Un film de Leonard Nimoy
Star Trek II : la colère de Khan est un succès mondial (enfin, sauf en France, comme d'habitude). Tant est si bien que très peu de temps après sa sortie au cinéma, le producteur Harve Bennett a le feu vert pour plancher sur la suite. Souvenez-vous : à la fin de Star Trek II, un suspense insoutenable : l'icône Spock meurt, se sacrifiant pour la survie de l'équipage de l'Enterprise. Leonard Nimoy, ayant repris goût à ce personnage qui a fait sa renommée, souhaite être partie prenante de cette suite dont il sera le sujet principal : très tôt, Harve Bennett décide en effet que le fil conducteur du film sera la résurrection de Spock. Autre héritage du film précédent : la création de la planète Genesis, grâce à un appareil de terraformation. Cette planète, sur laquelle est envoyé le sarcophage contenant la dépouille de Spock, est au centre de l'intrigue : sa réalisation est imparfaite, et son sursis sera de courte durée. Nimoy souhaite également inclure les klingons, adversaires historiques de Starfleet, dans l'affaire.
Si la majeure partie du film découle directement du précédent, il y a quelques nouveautés : Kirstie Alley ne reprend pas son rôle, étant vraisemblablement trop gourmande question salaire. L'actrice Robin Curtis reprend le flambeau jusqu'à l'épisode suivant, Retour sur Terre (Leonard Nimoy, 1986). De même, cet opus marque le retour de Sarek, le père de Spock, interprété par Mark Lenard, comme dans la série d'origine. Les moeurs vulcaines prennent une importance considérables dans cet épisode, légitimant encore plus Nimoy, devenu un des plus grand "vulcanologues" (dixit Harve Bennett). Pour autant, le changement d'acteur à réalisateur ne plurent pas à tout le monde, et Nimoy fut mis à l'épreuve par ses compagnons de route. William Shatner n'en est pas revenu, proclamant à qui veut l'entendre que tout ce que sait Nimoy en matière de mise en scène, il le lui doit... Shatner profitera d'ailleurs de la renégociation de son contrat pour l'épisode IV pour exiger le poste de réalisateur pour le futur Star Trek V (pour rappel, le pire des épisodes, et de loin, de toute la saga).
Autre affaire à suivre, la destinée du fils de James Kirk, David : Les fils sont tissés, restent à en faire un bel ouvrage. L'arc narratif principal, en dépit de sa richesse pour la mythologie de la saga, est tout de même assez faible et met un bon moment pour se conclure, même s'il est l'occasion de l'équipage historique de l'Enterprise de constituer une galerie de renégats bougrement sympathiques. On joue toujours la carte des vieux qui en ont toujours sous la semelle, contre des jeunes qui ne semblent pas avoir le même esprit de combativité. A noter, le vaisseau Pour cela, les effets spéciaux, conçus par ILM pour la seconde fois de l'histoire de la saga, sont de très belle facture. Le vaisseau Excelsior, censé succéder au vieillissant Enterprise, est réussi, tout comme les poursuites spatiales et la destruction de vaisseaux qui conclue le film.
Finalement, et même si Christopher Lloyd est bon dans toute la démesure d'un chef klingon, Star Trek III est beaucoup plus porté sur la mystique que sur l'action et les prouesses spatiales : l'esprit de Spock investissant Bones, le rituel du jeune vulcain sur la planète Genesis, enfin le retour de l'esprit de Spock dans son corps. Véritable centre d'une trilogie non préméditée, Star Trek III, premièe réalisation de Nimoy, est un Star Trek dans la bonne moyenne, mais brille plus dans ses séquences d'introspection que d'action.