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2010's - Page 13

  • Kick-Ass (2010)

    Un film de Matthew Vaughn

    5011734509_d2dee316f1_m.jpgLa note d'intention de Kick-Ass, le film (adapté du comic book de Mark Millar et John Romita Jr.) le rend instantanément sympathique ; un mélange d'action, de super-héros et de comédie, qu'on peut prendre dans l'ordre que l'on veut selon sa sensibilité. Les geeks verront plus le côté déconstruction du super-héros, d'autres beaucoup plus les passages ouvertement comiques, et les fans d'action seront comblés. Le film est, à ce titre, assez complet, tant  l'alchimie de ces dimensions dépasse leur simple somme mathématique. De ce type de film, Il y en a finalement assez peu, qui savent s'attirer cette forme de sympathie naturelle à un large panel de public ; cela tient, à mon avis, au très bon timing de la bande originale et au choix des morceaux qui la compose, qui collent aux baskets des images et leur impulsent un rythme syncopé, frénétique, tantôt plus calme pour appuyer l'iconisation du personnage principal. Le pool de compositeur (rien moins que quatre) signent chacun une partition exemplaire, entre électro, rock, pop et musique symphonique, John Murphy n'étant présent que pour -légèrement- remanier ses thèmes de 28 semaines plus tard et Sunshine.

    Le côté équilibriste du film est de se vouloir une déconstruction du mythe des super-héros, c'est-à-dire montrer que des personnages en collants incarnant des idéaux vivants, ne peuvent exister au premier degré. Car, dans le même temps, le film est totalement un film de super-héros au premier degré, au sens le plus noble du terme. Ainsi, lorsque l'on voit le premier plan du film, cet iconique homme-oiseau déployant ses ailes de métal au-dessus de New-York, accompagné du thème musical ouvertement John-Williamsien, on est dans le super-héros. La continuité de la scène, dans laquelle on découvre ce faux super-héros écrasé sur une voiture cinquante étages plus bas, on a la déconstruction : tout cela n'est que poudre aux yeux. Et surtout, ce n'est pas un américain comme le voudrait la tradition, mais un arménien un peu fou... Il me faisait surtout penser à Condorman, vous vous rappelez, cette production Disney du début des années 80 ? Ah oui, c'était sans parler de Hit Girl, gamine qui jure comme un charretier et bastonne mieux que dans Matrix. Elle bouffe l'écran à chacune de ses apparitions ; les studios, démarchés pour financer le film, se sont tous défilés à cause de ce personnage, définitivement trop politiquement incorrect. Ceux-là même qui, plus tard, voyant le fil terminé, ont dit : il faudrait plus de Hit Girl ! Et c'est vrai qu'on en redemande. Voir déambuler cette contradiction par essence, un soldat surentraîné dans un corps d'enfant qui demande des couteaux papillons pour son anniversaire, on appelle ça un coup de génie ou je ne m'y connais pas. 

    Mais, dans la scène qui clôture le film, on a bien deux super-héros contemplant le ciel sans nuages de New-York, musique compris, et l'on en restera là : ou comment commencer et finir par deux tableaux graphiquement similaires mais totalement opposés dans leur sens. C'est toute l'intelligence de Matthew Vaughn, réalisateur impliqué, que de faire passer ce grand écart... comme une lettre.

    Relecture colorée d'un point de vue graphique comme langagier, Kick-Ass (littéralement Botter des culs, faut-il le rappeler) dépeint le quotidien de Dave, un ado normal qui passe ses journées à se masturber, à aller au comic-shop et à être invisible à toute créature féminine. Son profil (comme son apparence) rappelle immanquablement Peter Parker, alias Spider-Man, alias Tobey Maguire. Le même Maguire qui, dans le très bon Pleasantville, était lui aussi invisible aux filles, passant la scène d'introduction à parler à une fille qui, elle, ne lui parle pas du tout... Point commun parmi d'autre entre Kick-Ass et Spider-Man, qui décale des scènes clés de l'emblématique film de super-héros, d'ailleurs une des seules réussite absolue sur le média : quitte à prendre un modèle, autant viser le haut du panier. Ainsi, on croisera une relecture du Un grand pouvoir nécessite de grandes responsabilités, le test du vol sur le toit ou encore les essais beaucoup plus comiques du costume. Tout le sel de Kick-Ass est qu'il passe plus de temps à voir son cul botté plutôt que l'inverse. D'autres super-héros passent à la moulinette des autres personnages comme Hit Girl, fillette de 10 ans qui manie les couteaux comme un marine, et qui nous gratifie d'une référence à Batman pas piquée des vers. Nicholas Cage est d'ailleurs très impressionnant dans son exercice de caricature de Batman, le film réunissant les icônes des deux firmes concurrentes, Marvel (pour Spider-Man) et DC pour Batman.  

    Selon la scène, le film oscille donc, dans une balance agile, entre les tons, les couleurs, les péripéties, dont l'énormité croissante offre un mix entre Tarantino et Sin City. Un vrai film comic book, sur les comics et pour les fans de comics. Le premier comic-book movie, serait-on tenté de dire, dans le top 3 des films de 2010. 

    Le blu-ray qui vient de sortir est très réussi, nous faisant entrer dans l'antichambre de la création, que ce soit du comics (très bon doc d'à peine 25 minutes qui arrive à être très pointu) que dans le film (un making-of monstrueux de 2h et une lecture du film commenté par Matthew Vaughn avec d'autres documentaires à la clé). On y découvre un réalisateur attentif aux moindres détails (le mixage son et la musique en premier lieu), perfectionniste au possible, et de fascinantes séquences notamment sur l'étalonnage numérique (cette scène est trop bleue, modifie les couleurs!) et sur les capacités de combat de la jeune Chloé Moretz, bluffants. En deux mots comme en cent, foncez!

  • Black Swan : quand Aronofsky s'inspire des Chaussons Rouges

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    On attend toujours assez impatiemment les images d'un nouveau film du cinéaste, qui n'a pour l'instant pas de fausses notes dans sa filmographie ; son soin de l'image et le choix de ces récits visent justes. Aujourd'hui, avec la bande-annonce de son nouveau film, on n'est pas déçu. Narrant la compétition professionnelle entre deux danseuses pour le rôle principal de Black Swan, il conjugue la danse et le thriller psychologique, pour verser dans l'horreur cronenbergienne lors de deux derniers plans tétanisants, souvenirs déjà gravés d'un film qu'on a pas vu. La rigueur de la discipline et la guerre psychologique que se livrent les

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    deux artistes (Natalie Portman et Mila Kunis) occupe les trois quarts de la bande-annonce. En sera-t-il de même pour le film ? Le tout semble prendre la forme d'un conte où l'histoire dépeinte sur scène rejoint la réalité du film, à l'image des Chaussons rouges de Powell et Pressburger. Sauf qu'Aronofky en profite alors pour dépasser les limites de la réalité ordinaire pour proposer une ambiance fantastique dans un dernier acte qu'on espère dantesque. Dans cette histoire d'appropriation du rôle par la danseuse, Portman semble pour le coup être totalement devenu Black Swan ; la blancheur immaculée de son teint est en contraste total avec ses yeux au maquillage de rouge et de noir, à l'instar du maquillage baroque de Moira Shearer lors de la représentation des Chaussons Rouges. A moins que ce ne soit qu'une hallucination, dans un jeu entre réalité et fiction digne d'un Millenium Actress (Satoshi Kon, 2001)?

  • Shutter Island (2010)

    Un film de Martin Scorsese

    4953615798_8a76e632ea_m.jpgATTENTION ! L'ARTICLE REVELE DES CLES DE L'INTRIGUE

    Cette phrase, nous la croisons désormais régulièrement au fil des sites internet, et de la presse spécialisée. Elle est l'apanage de films qui tirent leur sens d'une révélation finale qui transforme toute la vision du film en son entier. Ainsi, pour décrypter le film, l'on se doit de parler de ces éléments qui ne sont pourtant connus qu'une fois le film découvert dans son entier, impliquant que les lecteurs de cette analyse auront déjà vu le film, les autres ne voulant pas gâcher le plaisir de visionnage ; plaisir qui passe avant tout par un effet de surprise, éventé ici.

    Shutter Island fait donc partie des films à twist, à l'instar du séminal Wicker Man (Robin Hardy, 1974, auquel le film fait irrémédiablement penser), de Usual Suspects (Bryan Singer, 1995), de Fight Club (David Fincher, 1999), et tant d'autres. Mais celui-ci (adapté du roman de Dennis Lehane, l'auteur de Mystic River) pousse le procédé, à notre avis, encore plus loin.

    En effet, la définition même de tous les personnages du film (et non pas uniquement du personnage principal, comme c'est souvent le cas) se trouve bouleversé par cette fameuse fin, qui nous joue de plus le coup de l'ambiguïté. L'édifice entier repose sur le retournement de situation, si bien qu'une deuxième vision (celle qui motive cette chronique) laisse découvrir un deuxième film caché (au grand jour) sous le premier, pour peu de ne pas avoir découvert le pot aux roses trop tôt. C'est, à notre avis, la réussite de Scorsese d'avoir réalisé deux films en un : les réactions des personnages, ainsi que les rapports de force qui les régissent, contiennent deux explications potentiellement crédibles ; pour autant, le film n'est pas vraisemblable, comme l'auront remarqué nombre de blogueurs et critiques, ce qui à leurs yeux sonne comme un lourd défaut ; mais ce monde d'Ashcliffe, cet asile d'aliénés que tente de rééduquer le docteur Cawley (Ben Kingley, magnétique) œuvre en tant que symbole, et monde intégralement mental. Ce n'est pas pour rien si le décorateur Dante Ferretti (collaborateur de Fellini, ayant aussi travaillé sur Le nom de la rose, 1986, ou Aviator, 2004) a pensé l'architecture de la forteresse comme un cerveau humain. Les méandres et dédales, et peut-être encore plus les espaces de plein air, sont menaçants, massifs, surplombant, englobant, avalant les protagonistes ; le phare symbolisant la possibilité d'échappatoire en même temps que la résolution des intrigues. Le décor est donc investi d'une puissance capitale , Scorsese essayant de marcher sur les platebandes de Shining (dont il emprunte, dès l'introduction, un passage de la douloureuse musique de Ligeti). Espace mental, dont toutes les apparitions ne sont pas à prendre au pied de la lettre.

    Au centre de cette confusion, Teddy Daniels (DiCaprio), Marshall chargé d'enquêter sur une disparition au sein de cet asile, situé sur une île. Le début du film est très étrange, débutant au milieu d'une scène, durant laquelle Daniels s'asperge le visage d'eau pour éviter de rendre son repas sur le ferry qui les mène à l'île. DiCaprio a la carrure d'un très grand, et ce n'est pas un hasard si Scorsese travaille avec lui depuis quatre films. Sa composition continuellement hantée, dont Inceptionnous donnera une suite, est terrible d'implication émotionnelle, et d'une grande justesse.

    Premier film de Scorsese empruntant à un genre périphérique (l'épouvante), il est peut-être le moins ambitieux, mais le plus réussi de ces dernières années pour le cinéaste. Ne se perdant pas dans une reconstitution fastueuse, le récit reste à hauteur d'homme et avance sûrement jusqu'à sa résolution inattendue. Libéré de thèmes qui lui sont trop proche, Scorsese fait de l'efficace, et sa descnete dans les ténèbres d'Ashcliffe est mémorable. D'épouvante, le film devient alors davantage étude psychologique, la fusion des deux opérant à merveille lors d'une nouvelle vision. C'est peut-être dans les scènes ouvertement cauchemardesques -les visions de Daniels- que la réussite est moins flagrante, trop posée, trop glacée et théâtrale. Shutter Island abat sa force brute sur le spectateur de la même façon, sûrement, que le roman de Lehane, dont la qualité de page-turner avait tant galvanisé Scorsese. Pour nous, tout simplement, une des tous meilleurs films de 2010.

  • Splice (2010)

    Un film de Vincenzo Natali

    4820514870_a8c66769d3_m.jpgOn attendait de pied ferme ce nouveau film du réalisateur de Cube (1997) et Cypher (2003). Nouveau film de genre, entre la science-fiction et l’horreur, il narre l’expérimentation interdite d’un couple de chercheurs spécialisés dans la création d’êtres vivants à partir de combinaisons génétiques. Leur premier objectif est de synthétiser des éléments pouvant autoriser les greffes sur l’homme, et de trouver des nouveaux composés pouvant faire progresser la médecine. Après une expérience réussie, les dirigeants du laboratoire ne leur permettent pas, pourtant, de réaliser leur rêve : un hybride incluant l’ADN humain. C’est en secret qu’ils donnent vie à cette créature…

    S’il y a une chose qu’on ne pourra reprocher à Natali, c’est de s’accrocher bec et ongles à cette histoire ; loin des films-concept dont il l’habitude (ces films précédents s’attachent et se résument à une idée maîtresse aux limites du surréalisme, et à son développement ultra-cérébral : des hommes enfermés dans un dédale de cubes dont ils ne savent rien (Cube), deux hommes font disparaître le monde entier (Nothing), ou encore l’intrigue paranoïaque centré sur un personnage manipulé à la recherche de son identité (Cypher). Ils fonctionnent tous comme des films-univers en circuit fermé, les personnages ne se référant dans leur parcours qu’à des paramètres spécifiques aux films. Avec Splice, le cinéaste canadien réalise a contrario son film le plus classique et le plus posé : ses personnages existent (pour preuve, ils font l’amour, de façon assez maladroite et banale) et leur drame existentiel occupent tout le sous-texte du film. Ils sont réels (le détail de l’écusson qu’arbore Clive-Adrien Brody sur sa blouse, signifiant son altérité -sa supériorité ?- par rapport aux autres membres du labo, révélant une fierté toute humaine), et leur questionnement éthique par rapport à leur création rejoint nos propres interrogations en tant que spectateur. Le film prend ainsi son sens dans l’interstice, et le décalage, entre les actions des personnages, et ce que le spectateur pense qu’il aurait fait dans cette situation précise.

    Le film suit le va-et-vient de décisions, souvent contradictoires, que prennent les personnages par rapport à leur création-work-in-progress, jusqu’au moment où aucun autre choix, sinon celui de la responsabilité de leurs actes, n’est possible. La créature devient un simili-enfant, une monstruosité qui tend à s’humaniser, rappelant que l’homme est fait de chair et de sang. L’ambiguïté du résultat rappelle évidemment les débuts gore de Cronenberg, et plus particulièrement son film le plus éprouvant, Chromosome 3 (The Breed, 1979), dans lequel une femme minée par l’angoisse est enrôlée dans une clinique aux buts bien douteux.

    L’ambiance est là, la lumière aussi, un bleuté technologique très dense, le look de la créature aussi, tour à tour monstrueuse et étrangement désirable. Animale, mais bien femme, la créature (rôle totalement muet à la composition réussie par l’actrice Delphine Chanéac) provoque des réactions 100% humaines. Le hic malgré tout, vient de la bande-annonce du film, qui dévoile tout sans en avoir l’air (pas aidé non plus par la couverture médiatique de Mad Movies, qui parsème son article de photos-spoilers à tous les étages. Décidément…). Le film suit ainsi une trame malsaine mais sans réelle surprise, si ce n’est le désormais traditionnel twist dans la dernière partie du métrage. On le redit, c’est le premier film classique –dans sa forme- réalisé par le canadien. Et c’est aussi, malgré un dernier acte tout entier dédié au sous-genre du creature features, celui qui vieillira sans doute le mieux.

  • Twilight - chapitre 3 : Hésitation (2010)

    Un film de David Slade

    4803777275_6200216850_m.jpgQue le réalisateur de 30 jours de nuit s’attaque à Twilight aurait pu laisser espérer un film intéressant, à défaut d’être réellement bon. Les rédacteurs de Mad Movies s’en sont tenus là pour déclarer une flamme, trop directe pour être honnête, à cette Hésitation. Malheureusement pour nous, c’est la débandade qui nous a saisi dans la salle (pourtant magnifique) du Grand Rex.

    Après un premier épisode foiré dans les grandes largeurs (taillé sur mesure, ceci dit, pour les bandes d’ados à coup de grandes déclarations romantiques, qui ne résistent pas à l’épreuve filmique), le deuxième épisode marquait, avouons-le, un mieux. Première scène de rêve bien troussée, dans ce champ de fleurs où Bella se voit flétrir alors qu’Edward garde la fraîcheur de sa (vieille) jeunesse. Même si ça se gâtait ensuite, on restait sur une impression que la saga cinématographique pouvait monter en puissance… Las. C’était sans compter ce troisième opus, indigent à plus d’un titre.

    Tout d’abord, énigme du marketing infusée dans le scénario du film : la pseudo Hésitation de Bella, qui, entre le vampire Edward et le loup-garou Jacob, a visiblement du mal à choisir. La voiture d'Edward ou la moto de Jacob ? Une valse terriblement bancale tant on la sent forcée et tout sauf plausible. Rappel : au cinéma, une fois qu’un personnage déclare à un autre une passion si forte qu’il peut lui donner sa vie (le choix de Bella), on ne peut jamais, jamais, faire croire à l’audience que son avis peut changer sur la question. L’enjeu principal de cet épisode est dès le départ inexistant.

    Surfant comme à l’accoutumée sur une vague adolescente, les personnages se retrouvent souvent face au ridicule achevé des situations auxquelles ils doivent prendre part (si, en littérature, des gars se baladant toujours torse nu ne posent pas problème, avec Twilight, ça se transforme en film de plage entre gangs rivaux). Je décernerais bien volontiers la palme à la scène dite "de la tente", dans laquelle Jacob-le-chaud viendra apporter du réconfort à Bella devant la tête déconfite du pauvre Edward, qui lui, est tout froid. Je la donnerais bien, si le film n’était pas caviardé dans son entier par des répliques tenant du Harlequin pour ados, à base de "J’te plais, hein ? je sais que je te plais mais tu ne le sais pas", ou quand Bella et son père ont un échange surréaliste de niaiserie sur sa virginité, qui aurait eu sa place dans une série télé soap de fin d’après midi.

    N'y a-t-il pour autant rien à sauver dans le film ? Retenons le personnage de Jasper, effacé et en proie à ses pulsions vampiriques dans les précédents, qui s'affirme dans ce film-ci. Il en devient plus intéressant, recelant une force intérieure et une maîtrise jusque là mise à mal.

    Chaque rebondissement surprend cependant par le manque d’enjeu, justement, dont ils font preuve. Le film pâtît ainsi de son statut d’épisode de transition, qui remplit les trous de son scénario faiblard (les vampires et les loups garous doivent s’allier, malgré leur haine mutuelle, contre des vampires encore plus méchants, au nom de la protection de Bella, objectif rappelé jusqu’à plus soif) avec du papier toilette : cheap, jetable, comblant juste le minimum nécessaire.

    La grande baston finale, annoncée dès le début, n’est elle aussi qu’une publicité mensongère : torchée à la va-vite, les vampires ne saignant même plus une goutte. Tout cela sonne comme de bons vieux clichés ? Allez voir Twilight, et je vous assure que pour ça, vous ne serez pas déçus du voyage.

    Bref, on a juste assisté à une sorte de non-film, de mauvaise série TV sans pub au milieu. Où rires gênés, moqueurs ou silence consterné m’ont convaincu que non, Twilight n’est pas pour moi. Ah… Attendez… On me souffle dans l’oreillette que les livres Twilight sont bien de la même veine… Une adaptation fidèle, en sorte… Un sentiment un peu bizarre lors de cette séance dans ce qui reste aujourd’hui la plus grande salle de cinéma d’Europe. La séance cinéma ultime, enfin !