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  • Batman & Robin (1997)

    Un film de Joel Schumacher

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    Le premier Batman, à grand renfort de publicité et de merchandising, avait donné au studio un été 1989 enchanteur ; il fallait que cela continue. Après que le pourtant sublime Batman Returns de Tim Burton a fortement déplu au studio Warner, les producteurs ne veulent ni continuer dans la voie sombre, poétique et ambiguë tracée par le réalisateur californien, ni renoncer à leur juteuse franchise. Joel Schumacher entre alors en scène pour réaliser l'exact opposé de la version burtonnienne du chevalier noir. A l'atmosphère sombre et aux intrigues glauques, issues d'abord du film noir (Batman, 1989) puis du fantastique gothique (Batman, le défi, 1992), Schumacher répond par un cadre constamment éclairé et coloré de la plus outrancière des façons : Gotham n'est que néons, les personnages se font plus caricaturaux et les ressorts comiques reviennent en force, voulant rappeler la série loufoque des 60's. Ce qui commence avec Batman Forever évolue jusqu'à l'extrême dans le quatrième volet, Batman et Robin, qui s'enterre dans une dégénérescence de la punchline.

    La punchline est une phrase utilisée pour son impact immédiat et mémorable. Elle dénote souvent une dose d'humour et synthétise en peu de mots une position bien tranchée. Elle se généralise dans les buddy-movies des années 80 (la décennie de L'Arme fatale), même si on peut noter plus tôt son explosion remarquée dans le Dirty Harry (1971) de Don Siegel, lorsque Harry nous balance un "Go ahead, make my day !", ou encore la tirade qui se conclue par un cinglant "Do you feel lucky, punk ?".

    Avec le Batman de Schumacher, la punchline se généralise, jusqu'à vampiriser la quasi-totalité des dialogues, aux doubles-sens parfois sympathiques. Batman Forever et ses face-à-face Batman / Chase Meridian sont éloquents : "Le Bat-signal n'est pas un beeper", "Essayez un pompier, ça se déshabille plus vite", voilà qui permet d'apprécier le niveau stratosphérique du troisième opus. Mais c'est sans compter la récidive du quatrième, où la systématisation du procédé aboutit à un anéantissement pur et simple de toute dramaturgie. Il ne s'agit plus de dialogues, mais de phrases quasiment dénuées de progression narrative, balancées au gré du vent. Schumacher est dès lors très fort : d'une richesse apparente (exploitation d'un des super-héros les plus cinégéniques, le plus important budget de la franchise jusqu'alors, 125 millions de dollars, plusieurs personnages au potentiel intéressant), le film est finalement d'une rare pauvreté. "Salut Freeze, je suis Batman", "Freezy, je suis en chaleur", bref, on assiste à une enfilade de jeux de mot ridicules (et parfois incompréhensibles) sans aucun impact. Pis, la mise en scène programmatique de Schumacher fait se répéter des séquences déjà pas folichonnes à leur première occurrence : l'habillage des héros (allusions gays appuyées qui ont valu au film sa réputation), les cadrages obliques zoomés option "migraine oblige", moult champs/contre-champs d'une platitude consternante, d'autres plans généraux virevoltant dans un océan fluorescent... Certes, tout cela est voulu ; mais il n'en ressort qu'une bêtise bien plus grande que le pastiche léger que semble vouloir mettre en place Schumacher.

    Le production design (décors et costumes) est totalement délirant, soit ; mais il est aussi d'un rare mauvais goût. Les costumes des héros ont des tétons moulés, Bane n'est qu'une marionnette déguisée en baudruche géante... Du coup, la demeure de Bruce Wayne / Batman, assez classique, ne paraît pas appartenir au même monde (de plus, le manoir est à chaque fois montré de jour, alors que le centre de Gotham est constamment plongé dans la nuit... dont les jeux de lumière font terriblement penser à un boîte de nuit). Les vêtements de Bruce Wayne sont hors-sujet, tellement il a l'air de se promener en peignoir pendant tout le film ; son masque de Batman n'est même pas taillé correctement ! La plus grosse erreur, cependant, est d'avoir confié le rôle-titre à un George Clooney qui s'en balance ostensiblement : tête basse, mains continuellement jointes dans le dos, on dirait un gardien de nuit qui fait sa tournée. La façon théâtrale avec laquelle il débite ses lignes se voudrait sans doute drôle ; les doubleurs français l'ont d'ailleurs compris, donnant au film entier des allures de parodie.

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    Bonjour, je m'appelle Batman, mais de toute évidence 
    ce masque a été fait pour quelqu'un d'autre !

    Pour peu qu'il soit question de scénario dans Batman et Robin, celui qui nous est servi est complètement étranger à la mythologie créée par Bob Kane, Bill Finger et DC Comics au fil des années : ainsi Bruce Wayne et Dick Grayson passent leur temps à se disputer les faveurs d'une Poison Ivy qui les a envoûtés. D'une, Batman, qu'on surnomme parfois le Détective, prend bien trop de temps à s'apercevoir de l'entourloupe ; ensuite, les origines de Bane sont totalement remaniées, anéantissant son danger potentiel ; et que dire de l'introduction de Barbara Wilson / Batgirl (qui n'est plus la nièce du Commissaire Gordon), nursant un Alfred aux portes du trépas ? Le film n'aura finalement servi qu'à Uma Thurman, qui recycle son personnage de Poison Ivy dans les publicités d'une marque de soda bien connue... 

    Atteignant dès son entrée les sommets du n'importe quoi (une sorte de gala Holiday on ice en plastoc), Batman et Robin est tombé au plus bas. Rater un personnage de façon aussi définitive restera, finalement, le grand exploit de Schumacher sur la franchise. C'est simple : personne n'y est arrivé mieux que lui, sur toutes les déclinaisons du super-héros, que ce soit à l'échelle cinématographique, télévisée, animée : une certaine forme d'achèvement, en fait.

    Source images : blu-ray Warner Bros.

  • La chair et le sang (1985)

    Un film de Paul Verhoeven

    7995817987_f80d423772_m.jpgL'éditeur Filmédia réédite le 19 septembre 2012 La chair et le sang (Flesh + Blood) en DVD et en blu-ray (exclusivité française!), un des tous meilleurs  films du réalisateur Néerlandais Paul Verhoeven ; malgré cela, il reste encore assez méconnu, encore aujourd'hui.

    La chair et le sang nous offre un tableau du Moyen-âge barbare, violent et sensuel, concrétisant la promesse de son titre. On y retrouve Martin, interprété par Rutger Hauer, le Roy Batty de Blade Runner en 1982, entouré d'une bande de mercenaires complètement allumés. Leur ancien frère d'armes, Hawkwood, les a trahi au profit du seigneur Arnolfini. Qu'à cela ne tienne, Martin et sa bande retrouvent les deux hommes et enlèvent la  belle-fille d'Arnolfini -interprétée par la toute jeune Jennifer Jason Leigh-, puis envahissent son château. Steven, un jeune homme érudit et passionné de science, à qui Agnès était promise, va tout faire pour la récupérer. L'esquisse du scénario ne dépareillerait pas dans la longue liste de films d'aventures moyen-âgeux qu'a pu produire hollywood durant son âge d'or : un preux chevalier vient arracher une princesse en détresse des griffes d'un bandit sans foi ni loi. Et pourtant, le film va à l'encontre de tous les poncifs du genre. Fini, les ciels radieux en Technicolor, les vilains grimaçants, les impeccables salles de banquets, les combattants virevoltant moulés dans leurs collants multicolores ! Au lieu de ça, le film table sur la peinture sans concession d'une époque sombre et cruelle, bâtie sur une succession d'ambiguïtés.

    Tous les personnages sont montrés sous leurs mauvais jours, les nobles et les religieux complotant, les mercenaires sont incultes et violents ; Steven, le jeune érudit, est le seul à n'être que l'incarnation de l'amour romantique par excellence... que le réalisateur tente à tout prix de désamorcer : le serment d'amour de Steven et Agnès se déroule au pied d'un arbre où deux pendus bien amochés sont en train de pourrir ! D'autre part, ce sont les méchants qui sont les héros de la chair et le sang, prenant la encore le contre-pied du film de chevalerie.

    De même, deux mondes s'opposent, symbolisés chacun par un des personnages : La chair et le sang, c'est le moyen-âge contre la renaissance, la croyance contre la science et la connaissance, Martin contre Steven. Au centre de toutes les attentions, le personnage d'Agnès est double, tout à la fois amoureuse de l'esprit de Steven et du corps de Martin : d'abord inexpérimentée, elle sera violée par la bande, puis ensuite, avec Martin, elle découvrira contre toute attente un plaisir inégalé. Leur scène d'amour dans un bain vaporeux, capte une puissance érotique incomparable, ce qui rappellera aux amateurs  que Verhoeven a plus tard réalisé Basic Instinct, avec là encore, une blonde incendiaire, Sharon Stone. On est bien loin de l'image vierge et diaphane de la princesse « classique ». Lors d'une tentative de sauvetage, une invention de Steven suscite même le rire, sûrement non intentionnel, tellement la grosse machine en bois qui s'avance devant la portez du château ressemble à celle qu'on a pu apercevoir dans Monty Python sacré Graal !

    On a sûrement là une des preuves des difficultés rencontrées sur le film, tant Verhoeven a perdu la bataille du contrôle sur La chair et le sang ; il s'est en effet vu imposer l'histoire d'amour entre Agnès et Steven par Orion films, alors que lui aurait aimé axé tout la dynamique sur la lutte entre les deux anciens frères d'armes désormais ennemis. D'un autre côté, Rutger Haurer, comédien fétiche du cinéaste, veut le beau rôle : il un beau début de carrière aux états-unis -Blade Runner en 82 avec Ridley Scott, Ladyhawke de Richard Donner en 1985, film dans lequel il a une rôle chevaleresque aux côtés de Michelle Pfeiffer- ; mais cela n'y change rien : son personnage est un bandit violent, Verhoeven et Hauer se brouillent et à ce jour La chair et le sang constitue leur dernière collaboration.

    Le film n'est pas non plus avare en violence de toute sorte ; la bataille qui inaugure le métrage, qui permettra à Arnolfini de retrouver sa cité, en est un bon exemple : membres arrachés, têtes scalpées, rien n'est vraiment épargné au spectateur. Plus tard, la peste jouera un rôle prépondérant dans le film, se propageant dangereusement dans la région. C'est un peu la marque de fabrique de Verhoeven, qu'on surnomme le Hollandais violent ; il réalisera deux ans plus tard son premier film américain, RoboCop, qui laisse là aussi quelques traces ensanglantées dans l'imaginaire des cinéphiles. C'est la violence et les excès en tous genres (sexe, amoralité) qui sont la cause de son départ des Pays-Bas, où il a pu tout de même réaliser de véritable perles ; on pense à Katie Tippel, l'odyssée d'une jeune femme qui, d'une pauvreté sans nom, arrivera à s'insérer petit à petit dans l'aristocratie ; ou encore à Soldier of Orange, un film de guerre très romanesque avec déjà Rutger Hauer dans le rôle principal. La chair et le sang est son premier tourné hors de son pays, en langue anglaise. C'est une véritable charnière dans la carrière de Verhoeven, qui œuvrera par la suite principalement aux Etats-Unis (il ne reviendra tourner dans son pays qu'au milieu des années 2000, pour le très beau Black Book). 

    La très belle musique de Basil Poledouris, dans la mouvance de son travail sur le magnifique Conan le barbare, est puissante et entraînante, participant à donner au fil sa réalité historique.

    Mélange détonnant, excessif et jouissif, La chair et le sang saura faire oublier ses quelques anachronismes, restant aujourd'hui un des plus grands films sur le Moyen-Âge : à (re)découvrir de toute urgence !

  • Jane Eyre (2011)

    Un film de Cary Fukunaga

    7960829238_db63a96088_m.jpgSorti en salles en catimini en plein été, cette nouvelle version de l’œuvre de Charlotte Brontë mérite qu'on s'y attarde. Jane Eyre, avec plus d'une dizaine d'adaptations au cinéma, ne laisse pas de fasciner les réalisateurs, avec son histoire tragique, sur fond d'histoire d'amour contrariée. Ici, la lande brumeuse et les teintes, quasi-transparentes, transforment le récit en ballade onirique, complexifiant un peu la trame chronologique du roman avec quelques allers-retours temporels.

    Cary Fukunaga comprend bien qu'avec un classique tel que Jane Eyre, tout miser sur l'emballage audio-visuel ne suffit pas : ce sera un film d'acteurs. Et sans mentir, c'est un quatuor d'exception qui nous sert royalement le texte tourmenté de Brontë. Mia Wasikowska, l'Alice au pays des merveilles de Tim Burton, offre sa fragilité et son visage diaphane à la partition douloureuse du personnage-titre. Peu à son avantage, le visage et le corps corseté dans une tenue quasi-unique durant tout le film, elle donne vraiment l'image d'une femme qui veut s'affranchir du rôle traditionnel dédié à son genre sur la période. Michael Fassbender (Shame, X-men : le commencement), acteur découvert sur tard mais réellement bluffant de charisme et d'intensité toute animale, incarne un Rochester sûrement moins dur qu'il ne l'aurait fallu, mais nous fait bien saisir l'attirance qu'il peut provoquer chez la jeune Jane Eyre. Leur différence d'âge, prégnante dans le roman, ne transparaît guère ici. Le rôle du pasteur John Rivers échoue au rare mais juste Jamie Bell, qui va recueillir Jane Eyre après sa fuite du château de Rochester. Sa relation avec Jane Eyre (ou plutôt Jane Elliot, la fugitive voulant dissimuler son identité) est en quelques sorte l'exacte opposé de celle avec Rochester : à des échanges verbaux profonds et une passion dévorante, celle-ci est raisonnée, de l'ordre de la fraternité et de la bienveillance. Enfin, Judy Dench, internationalement connue pour son rôle de M dans les James Bond avec Daniel Craig, fait aussi des merveilles avec son personnage de gouvernante, un peu en retrait,  mais d'un support considérable pour l'héroïne.

    Alors, malgré ce qu'on vient d'écrire, vous me direz, rien de nouveau sous le soleil ? Le cinéma contemporain continue sans relâche d'épuiser des textes classiques, dont on a par le passé déjà eu des adaptations mémorables ? Exemple, la version de Stevenson et son casting ahurissant. Oui, mais... celui-là est tout de même réussi, et à sa galerie d'acteurs impeccables, on ajoutera une aura flirtant avec le fantastique, ce qui est loin de nous déplaire ! Un feu se déclare en pleine nuit dans la chambre de Rochester, un tombereau de suie envahit une pièce du château, ... Des moments déstabilisants qui marquent durablement, et qui font douter de la résolution de l'intrigue. Ma foi, c'est bien tout ce que je demande à ce film plus qu'honnête.   

  • Avengers (2012)

    Un film de Joss Whedon

    7906241746_d43234fa27_m.jpgLe cinéma américain nous offre depuis une dizaine d'années notre dose de super-héros, devenus désormais incontournables sur le médium. Cependant, la démarche initiée par Marvel depuis Iron Man (Jon Favreau, 2008) est inédite : introduire les personnages marquants de son univers, puis en offrir la synthèse par leur regroupement dans un seul film : ainsi aboutira le projet Avengers. De la même façon, dans la réalité des films, Nick Fury (Samuel L. Jackson) compose "the Avengers Initiative", recrutant à chaque nouveau film le personnage principal. Captain America, Hulk, Thor et Iron Man ont tenu le haut de l'affiche, avec des fortunes diverses : si Iron Man proposait un personnage rock n' roll, cynique, un orgueilleux magnifique, les autres ne sont pas logés à la même enseigne. Si Captain America est à peu près épargné grâce au décalage propre au film d'époque -sans transcender un schéma très routinier-, L'Incroyable Hulk (Louis Leterrier, 2008) est un actioner comme les autres, Thor (Kenneth Branagh, 2011) se noie dans un ridicule assumé, sans parler d'un Iron Man 2 (Jon Favreau, 2010) souffrant quant à lui d'un contre-performance d'anthologie. Bref, le super-héros boit la tasse. Compte tenu de ce passif très moyen, que pouvait-on espérer de ces Avengers enfin réunis ?

    Comprenons-nous bien, j'abordai la vision du film avec bonheur : d'abord assez indifférent au projet malgré mon grand intérêt pour le genre, l'emballement public m'avait convaincu. Or, si Avengers reste dans la norme Marvel, point d'étincelles à l'horizon : il ne détrônera pas Iron Man, premier du nom.

    Empruntant à plusieurs films pré-existant sa matière scénaristique, le début peut ainsi désarçonner pour qui n'a pas suivi les dernières péripéties des héros Marvel : la place prépondérante du Tesseract, le cube cosmique vu dans Thor, puis Captain America, est symptomatique du récit "sériel" que tente de filer Marvel. 

    Avengers subit également la dynamique du "bigger, faster, louder" dont est coutumière l'industrie hollywoodienne. Ainsi, la séquence d'ouverture, se clôturant par un explosion dantesque, pourrait très bien s'insérer comme climax final d'un autre film. Après cette détonante scène d'intro qui nous prend un peu de court, le film continue d'enchaîner les scènes d'action en laissant peu de chance aux personnages d'exister, en particulier Thor (dont l'entrée en scène arrive comme un cheveu sur la soupe), et même le Cap, souvent réduit à une caricature par les piques -très drôles- de Tony Stark. Dommage, car l'interprétation excellente de Mark Rufallo (Bruce Banner / Hulk) méritait d'être plus développée. Petite incompréhension au passage : comment Hulk, dont le comportement incontrôlable est bien démontré lors de sa première transformation, devient policé en ne prenant pour cible que les adversaires des Avengers, sauvant même Iron Man ? Le contrôle de la personnalité montrueuse de Banner, justifié par un "Je suis toujours en colère", n'est pas non plus très clair... Est-t-il toujours lui-même alors qu'il est Hulk ? Les auteurs du comic-book ont depuis toujours tranché pour l'autre option, allant même jusqu'à faire aujourd'hui du docteur Banner et de Hulk deux personnes distinctes ! 

    Un peu comme Thor (et ses références à la pop-culture un peu dépassées, remember Xéna), Avengers essaye de trouver un ton décalé, en insérant dans des séquences relativement sérieuses des appartés totalement farfelues, à l'instar de cet informaticien qui, une fois le grand speech de Fury passé, jette un œil autour de lui et se met à jouer à Space Invaders... Clin d’œil geek tellement décalé qui ne marche pas vraiment, nous sortant de l'univers du film, au contraire des surnoms donnés par Stark, assimilant Thor au Patrick Swayze de Point Break, et surtout Oeil de Faucon (Jeremy Renner) à Legolas du Seigneur des Anneaux, réflexion que le spectateur se fait dès qu'il voit le personnage décocher ses flèches. Au final, le film manque de respirations, et aussi d'une musique à la hauteur. Alan Silvestri, si inspiré par le passé, ne propose ici qu'une partition déjà entendue, mêlant une orchestration à la Danny Elfman pour Spider-Man (par exemple dans Assemble : percussions métalliques, envolées de violons). A part ses bonnes saillies, rien de neuf à l'horizon, donc, pour cet Avengers pas déhonorant, mais bien peu enthousiasmant : la synergie annoncée n'a pas eu lieu.