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H2G2 : le guide du voyageur galactique (2005)

Un film de Garth Jennings

4276193222_3776a0a56a_m.jpgLoufoque. C’est l’adjectif qui nous vient à l’esprit, à l’instant même où la première image du film apparaît : des dauphins qui parlent, entraînés dans un ballet aquatique sur fond de "merci, merci pour le poisson !", qui ont prophétisé la destruction de la Terre alors que les pauvres humains pensaient que leur message, délivrés lors de ces belles cabrioles, se limitait juste à un remerciement.

Dès cette ouverture, on est ainsi averti : entrez sans frapper et laissez-vous guider dans un univers improbable. Arthur Dent voit du jour au lendemain sa perception de la réalité transformée : sa maison disparaît car elle se situe sur un tracé d’autoroute, et plus tard la Terre entière disparaît... pour la même raison. Sauvé par un pote extra-terrestre, il va parcourir avec lui l’espace et de nombreuses planètes. Ce squelette de scénario, confrontant l’existence ordinaire d’un terrien à l’aventure de l’espace, accumule les objets étonnants et tout un ensemble de trouvailles qui fonctionnent très bien au cinéma (le film est l’adaptation d’une série radiophonique devenue des livres cultes, de Douglas Adams, the Hitch-Hiker’s Guide to the Galaxy, d’où le sigle H2G2) : portes qui soupirent, vaisseau transformé au gré de ses pérégrinations en pot de fleurs, pilote à deux têtes, tapettes à mouches détecteurs d’idées, ... Tout y respire l’humour anglais, donc mieux vaut en être bien client tant on vous en resservira à l’envi ! Babelfish, aujourd’hui connu pour être l’outil de traduction de Yahoo !, est avant tout un mot créé par Douglas Adams pour illustrer un petit poisson, sorte de traducteur universel instantané, qu’on se met dans l’oreille. Devant un tel défilé de créatures, de personnages improbables, et d’humour nonsense, on se croirait d’ailleurs un épisode de Futurama : Sam Rockwell en roue libre lorgne du côté de l’inénarrable Capitaine Brannigan, Dent est Fry, et les gros monstres procéduriers rappellent les alien d’Omicron Persei 8. H2G2, l’ultime référence de cette grande série d'animation ?

H2G2, avec son sigle très starwarsien, opère dans la parodie de science-fiction dont beaucoup d’idées sont payantes. Le personnage du petit robot, incarné par Warwick Willow Davis, indécrottable dépressif, est excellent : il n’en faut pas plus pour rentrer dans le film, sa voix toujours decrescendo (version comique de la voix du HAL qui se fait déconnecter dans 2001 : l’odyssée de l’espace) collant paradoxalement toujours le sourire au spectateur. Partant dans tous les sens, le voyage ne nous amène pas n’importe où, recentrant l’objectif scénaristique vers la source du tout (la grande question du film, qui n’en est pas une, étant la vie, l’univers et tout le reste). Le constructeur de planètes (Bill Nighty, fidèle à lui-même) nous fait ainsi un tour d’horizon de son usine, mettant la dernière main à Terre 2. Un festival de tout et de rien (dont un petit passage en animation image par image rigolo) qu’apprécierons beaucoup certains, et laissera d’autres sur le carreau. Tentez l’aventure, c’est déjà un peu délirant !

Commentaires

  • Sans doute la forme filmique n’est-elle pas la plus adaptée pour mettre en images la saga SF-burlesque de Doug Adams (le feuilleton, support de plus en plus sérieux et populaire, serait peut-être plus en phase ?)…
    Quelque part entre les MiB, Breakfast of Champions (autre bouquin barré peu adaptable (et à l’adaptation manquée…)) et Le Cinquième Elément, la tentative UK fait sourire assez souvent sans jamais passer de vitesse supérieure. Les trouvailles visuelles ne dépassent jamais celles du script originel et la saveur ne vient que par la proximité familière d’un casting extrait du creuset indé-popu-décalé british qu’on retrouve ici et là depuis Love Actually (un titre pas si mauvais ?!).
    On pourrait, paresseux et galvaudeurs, convoquer un esprit MontyPythonesque (les drôles tracas de l’hyper-espace !) mais ce serait assez inexact : l’originalité ambiante, très comics, est tout de même, avec le temps, calibrée par les scénarios Pixar, la télé US et ses échos cinématographiques (Ben Stiller et Owen Wilson) et une poignée d’autres sources désormais prodigues en coûteuses bizarreries. Ne décollant donc jamais vraiment, un brin de poésie ou de décalage plus léché (type La Vie Aquatique d’Anderson) ou plus punkoïde-déglingo (genre Buckaroo Banzaï) n’auraient sans doute pas nuit et permit d’entretenir un souvenir plus durable.

  • Tu as raison pour le côté humour télé (j'aimerais bien voir quelques épisodes de Spaced, la série de Simon Pegg, ça doit être assez décalé) qui, accompagné d'autres éléments un peu carton pâte -l'intérieur du vaisseau-, ne fait pas d'H2G2 un véritable film, mais plus une accumulation de sketches qui m'ont, personnellement, fait bien marrer. J'ai Buckaroo Banzaï sur mes étagères, je lui donnerais sa chance bientôt...

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