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  • Tim Burton au Pays des merveilles

    Ces derniers jours, on a vu apparaître sur la toile la première bande annonce d'Alice au pays des merveilles revue et corrigée par Tim Burton. Outre la présence de Johnny Depp, devenue presque obligatoire dans un film du cinéaste californien, on notera le mimétisme parfait qui semble s'opérer entre ces premières images et le film d'animation réalisé par le pool Disney en 1951.

    Le look d'Alice, La chute dans le trou, le voyage à la verticale dans un tourbillon d'ojets hétéroclites, la salle en damier, la potion qui fait rapetisser, tous ces moments sont ancrés dans la mémoire cinématographiqe d'un bon nombre de spectateurs. Ceci dit, pendant que ces images familières défilent à l'écran, une différence notable se fait entendre : la partition musicale tourmentée qui semble créer un suspense, une attente, en apparente contradiction avec des images connues. Musique signée Danny Elfman, comme à l'accoutumée ; elle fait partie intégrante de la patte Burton, qui imprime à la bande annonce sa marque évidente, et indique une première réappropriation du récit. Après cette introduction posant bien les choses (situer un univers connu et indiquer la particularité du style Burton), on a droit  des images plus inhabituelles qui viennent prouver qu'il ne s'agit pas là d'un simple remake, ou de régurgiter une forme universellement connue.

    On aperçoit certains personnages absents de la précédente version de Disney (le premier logo nous dévoile, si l'on ne le savait pas déjà, qu'il s'agit toujours d'une production de la firme aux grandes oreiles), telle la reine blanche, et le look de certains personnages (la reine de coeur) est tout à fait nouveau. Autre nouveauté, et non des moindres, le personnage central, narrateur de la bande annonce, comme certainement du film à venir, n'est autre que le chapelier fou alias Johnny Depp. Il est d'ailleurs le premier au générique et le seul dont le nom est présenté dans les images de la bande annonce, le reste du casting restant isolé dans les crédits finaux. Ainsi, alors que Johnny Depp squatte l'espace et le son de son drôle d'air, Alice n'a pas même une ligne de dialogue. Version Burton oblige, l'acent sera indubitablement mis sur la folie de Johnny (et de son costume). Les autres éléments restent plus communs mais attestent du sens hybride du film, mélangeant vrais acteurs et personnages en images de synthèse dans le même cadre, pourrait-on ajouter, avec une réelle réussite. Le lapin blanc, Twiddle Dee et Twiddle Dum, ainsi que la chat de Chester sont ainsi virtuels. Ce dernier ne fait-il pas un peu penser au chat Potté de Shrek dans une version -un peu- démoniaque ? On a hâte, en tous les cas, que l'univers d'Alice atterrisse dans nos salles. Ceci dit, mars 2010 est encore loin ! Patience... Et ceux qui ont la chance d'avoir une salle projetant en 3D près de chez eux risquent d'en avoir pour leur argent (malgré qu'il leur faudra débourser quelques euros supplémentaires...)

  • Dossier : la cinéphilie et le DVD, partie 4

    Voici l'avant-dernière partie de notre dossier consacré au dvd et la cinéphilie, consacrée ici au caractère profondément obsessionnel de la cinéphilie, et que le dvd, par sa structure et sa conception, reprend à son compte.


    F. L’étude d’un DVD : Invasion Los Angeles (They live, John Carpenter, 1988)

    1. John Carpenter, un auteur à la française

    John Carpenter réalise Invasion Los Angeles en 1988. Il s’agit d’un film fantastique. Le réalisateur s’est illustré dans le genre depuis son premier long, Dark Star, en 1974. Dès ses débuts, il est soutenu par une partie de la presse spécialisée française, au sein notamment des Cahiers du Cinéma, et plus largement à travers toute l’Europe. Il est omniprésent dans la confection de ses films : production, scénario, réalisation, musique, montage, on voit aussi très souvent son nom faire partie intégrante du titre du film, comme pour John Carpenter’s Vampires ou John Carpenter’s The Fog. Aux Etats-Unis, à l’examen du genre qu’il illustre, son rayonnement est bien moins important, au point que l’intéressé déclare : « En France, je suis considéré comme un auteur, en Allemagne, comme un metteur en scène, en Angleterre, comme un réalisateur de films d’horreur, et aux États-Unis, comme un fainéant ». Cela résume bien sa posture. Il a utilisé bien souvent le genre fantastique sous lequel se terre une critique politique acerbe, comme c’est le cas avec Invasion Los Angeles.

    2. Le scénario

    Pour bien comprendre le DVD, il faut se replonger quelques instants dans la trame du film. Invasion Los Angeles prend pour personnage principal un ouvrier au chômage du nom de John Nada (« rien » en espagnol), qui arrive à Los Angeles. Il y découvre un trafic de lunettes bien particulières. Une fois portées, elles dévoilent un monde très différent de celui que nous connaissons. En noir et blanc, dans lequel certaines personnes se révèlent être des extra-terrestres, qui dominent notre monde de l’intérieur depuis bien longtemps. Les panneaux publicitaires, journaux, télévision, projettent en réalité des messages subliminaux qui hypnotisent les Terriens : Dormez, Obéissez, Reproduisez-vous, Consommez, etc. On sent bien sous le prétexte fantastique poindre une dénonciation de l’époque Reaganienne, conspuée par le réalisateur.

    Retrouvez la quatrième partie en texte intégral (pdf, 8 p., 36 ko)