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Actus ciné/DVD - Page 9

  • Sin City : j'ai tué pour elle (2014) vs. 300 : la naissance d'un empire (2014)

    Deux films de Robert Rodriguez, Frank Miller et Noam Murro

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    Une histoire de suites

    Deux suites que l'on attendait mais que l'on attendait plus sont finalement sorties cette année ; celle du 300 de Zack Snyder, et celle de Sin City, de Robert Rodriguez et Frank Miller. 300 date maintenant de 7 ans, quant à Sin City, il était sur nos écrans il y a neuf ans, soit une petite éternité. Si bien qu'aujourd'hui, peu d'entre nous attendaient véritablement quelque chose de ces deux films ; sortis cette année, ils partagent énormément de points communs, et le plus réussi des deux n'est pas forcément celui qu'on pense...
    Des suites ? pas vraiment, ni pour l'un ni pour l'autre ; Sin City aillant défouraillé la quasi-intégralité de son casting de stars ne pourvait décemment pas se permettre de perdre un Marv (Mickey Rourke) ou encore un Hartigan (Bruce Willis). Qu'à cela ne tienne : ils sont tous les deux revenus, car l'histoire de Sin City 2 se passe pour l'essentiel avant les étapes finales des voyages des deux personnages sus-cités. Mais pas que ; après, je ne rappelle absolument pas laquelle, et tout cela est déjà embrouillé comme cela... A trop multiplier les fils narratifs, l'équilibre des tensions est totalement raté dans le film, à telle point que le dernier chapitre apparaît superflu (avec pourtant une belle prestation de Joseph Gordon-Levitt, très à l'aise dans ce registre). Même histoire pour la suite de 300, qui revisite l'histoire du premier film en approfondissant les fondements de la batailles des Thermopyles (histoire de Xerxès et de Thémistocle, bataille de Salamine). On revoit pour autant très peu Leonidas (Gerard Butler), un peu plus sa femme, la reine Gorgo, qui tient le rôle de narratrice. Bref, l'intérêt de l'histoire est bien plus clair du côté de 300 numéro 2.

    Un festival Eva

    Il faut en parler, Eva Green est des deux projets, et elle est indéniablement un des bons points des deux films ; il impressionne plus encore dans Sin City 2, imprimant son physique tout en volumes dans de nombreuses scènes du film (bien qu'on nous dise dans l'oreillette qu'elle aurait été aidé par le bistouri numériue du sieur Rodriguez...). Aussi crédible en femme fatale soufflant le chaud (très, très chaud !) et le froid qu'en guerrière invulnérable, elle se fond totalement dans les écrins numériques des deux films.

    Le règne du numérique

    Sin City avait, en 2005, ouvert grand les prote d'un cinéma numérique (tournage intégralement sur fond vert, calquant l'esthétique BD majoritairement bichromique de Frank Miller. A peine quelques accessoires suffisent alors à créer des scènes qui sont ni plus ni moins tourné dans le petit studio de Robert Rodriguez. Ce premier film est une incontestable réussite esthétique, en même temps qu'une surprise à l'époque, qui n'est de fait plus d'actualité lorsque ce deuxième épisode sort (on a pourtant très vite parlé d'une suite basée sur J'ai tué pour elle, à notre avis le meilleur opus de la BD Sin City ; le rôle d'Ava était prévu pour Angelina Jolie). Aujourd'hui, cette suite ne s'imposait pas, et l'on peut dire qu'au vu du four intégral du film aux US (13 millions de dollars pour un budget de 65), plus personne ne l'attendait.
    300, c'est un peu la même histoire, sauf que le comic de Miller est un one-shot, une histoire auto-contenue pour parler bien la langue de Molière. Là encore, en terme visuel, Zack Snyder a créé une école à base de ralentis, de sang numérique qui gicle et de sauvages bodybuilders courant avec envie à une mort certaine (tout cela est par ailleurs fort bien repris dans la série Spartacus, avec John Hannah et Lucy Lawless). Et même si la surprise n'est pas au rendez-vous, le festin visuel est bien là, grâce à un production design inspiré (la démesure de Xerxès et ses multiples ornements, les costumes et navires, le décorum péplum).

    Frank Miller

    Pour les besoins de 300 : la naissance d'un empire, Miller se fend d'un nouveau tome intitulé Xerxès, du nom du dieu-roi de l'empire Perse. Mais le Miller lambine (d'ailleurs, on l'attend toujours pour sortir une BD potable depuis le sixième tome de Sin City...) et son comic Xerxès n'est toujours pas sorti alors que le film est déjà sorti en DVD ! c'est d'ailleurs assez loufoque de voir mentionné dans les crédits de fin "adapté du comic Xerxès" alors même que ce dernier n'existe pas encore.
    Histoire nouvelle également créée pour Sin City 2, mais ô combien bouche-trou pour faire oublier que le segment qui donne son nom au titre du film n'est pas suffisant pour constituer un film entier. Le même problème de rythme s'était posé pour le premier film, mais ces défauts sont apposés ici sous une loupe grossissante avec à la clé un grand désagrément : l'ennui. Eva Green, comme je l'ai déjà écrit, arrive à nous sortir momentanément de la torpeur...

    Tout cela n'était pas joué d'avance, et, avec quasiment les mêmes atouts et contraintes dans leurs manches, c'est 300 : la naissance d'un empire qui sort victorieux de ce match au sommet. Au moins, Miller ne remettra sûrement pas le couvert pour nous sortir un troisième volet de Sin City...

    Disponibilité vidéo : 300 : la naissance d'un empire - Blu-ray et DVD - éditeur : Warner Home Video

    Sin City : j'ai tué pour elle - Blu-ray et DVD - éditeur : Metropolitan FilmExport - sortie prochainement.

  • Metal Hurlant Chronicles - saison 2 (2014)

    Une série TV de Guillaume Lubrano

    14844577938_db297fd945_m.jpgIl y a deux ans, les six épisodes de la première saison, entre tortues de l'espace et bimbos en latex, m'avaient bien fait rire ; l'audace de l'ensemble étant à louer devant l'absence des séries françaises de SF, à budget correct. En sachant à quoi m'en tenir, j'ai visionné la deuxième saison de 6 épisodes, diffusés il y a peu sur France 4 (également disponible en VOD sur Canalplay). Rappelons l'origine du projet : une série basée sur des bandes dessinées parues dans Métal Hurlant, la revue BD française typée SF qui a fait découvrir Bilal, Druillet, ... Le nom de la revue étant mondialement connu (notamment grâce à une parution aux Etats-Unis, Heavy Metal, depuis 1977, ayant inspiré deux films et des jeux vidéos), le producteur Guillaume Lubrano vend les droits de la série un peu partout dans le monde... L'un des derniers pays acquéreurs étant le France ! Etant donné le format court des saisons, Lubrano vend d'emblée les deux premières saisons. Voici que les derniers épisodes produits sont diffusés.

    "On ne change pas une équipe qui gagne" : cet adage bien connu se vérifiant souvent, on ne sera pas surpris qu'ici, rien ne change, même si la réussite n'est pas forcément au rendez-vous. On a toujours mal à s'emballer pour ses récits qui nous endorment à la deuxième minute d'un épisode pourtant court (25 minutes) ; la chute de l'épisode, sur laquelle repose tout le récit, est parfois tout à fait accessoire ; les quelques beaux plans de décors (un bar de l'espace, une salle du trône futuriste, un château, ou une ville du far-west) ne suffisant pas à garnir les péripéties des histoires. A tout le moins, on ne peut leur reprocher leur manque de considération visuelle, l'esthétique étant le point réussi de cette seconde salve. Costumes et décors sont soignés, même si quelques effets spéciaux masquent difficilement leur nature factice.

    Rayon casting, on reprend les mêmes et on recommence : Michael Biehn (Termintor), James Marsters (Buffy contre les vampires), Scott Adkins, Dominique Pinon, Michael Jai White ; au rayon des nouveaux venus, Frédérique Bel, pas avare de ses charmes dans le segment médiéval Le second fils, ou encore l'ex-hardeuse Katsuni, alias Céline Tran, John Rhys-Davis, et même une apparition-clin d'oeil de Jean-Pierre Dionnet, cofondateur de Métal Hurlant.

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    Un maquillage réussi dans l'épisode L'endomorphe

    Whisky, le récit western qui ouvre la saison, est assez réussi ; les décors et les prestations de James Masters et Michael y sont de bonne qualité ; le montage est par contre parfois à la ramasse, notamment sur le passage du temps (une séquence laisse paraître que le laps de temps écoulé est très important, alors qu'on se rend compte ensuite que tout s'est passé assez rapidement).

    L'endomorphe
    , second épisode, nous propulse dans une zone de guerre intergalactique assez bien fichue ; la chute, particulièrement, nous offre un impact assez fort. Malgré le manque d'ampleur de l'épisode (on ne peut s'empêcher de voir qu'une poignée d'acteurs est à l'étroit dans un huis-clos moyennement tendu).

    Seconde chance a l'air d'un Star Wars du pauvre, aux décors cependant soignés (rappelant ainsi Les maîtres du destin, épisode de la saison 1) ; on apprécie également les épisodes qui lient entre eux, certains personnages se croisant d'épisodes en épisodes, formant même un tout avec la première saison 1.

    Le dernier Khondor aurait pu être un bon épisode s'il n'était pas auto-centré sur la salle du trône, certes jolie, mais bon, 25 minutes c'est long... La chute, qui n'a pas l'air d'en être une, est plus intéressante qu'elle n'y paraît.

    Le second fils est l'épisode médiéval de la saison, lui aussi un peu coincé dans la grande salle à manger. De plus, les actions des protagonistes (un échange de lame entre frères) paraît n'avoir aucun enjeu narratif. On notera tout de même dans cet épisode la prestation d'un sosie de Vincet Cassel jeune, qui s'en sort bien en jouant les crapules. Les paysages nocturnes du château piquent un peu les yeux, parraissant sortis d'une cinématique de jeu vidéo d'il y a 10 ans.

    Enfin, Retour à la réalité est une histoire dans l'histoire digne de La quatrième dimension, malheureusement sans beaucoup de moyens. Dominique Pinon joue dans cet épisode, ainsi que dans le précédent, et y donne de sa personne.

    La saison est presque aussi décevante que la première ; peut-être devrait-on intimer à Guillaume Lubrano de lâcher les rênes de la série, ou au moins de partager les responsabilités, tant il fait tout (producteur, scénariste, réalisateur sur tous les épisodes)...

  • Focus presse : Clap!

    14770807267_c444c85a4f_m.jpgComme chaque été, j'ai l’œil sur les numéros spéciaux de la presse ciné ; cette fois-ci, les sommaires des différents numéros annoncés (un Spécial gore chez Mad Movies, un Super-héros chez l'Ecran Fantastique) n'ont pas su attisé ma curiosité.

    Parlons donc d'une vraie nouveauté, un nouveau mag de ciné trimestriel, Clap !, issu du site internet du même nom. J'y ai aimé la variété des contenus (David Fincher rencontre le cinéma gay et lesbien, True Detective fraie avec Les chevaliers du Zodiaque, Twin Peaks avec la hype-mais-pas-trop Naomi Kawase... J'aime également le rapprochement entre la presse papier et les chroniqueurs ciné du web, tel les échappés de DVDClassik ou les papiers signés Sandra Mézière (consoeur de la plateforme de blogs Hautetfort) ; bref, une variété de contenus inédite et salutaire, avec une réelle exigence éditoriale. Seul le flashback sur Brando ne me paraît pas un si bonne idée, monstre sacré certes, mais tellement traité déjà...

    Je vous laisse avec l'accroche de leur critique sur Edge of Tomorrow, le blockbuster SF avec Tom Cruise qui est effectivement loin d'être hors-sujet : L'ombre d'Alain Resnais ?

  • Under the Skin (2014)

    Un film de Jonathan Glazer

    14664177810_f73ea238af_m.jpgTout d'abord, mille excuses aux internautes concernant cette longue pause : quelques semaines de vacances, ainsi qu'une panne internet de grande ampleur (toujours en cours) m'ont empêché de publier à mon rythme habituel. Malgré la panne, je peux tout de même vous proposer quelques petites choses en attendant...

    Un réalisateur rare (pas de films depuis 10 ans), une star, une exclu (on voit Scarlet Johansson nue), voilà une recette qui sait attirer l'attention. Le film de Jonathan Glazer, clippeur renommé, est par moments expérimental (images en surimpressions, extrême économie de dialogues) et réussit l'exploit de faire paraître Scarlet normale. Certains passages sont également esthétiquement bluffants (le rituel d'attraction de Scarlet), et la séquence du freak malformé est très forte. Mais cela ne suffit pas : la prétention visuelle de l'ensemble, mêlé à une bande originale très arty (sonorités industrielles suscitant le malaise) n'a d'égale que l'extrême simplicité du propos (l'éveil d'une extra-terrestre aux sensations humaines).

    Est-ce aussi simple que cela ? Peut-être pas. Mais le film, déjà pauvre en personnages, s'accompagne d'un homme totalement inutile (le motard, sensé "nettoyer" les exactions commises par l'extra-terrestre?) qui n'arrange rien à l'affaire.

    Le film passe à deux doigts du ratage complet tellement le parcours des personnages a du mal à susciter l'intérêt. Certes, le film sort des sentiers battus : c'est un film de science-fiction à la sauce indépendant, racontant tout dans les moments « en creux », qui colle aux plus près de ses personnages, si peu intéressants qu'ils soient. Rallonger les séquences jusqu'à l'ennui n'est pas, à notre sens, une preuve de grand talent : Glazer aura tenté quelque chose de différent, et, hors de quelques trouvailles et ambiances réussies, se plante tout de même. Same player, try again !

  • Le cirque des vampires (1972)

    Un film de Robert Young

    14434276945_fbbc7cd779_m.jpgRessorti récemment en DVD et Blu-ray, cet Hammer Film est étonnant à plus d'un titre ; ce film de vampires atypique mêle malédiction, transformations d'hommes en animaux, inceste, meurtres d'enfants, et possède une charge érotique très prononcée. Ce dernier point est devenu coutumier de la Hammer des années 70, bien plus permissive dans ce registre.

    Le comte Mitterhaus, vampire de son état, attire à lui les femmes du village, qui succombent visiblement les unes après les autres. Excédés, les villageois l'exécutent, le vampire ayant juste le temps de jeter une malédiction sur le village. Quinze ans plus tard, alors que le village est décimé par une épidémie, un cirque s'y installe. Il s'agit en fait de vampires, ou de leurs alliés, qui viennent venger et faire renaître le vampire disparu...

    La trame rappelle celle d'un roman de Ray Bradbury sorti quelques années auparavant, La foire des ténèbres (Something Wicked This Way Comes), par ailleurs adapté au cinéma par Jack Clayton en 1983. La séquence pré-générique du Cirque des vampires constitue un petit film à elle seule, contenant tout ce qui fait le mythe vampirique : la cruauté, la séduction, le sexe débridé, la colère des villageois et leur vengeance aveugle. Emportés par leur rage, ces derniers ne semblent d'ailleurs pas meilleurs que le vampire qu'ils pourchassent.

    Le film repose sur un nombre de décors très restreints, pour la plupart réutilisés de précédents films (La fille de Jack l'éventreur, Peter Sasdy, 1971 et Les sévices de Dracula, John Hough, 1971) ; pour autant, cela ne gêne pas la vision du film, et les libertés de mise en scène autorisées à Robert Young pour son premier long-métrage de fiction sont payantes : tournage au ralenti, cadrages étudiés, sont là pour varier l'image. L'ambiance particulière du film provient aussi d'un dommage collatéral : Robert Young, ayant épuisé son planning de tournage de six semaines, demande quelques jours de plus, qu'il n'obtient pas. Quelques plans manquent donc, et plongent certaines séquences dans un onirisme nébuleux, comme la traversée du miroir, ou l'identité de la maîtresse du cirque (Adrienne Corri, qui joue l'année précédente la femme aux chats dans Orange mécanique, Stanley Kubrick, 1971).

    Le cirque des vampires, itération singulière du vampire made in Hammer, est un des derniers beaux films de la firme dans cette décennie 70, qu'Elephant Films nous donne une bonne occasion de redécouvrir.

    Disponibilité vidéo : Blu-ray / DVD - éditeur : Elephant Films