage touristique, à l’instar d’un Tarzan à New-York (Richard Thorpe, 1942), l’ensemble fait montre d’une très bonne tenue.

    Un document d’importance est confié à un agent des services secrets qui donne l’impression d’être un homme ordinaire, voire un peu maladroit. Craignant d’être attaqué lors de son trajet en train, il se débarrasse du document.

    Le film débute donc par une séquence de voyage, en avion puis en train. La séquence du train et très belle, montrant une belle maîtrise de l’espace ; la caméra détaillant chaque passager, s’arrête sur les discussions toujours spéciales d’amis d’un jour, le temps du trajet. Le subterfuge qui y survient aurait pu trouver bonne place dans un Hitchcock, où il aurait d’ailleurs été autrement mis en valeur ; mais la confusion ici, qui interroge le spectateur en lui faisant murmurer "Ais-je bien vu quelque chose d’important que les (autres) passagers ne semblent pas avoir remarqué ?", est assez fine.

    On retrouve le thème de la dispersion des éléments comme dans Sherlock Holmes et l’arme secrète ; et, comme précédemment, Sherlock Holmes se retrouve mêlé à une affaire qui relève entièrement de l’espionnage, plutôt que les crimes mystérieux auxquels il est confronté dans les récits de Conan Doyle. Ce film-ci, pour entériner la rupture d’avec ces histoires, est le premier du cycle à n’être directement adapté d’aucun texte de Doyle. On ne s’en plaindra pas tellement les dernières adaptations n’avaient d’adaptation que le nom. Et, dans le même temps, Roy William Neill semble plus à l’aise qu’auparavant, dans la dynamique des scènes elles-mêmes (fabuleuse scène du bal de la boîte d’allumettes) comme dans la liaison des différentes séquences. En effet, le tout ne manque pas de suspense, élément clé brillant par son absence jusque là, et la partition comique de Watson semble peu à peu prendre tout son sens. Les Sherlock Holmes dévient peu à peu de l’enquête criminelle vers un cinéma de la comédie policière, Watson offrant un contrepoint naïf et burlesque à un Holmes plus sec.

    Roy William Neill illustre l’aventure avec un beau sens du cadre, joue de la nature serialesque du film (le montage des visites aux antiquaires, typique dans leur cadrage en biais, très graphique). La circulation de la boîte d’allumettes, virevoltant dans un magnifique ballet des hasards, pour retourner dans la poche de son prime propriétaire, préfigure la séquence de la chaussure de Peter Sellers dans l’immense The Party (Blake Edwards, 1962). Le bad guy du jour, qui s’en sert cinq ou six fois pour allumer sa pipe, dans une séquence au timing impeccable, ne saura qu’au final la vraie nature de cet accessoire apparemment banal.

    Une aventure tout à fait recommandable, avec un Basil Rathbone toujours aussi bizarrement coiffé : c’est ça aussi, l’effet Sherlock...

    Précédents films chroniqués :
    Le Chien des Baskerville partie 1 et 2
    Les aventures de Sherlock Holmes
    Sherlock Holmes et la voix de la terreur
    Sherlock Holmes et l'arme secrète

  • Sherlock Holmes et l'arme secrète (1942)

    Un film de Roy William Neill

    4542770024_fb352cbfeb_m.jpgSherlock Holmes, épisode 4 : Cette Arme secrète marque l’arrivée dans la série du réalisateur américain Roy William Neill, qui tournera l’intégrale de la série à partir de ce film-ci (11 films !). La direction ne change pas franchement, si ce n’est certains plans originaux en oblique dans les fondus enchaînés, sur la forme. Notons que ce réalisateur se sera spécialisé dans le serial, signant notamment l’improbable cross-over Frankenstein rencontre le Loup-Garou (1943).

    Cette direction qui ne change pas, c’est déjà la fausse adaptation d’une nouvelle de Conan Doyle ; pour aujourd’hui, il s’agit de Les hommes dansants (The Dancing Men), récit assez fascinant dont on se doute tout de suite ce qui sera retenu dans le film : de mystérieux petits bonhommes dessinés apparaissent dans une maison, qui commencent à vriller l’esprit d’une jeune femme... On ne retrouvera donc que ces mystérieux symboles... qui se transforment en messages codés autour d’une arme convoitée par les nazis ! Rien à voir donc. Il aurait donc été plus honnête d’écrire "Inspiré par" plutôt que "Adapté de", tellement la situation de l’époque transpire et s’impose sur le matériau d’origine.

    Sherlock Holmes démarre directement dans le déguisement, d’un vieux marchand de livres proposant sa camelote à deux individus assez louches... ah ! Les fameux nazis ! Mais c’est une couverture évidemment, qui force le trait de cette belle mise en abîme en introduction. L’objet de toutes les attentions est le viseur Tobel, du nom de son inventeur, chez lequel se rend d’ailleurs Holmes, sitôt le rendez-vous terminé. Réussissant à contrecarrer les plans des fielleux nazis, ils s’envolent pour une Londres dévasté par la guerre, jusqu’au seuil du 221 B Baker Street. Gravas et briques démantelées plantent un décor de désolation. Une fois le viseur éprouvé par des essais concluants (on y observe toujours les stocks shots de l’armée, qui rapprochent les spectateurs de leur expérience quotidienne, ou en tous les cas rappellent un danger bien réel, donc plus prenant), le scientifique disparaît, laissant Holmes dans l’embarras avec la fameuse note énigmatique griffonnée des petits hommes dansants. Des symboles qu’on a bien trop tôt fait d’identifier comme un code, s’alignant bêtement comme sur le canevas d’une lettre, alors que la nouvelle ne livre pas plus de quelques symboles à la fois, toujours sur une seule ligne, laissant planer le doute beaucoup plus efficacement que dans le film.

    On voit aussi, dans le déroulement de l’intrigue, l’apparition troublante de Moriarty, laissé pour mort à la fin des Aventures de Sherlock Holmes, qui plus est sous l’apparence de l’acteur Lionel Atwill ; c’était George Zucco qui incarnait le nemesis du détective auparavant, alors qu’on avait déjà croisé Atwill dans le premier épisode de la série, Le Chien des Baskerville, dans le rôle du docteur Mortimer. Un chassé croisé qui ne touche pas à sa fin ici, puisque Zucco apparaîtra l’année suivante dans Sherlock Holmes à Washington, dans les habits d’un certain Richard Stanley... Une histoire en série à l’intérieur d’un serial à rebondissement !

    Comme si le premier déguisement de Sherlock Holmes ne suffisait pas, Ce dernier revient à la charge dans le dernier tiers du film, affublé d’une casquette de marin et de cirage pour simuler une peau hâlée par les croisières autour du monde... Au-delà de la performance d’acteur (réelle) de Basil Rathbone, le travestissement devient le running gag de la saga, aux dépens du naïf Watson qui ne reconnaît jamais son bon ami. Pas si éloigné que cela des récits de Doyle, cette transcription fait sens à l’écran et offre les très bons moments d’une saga pour l’instant inégale.

    La (fausse) fin de Holmes, soufflée par lui-même, à un Moriarty finalement loin d’être aussi ingénieux que Holmes (il perd totalement de sa superbe par rapport à sa première apparition, au début des Aventures de Sherlock Holmes), sonne le dernier round d'un épisode plutôt enlevé. Allez, au suivant !

    Précédents films chroniqués :
    Le Chien des Baskerville partie 1 et 2
    Les aventures de Sherlock Holmes
    Sherlock Holmes et la voix de la terreur