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ben stiller

  • Zoolander (2001)

    Un film de Ben Stiller

    4574088770_2de3ddeb64_m.jpgParmi la vague de comédies ouvertement débiles dont les Etats-Unis nous abreuvent depuis des années, Zoolander a une place à part. On avait parlé il y a quelques temps ici même du plus récent Ron Burgundy, présentateur vedette ; et, à l’instar de ce dernier, Zoolander est toujours aussi délirant visions après visions.

    Initialement créé pour la chaîne VH1 (qui produit le film, et offre le décor réel de sa cérémonie de remise des prix pour de la poilante première séquence), le personnage de Derek Zoolander, top model au QI d’un abricot sec, se retrouve mêlé à un complot visant à assassiner le Premier Ministre malaisien, qui veut revaloriser les salaires des travailleurs des ateliers textiles.

    Les scénettes s’enchaînent dans une succession hystérique, dures à suivrent pour les zygomatiques : la désormais culte bataille d’essence, le défi-défilé (arbitré par David Bowie sur Beat It de Michael Jackson), le complot sur le mannequinat nous ramenant aux heures des assassinats plus marquants (JFK et consorts), en passant par un combat break-dance et même une citation provenant de 2001, l'odyssée de l'espace, le film réussit son objectif 90% du temps ; pour le reste, on note un passage en cure de jour et un retour au source très minier un peu longuet.

    Si les scènes en elles-mêmes sont importantes, telles des mini-sketchs qui tentent d’en faire plus au fur et à mesure que le temps passe, le film ne serait pas grand-chose sans les acteurs, et en premier lieu un immense Owen Wilson dans le rôle du top model Hansel. Le spot de présentation qui lui est consacré aux VH1 Awards donne le "la" pour la suite, dans un narcissisme qui s’ignore, vraiment très drôle. Sa confrontation dans la boîte de nuit (à coup de Who are you tryin' to get crazy with, ese? Don't you know I'm loco?, citation tout droit sorti d’un morceau de Cypress Hill -merci à Nico, au passage, qui me l’a fait découvrir), suivi du défi-défilé, puis de la visite de son antre (des nains, un sherpa, un samoan et un gros tatoué participant à une orgie d’anthologie), c’est à son personnage que l’on doit les meilleures scènes. Mugatu (Will Ferrell) est aussi un énorme personnage, qui parodie à peine l’image que l’on peut avoir des créateur de mode, avec sa Déglingue, inspirée du mode vestimentaire des SDF et des "putes fumeuses de crack", tout cela bien avant Brüno de Sacha Baron Cohen.

    L’impressionnant défilé de guest stars -Winona Ryder, Billy Zane, Paris Hilton, Victoria Beckam, Natalie Portman, Donald Trump, Claudia Schiffer et sûrement beaucoup d’autres restés inconnus sous nos latitudes- participe à cette euphorie renouvelée, autant que le tsunami de marques connues qui fait du film un étonnant décalque psychédélique de la réalité.

    Tout se tient dans un ensemble de séquences très logiquement mises bout à bout, à l’aide d’un découpage parfois très cut dont MTV s’est érigé en modèle -Stiller ayant par le passé animé une émission sur la chaîne ; rappelons que, quelques années auparavant, Ben Stiller réalisateur nous avait aussi donné un Disjoncté bien meilleur que ce que ses critiques laissent à penser. Même si l’on a tendance à voir une sauce un brin trop rallongée, Stiller a la bonne idée de ne pas faire traîner les choses. Sans une ou deux scènes inutiles, on était proche d’un petit chef d’œuvre de comédie.

    A voir aussi :
    La légende de Ron Burgundy, présentateur vedette
    H2G2, le guide du voyageur galactique

  • Tonnerre sous les tropiques (2008)

    Un film de Ben Stiller

    tropic thunder1.jpgTonnerre sous les tropiques avait eu droit à une promotion efficace, à base d'affiche parodique Rambo-style, et d'une bande annonce dont le plus grand effet spécial était Robert Downey Jr. : grimé en noir pour un "relooking extrême" dont même la pire émission de télé-réalité n'aurait pas pu rêver, il bouffait déjà l’écran. Après une prestation empreinte de charisme, d'intelligence et surtout d'un grand sens de l’humour dans le bon Iron Man, on l’a enfin accepté comme un acteur au grand potentiel comique, aux côtés de deux poids lourds (Jack Black et Ben Stiller) dans Tonnerre… C’est d’ailleurs lui la vraie star du show, dégaine impayable, répliques ultimes, accent parodique sur fond de réflexions désopilantes sur le métier d’acteur. Son association avec les deux trublions sus-cités promettaient d’ailleurs beaucoup aux aficionados d'humour énaurme assumé jusqu’au bout.

    Acteur-réalisateur (cas rare dans l’univers de la comédie), Ben Stiller paye de sa personne les gags les plus lourds (ce n’est pas négatif) mais aussi et surtout les plus humiliants. Déguisé en singe agitant des cimbales ou hennissant avec un gars sur le dos dans Zoolander, il nous joue ici deux trucs qui constituent la patte Stiller : un panda trucidé par sa faute dont il porte la tête en casquette (je vous laisse imaginer) et une performance comme Hollywood les aime : Stiller joue un malade mental et devient l’idole d'une bande de parrains locaux dont c’est le seul film qu’ils aient jamais connu. A part ces scènes tellement over the top qu’elles en deviennent géniales, à quoi peut-on s’attendre sur la durée ? L’idée de base paraissait déjà trop foutraque pour tenir sur un format long-métrage -des acteurs venus tourner le film de guerre ultime se retrouvent catapultés dans une vraie jungle où des caméras cachées sont censées prendre leurs émotions sur le vif- et c’est vrai qu'après que le réalisateur de ce chef d’œuvre guerrier (dans le film) disparaît en fumée, on a l'impression d'assister à un spectacle tourné un peu en roue libre, assez efficace cependant dans la parodie (les fausses bandes-annonces du début sont excellentes) mais un peu trop relâchées dans l'enchaînement des péripéties : une fois que le petit groupe est dans la jungle (soit les 2/3 du film), il ne se passe plus grand-chose.

    Hollywood ne sort pas grandi de cette (petite) charge politiquement incorrecte : acteur shooté, producteur mono-maniaque et agent qui n’en glande pas une à part jouer à la console ; mais la tendance geek de Stiller lui intime de réellement tourner son film de guerre, et non plus la parodie qu'il était parti pour trousser. La dernière partie laisse donc l'humour de côté pour nous plonger dans le film dont on était censé voir la parodie : malgré de très bons moments, Tonnerre sous les tropiques aurait pu être bien meilleur.