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Le signe de Zorro (1940)

Un film de Rouben Mamoulian

14068949094_561bcaba62_n.jpgInspiré par le succès des Aventures de Robin des Bois (Michael Curtiz, William Keighley, 1938), la Fox utilise "son" Errol Flynn, Tyrone Power, déjà vu dans Le brigand bien-aimé de Henry King l'année précédente, pour illustrer l'histoire de Zorro. Le personnage a déjà été immortalisé par Douglas Fairbanks dans la version muette de 1920, puis plus tard dans les serials sortis par Republic Pictures, entre 1937 et 1949 (bien que la tonalité de ceux-ci s'éloignent fortement du personnage classique).

Tyrone Power joue le bellâtre Don Vega, indifférent en surface aux ignominies infligées à son peuple, et Zorro, le défenseur des opprimés : si la double-vie rappelle les alter-ego des super-héros tout juste nés, l'insolent sourire de Power est calqué sur celui d'Errol Flynn ; et, s'il est fort bon à ce jeu-là, force est de constater qu'il n'égale pas son modèle. La Fox remettra le couvert deux ans plus tard avec Le Cygne noir (Henry King, 1942), pour un film de pirates flamboyant... au moins autant que Capitaine Blood (Michael Curtiz, 1935) et L'aigle des mers (Michael Curtiz, 1940). Au jeu des comparaisons, Le signe de Zorro, s'il est loin d'être indigne, pèche tout de même par une intrigue trop linéaire, peu de péripéties, et une mise en scène assez plate, juste relevée par la joute finale à l'épée. Linda Darnell, si elle est adorable, fait un peu cruche et n'a pas vraiment le temps d'exister - mettons au bénéfice du film la séquence de la chapelle, Vega se fait passer pour un ecclésiastique. Le reste du bon casting n'est qu'une resucée de Robin des Bois : Eugene Palette était Frère Tuck et ici le moine Felipe, et l'excellent Basil Rathbone, auparavant Charles de Guisbourne, le capitaine Esteban. Sa maîtrise de l'escrime est encore une fois utilisée à bon escient, mais on remarque du même coup sa plus grande aisance, et nous demandons comment il fait pour perdre son duel.

La musique d'Alfred Newman est à-propos, brandissant à chaque apparition du cavalier noir le bondissant thème du héros. On remarquera que Zorro est indifféremment muni du loup, le masque sur les yeux, puis à un autre moment, il n'arbore qu'un large foulard noir qui lui cache le bas du visage (rappelant aussi le héros de pulp magazine The Shadow). Le rôle de l'assistant muet de Zorro n'existe pas dans cette version, même si on en retrouve une réminiscence chez le personnage du cocher qui ramène Vega à la demeure familiale.

L'affaire est rapidement menée, Zorro taillant des Z à tout de bras, jusqu'à la confrontation finale, elle aussi expédiée. Le film grade le charme des productions hollywoodiennes de cette époque bénie, mais manque d'un peu de pep's pour rester gravée dans l'éternité. La Bibliothèque du Congrès a été moins sévère que moi sur ce coup, incluant Le signe de Zorro dans le National Film Registry en 2009, consacrant ainsi son importance culturelle et esthétique, et ils ont quand même raison...

Commentaires

  • Hello Raphael,

    Comme tu peux t'en douter, je ne suis pas aussi dur que toi concernant ce film. J'ajouterai que c'est pour une fois une réalisation de Rouben Mamoulian et non d'Henry King. Ce dernier était en effet le réalisateur attitré de Tyrone Power à la Fox. Je suis d'accord avec toi sur la comparaison Flynn / Power. Ceci étant peut être ne faut il pas comparer et prendre le film pour ce qu'il est. A noter que l'édition sortie dernièrement comprend un superbe livret qui raconte la conception du film, et le très difficile travail de l'équipe avec le producteur Darryl F Zanuck et la fameuse anecdote où Power signe un Z sur un coffre de bijoux et dit ensuite des horreurs sur le Z qui veut dire Zanuck !! Quand ce dernier regarda les prises de la journée en séance privée, il a du être très surpris de la blague un peu appuyée de Power à son égard.

    Amicalement.
    Stéphane (HC).

  • Hello Stéphane,

    j'ai trouvé le film pas si mal mai en deçà des attentes que portais à son égards. Pas mal tout de même ! Mais pour le coup, je préfère quand c'est Henry King qui est à la barre, notamment sur le Cygne noir.

    A bientôt,

    Raphaël

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