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parodie

  • Shrek (2001)

    Un film d'animation de Andrew Adamson & Vicky Jenson

    5189214660_3700e4257d_m.jpgUn ogre bougon tout vert, accompagné d’un âne farceur, doit sauver une princesse en détresse pour retrouver le droit de propriété de son marais. Mais les sentiments s’en mêlent…
    Voilà donc le "bijou d’animation" de Dreamworks, celui qui a fait trembler Disney en engrangeant plus de recettes que Kuzco, l'empereur mégalo. On savait, depuis quelques années déjà, que Disney n’avait plus le monopole du divertissement familial animé. Avec l’arrivée de studios concurrents et de films à la hauteur (Anastasia, Le Prince d’Egypte, ou encore Le Géant de Fer, aujourd'hui bien lointains), on a eu droit à une offre diversifiée. Cependant, Shrek était un événement autrement plus majeur que les autres, car venait chasser sur les terres bien gardées de la filiale animée en images synthèse de Disney, Pixar, pionnier avec Toy Story. C’est aujourd’hui la norme, qu’on le veuille ou non, et le récent (ultime ?) essai de Disney en la matière, La princesse et la grenouille, n’est pas là pour nous rassurer quant au  futur de l’animation traditionnelle à grande échelle.

    Le défi était de taille. On annonce un film qui fait voler en éclat les mythes Disneyiens, et on reste sur sa faim. Car, l’ogre, c’est vrai, fait dans le gras : il rote ,il pète, et ô mon dieu, une princesse fait de même. Entre pastiche de films (tous bien supérieurs à celui-ci) et volonté de se démarquer de la production enfantine habituelle, on a l’impression que Shrek ne sait pas sur quel pied danser. Les chansons pop qui ponctuent l’action font assez tâche sur l’ensemble, et le duo central ne fait pas beaucoup d’étincelles.

    La qualité de l’animation est, c’est vrai, assez impressionnante. Certains éléments, notamment les cheveux et les textures de la nature (herbe, feuilles) sont rendues avec un réalisme étonnant. On peut poser là un débat important : le réalisme, est-ce là l’objet d’un film d’animation ? Au vu de la production de ces dernières années, tout porte en effet à le croire, base tangible permettant paradoxalement l’entrée de plain pied dans des mondes fantastiques. La question reste néanmoins posée, car l’animation de synthèse à encore des progrès à faire si on veut qu’elle serve bien un scénario. Un scénario, c’est sûrement ce qui manque à ce film sans réelle consistance, enchaînement de sketches qui mise tout sur le graphisme et la gouaille des doubleurs voix (Mike Myers et Eddie Murphy en version originale).

    Manquant certainement de sincérité, ce premier film d’une désormais tétralogie n’arrive pas, en ce qui me concerne, à la cheville des production Pixar, et l’orientation prise, faussement jeune à base de parodies incessantes (voir le dernier Halloween Special qui, en plus de pomper le principe des Simpson, reste cantonné au recyclages de classiques, rang auquel il n’appartiendra jamais pour ma part), reste un argument marketing : rien de bien passionnant…

  • Hamburger Film Sandwich (1977)

    Un film de John Landis

    3378756252_ec4f5ed147_m.jpgPlus que la paternité de John Landis, qui réalisa par ailleurs des films oubliables si ce n’est Le loup garou de Londres et le fondamental clip Thriller de Michael Jackson, on retient ici la première incursion cinématographiques des ZAZ, alias Zucker-Abrahams-Zucker, qui allaient par la suite orchestrer les aventures les plus débiles (mais jouissives) en compagnie de Leslie Nielsen et de seconds rôles à mourir de rire dans Y a-t-il un pilote dans l’avion, Y-a-t-il un fill pour sauver la reine et autres Hot Shots !

    La veine exploitée par les ZAZ est clairement parodique et ce, dès ce premier essai, film à sketches foisonnant et forcément inégal qui a élevé la parodie à un niveau tout à fait supérieur à ce qu’on pouvait faire auparavant, mais a aussi inspiré des comiques français, notamment les Nuls avec, en première ligne, le culte Grand détournement et La cité de la peur, qui reprend, en francisant les paroles, la chanson du générique de Hamburger Film Sandwich, la Carioca.

    On peut donc trouver à HFS (alias Kentucky Fried Movie, référence à la chaîne de fast food américaine KFC, Kentucky Fried Chicken) une dimension télévisuelle vraiment assumée, l’enchaînement non-stop des sketches sans aucun lien narratif entre eux se rapprochant d’un effréné zapping télé. Appuyant cela, les guest-stars aperçus ici et là sont souvent issus du monde télévisuel, à l'image de Bill Bixby , qui incarne à l’époque Bruce Banner dans la série Hulk. Les segments du film sont des publicités, des bandes annonces, des passages d’émissions télé dont la variété empêche la lassitude, mais pas l’ennui. Ce système sera, comme on l’a dit, beaucoup repris par l’école comique des années 90, notamment en France avec Les Inconnus. L’ensemble provoque un sentiment d’amusement discontinu devant l’inégalité comique des situations : on remarque une structure oscillant entre des moments plus calmes, moins euphoriques (certaines tentatives d’humour assez ratées, comme la plupart des blagues dans le segment Pour une poignée de yens, parodie d’Opération Dragon), et d’autres, purement géniales, comme le séance de cinéma en Touchorama, où le spectateur reçoit les mêmes claques, les mêmes brutalités que le personnage principal. C’est souvent dans les passages exploitant le comique de gestes qu’il est le plus réussi : le truc tout bête des élèves d’arts martiaux qui tombent les uns après les autres comme des dominos alors qu’ils sont tous assis en tailleur les uns à côté des autres est d’une simplicité étonnante, mais jouit d’un impact immédiat dans l’accumulation, souvent difficile, de ce genre d’exercice. Le film offre ainsi, sûrement involontairement, un mouvement de vagues comiques, allant d’un échec à une réussite, faisant du tout un ensemble tout à fait regardable, même si jamais franchement passionnant. Le doublage français est d’ailleurs tout à fait dans le ton, et sonne mieux que la version originale, instaurant une distance caractéristique par rapport aux événements dépeints. Il est cependant dommage -et relativement incompréhensible -d’avoir fait de la parodie d’Opération Dragon le segment principal du film (35 min. au compteur), tant les gags accumulés ne valent pas un Big Jim Slade d’anthologie, vu dans un sketch précédent.

    S’attaquant à de nombreux genres (érotique, polar, blaxploitation, sentimental, arts martiaux, historique, film catastrophe), on n’y trouve cependant ni le western (pourtant annoncé dans le titre For a fistful of yen, le Pour une poignée de dollars de Sergio Leone), ni le fantastique (si ce n’est une allusion à King Kong qui tombe à plat) ou la science-fiction : c'était avant Star Wars, qui sinon serait passé ici  à la moulinette de la parodie, comme il le sera beaucoup par la suite. Expérience plus familière pour les spectateurs d’aujourd’hui, la vision de cet ovni cinématographique a touché au but en cette fin de décennie 70, engrangeant un sacré pactole vu la mise de départ (20 millions de recette pour 1 million de budget !), ce qui a déterminé la carrière des trois drôles pour le reste de leur vie... Précurseur d’une nouvelle "comédie américaine", ce pionnier qu’est HFS est loin d’être le meilleur, mais offre de bon moments, tel ce Touchorama dont on ne se lasse pas...