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hollande

  • Spetters (1980)

    Un film de Paul Verhoeven

    Après Soldier of Orange (1977), grande fresque historique au budget conséquent, Verhoven se tourne vers un projet plus modeste, qui parle de la jeunesse de l'époque en Hollande. Il ne s'attendait peut-être pas à déclencher un tollé dans son pays, événement dont le "Hollandais violent" est plus coutumier aujourd'hui.

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  • Business is business (1971)

    Un film de Paul Verhoeven

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    Pour son tout premier long métrage, le hollandais violent réalise un drôle de film, et ce dans tous les sens du terme : l’odyssée de deux prostituées dans cette bonne ville d’Amsterdam, aux allure de cirque des comportements déviants-mais-rigolo. Fières d’exercer leur métier, les deux femmes s’évertuent à satisfaire tous les caprices de grands malades, à coup de méchante maîtresse qui punit le mauvais élève (classique), de basse-cour emplumée (plus rare) ou (summum) d’une séance de vraie frousse visiblement très stimulante pour certains -avec un bonus financier si cris de terreur supplémentaires. Au cas où notre énumération semblerait obscure, visionnez le film, ce n’est pas du temps perdu malgré qu’il s’agisse là d’un travail mineur de Verhoeven.

    Comme on le verra plus tard, dans Katie Tippel (1975) ou bien Showgirls 20 années après, le thème de la prostitution et du corps-objet a toujours habité le cinéaste, qui nous le rappelle aussi via le personnage principal de son dernier Black book, où la belle Carice Van Houten doit jouer de tous ces atouts pour trouver une issue dans la période du 2e conflit mondial. A la différence qu’ici, et ce même si business is business justement, tout se fait dans une légèreté qui rappelle les comédies italiennes jouant sur le côté gentiment polisson de leurs intrigues - j’en veux pour preuve un Parlons femmes (Ettore Scola, 1967) ou bien un Boccace 70 (1962, Fellini, Visconti, Monicelli, rien moins que ça), tous deux films à sketches où de plantureuses jeunes femmes font tourner la tête à des hommes rapidement perdus. La fête s’accompagne dans Business is business d’une bande son ad hoc, aux intentions, sinon comiques, clairement pleine d’entrain naïf. Les couleurs très saturées et les personnalités pour le moins extravagantes des jeunes femmes préfigure les personnages des films d'Almodovar.

    Bien sûr, c’est la figure typique de la pute au grand cœur qui nous est servi sur un plateau, avec histoire d’amour à la clé. Comme quoi Verhoeven nous prouve à chaque fois que, malgré la crudité de certaines images ou l’horreur réelle de ses situations, se cache en lui un grand romantique, ceci dit un peu schizo sur les bords.

    Première collaboration Verhoeven - De Bont, alors directeur photo, Business is business, même s’il est traversé de bonnes idées de mise en scène, n’a pas la maîtrise d’un Katie Tippel, ou d’un La chair et le sang (1985), pour ne citer que des travaux antérieurs à ses plus grandes réussites que sont RoboCop (1988) ou Starship Troopers (1997). La photo très réaliste du film qui nous intéresse alimente le fond de l’histoire, il est donc normal qu’elle ne soit pas très sophistiquée.

    Coup d’essai, loin d’être un coup de maître, le film fait néanmoins preuve d’une cohérence à  toute épreuve avec les films suivants du réalisateur. Une pierre de fondation mineure mais intéressante dans la construction de son parcours.

    Source image : capture dvd Metropolitan

  • Katie Tippel (1975)

    Un film de Paul Verhoeven

    783079katie.jpgLes débuts du réalisateur Paul Verhoeven en Hollande restent aujourd’hui mal connus, camouflés par les films de sa période américaine, plus célèbres -RoboCop, Total Recall, Starship Troopers- qui l’établissent comme un homme de films hollywoodiens à gros budgets, ayant une préférence pour les récits de science-fiction. Ses premiers films donnent à voir un visage très différent, plus modeste et proche de la vie quotidienne, notamment via Katie Tippel, que l’on peut redécouvrir grâce à l’inestimable coffret DVD édité en 2004 par Metropolitan.

    Katie Tippel est une jeune femme issue d'une famille pauvre qui se débat pour survivre. Ses conditions de vie sont déplorables, sa famille est d'une bêtise crasse mais Katie, étrangement, semble échapper à ce déterminisme. Sa soif de vivre, son refus de se soumettre et sa foi -peut-être inconsciente-  en son destin évitent au film tout misérabilisme. Inlassablement, elle enchaîne des épreuves terribles (viol, coups, tromperies) et les boulots avec le sourire. La bande originale, enjouée, et la photographie, lumineuse et colorée -travaillée par le futur réalisateur Jan de Bont- soulignent cet état d'esprit. Le sujet du film est le destin, mais aussi l’innocence ou plutôt le refus de la perte de l’innocence, joué avec un naturel confondant par la solaire Monique Van de Ven, qui retrouvait Verhoeven après son rôle mémorable dans son précédent film, Turkish Delight. La scène du viol de Katie illustre ce propos : alors que Katie joue à créer des ombres chinoises avec les mains, le sexe de son patron apparaît lui aussi en ombre chinoise à ses côtés. Katie ne peut s'empêcher de rire devant le comique de la situation -avec le spectateur-, mais va subir un viol ; une fois cela passé, elle s'enfuit et jette une pierre dans la vitrine du magasin, puis part en riant. Geste de révolte d’enfant, jetant toujours un regard innocent, étonné, amusé devant les situations les plus extrêmes. A ses côtés on retrouve un tout jeune Rutger Hauer (La chair et le sang, Hitcher) débordant de charisme.

    Adapté d’une histoire vraie ayant fait le tour de la Hollande à la fin du XVIIIème siècle, Katie Tippel est un cri d’espoir, qui démontre déjà tout le talent de Verhoeven, qui ne recule pas devant la cruauté et qui traque l'animalité des comportements humains ; la face cachée mais toujours présente (voir l’excellent Black Book pour s’en convaincre) d’un grand réalisateur.