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Trilogie Quatermass, 2ème partie : La marque (1957)

Un film de Val Guest

7631783418_e3e0e171db_m.jpgLe film vient à peine de débuter qu'une envolée de violons de James Bernard, déjà un habitué à la Hammer Film, nous plonge dans la tourmente à venir. Celle d'un couple, dont l'homme est blessé au visage, causée par une projection inattendue. Les roues de leur voiture filent sur l'asphalte noir comme l'ébène ; ils tombent sur le professeur Quatermass (toujours interprété par Brian Donlevy) quand survient l'écran-titre, "Quatermass 2". La marque (ou Terre contre satellite lors de sa sortie sur les écrans français) a l’insigne honneur d'avoir été le premier à utiliser un chiffre pour s'auto-désigner suite du premier film, pratique qui deviendra monnaie courante à partir des années 70, 80, et encore plus dans les décennies suivantes.

Au-delà de son titre, La marque se pose en suite directe du premier opus, Le monstre, ayant remporté un franc succès ; le "projet lunaire" de Quatermass, qui a occasionné de nombreuses pertes humaines dans le premier épisode, est mentionné, mais abandonné par le gouvernement. Mais Quatermass est un personnage très obstiné, et n'en démord pas : il veut envoyer "100 fusées sur la Lune". Un des célèbres plans du premier film, montrant la fusée, le laboratoire et la voiture de Quatermass, est réutilisée. Si l'inspecteur Lomax revient, il est ici incarné par un autre acteur, John Longdon, qu'on a pu voir chez Hitchcock (Blackmail, 1929, La taverne de la Jamaïque, 1939), ou Michael Powell. S'il est à n'en point douter une suite, La marque est aussi un film Hammer à part entière, avec son équipe d'habitué et ses acteurs / actrices fétiches. On retrouvera ici l'inévitable Michael Ripper, abonné aux rôles de piliers de bar dans toute la filmo Hammer.

L'intrigue est déplacée de Londres à la campagne, dans un lieu nommé Willington Flats. Les météorites qui y tombent régulièrement, causant le traumatisme de la séquence pré-générique, intriguent logiquement le professeur. Arrivé sur place, la méfiance des locaux et l'accueil froid des autorités lui intiment de pousser ses investigations plus loin. Découvrant à sa grande surprise les plan de sa "base lunaire" exécutés dans la campagne de Willington Flats, il va peu à peu déterrer l'inavouable vérité.

Quatermass 2 est un pur film de science-fiction typée années 50, paranoïa ambiante incluse. En effet, tous les corps d'autorité présents dans le film sont suspectés de s'être fait infecté, obéissant tous aveuglément au commandement d'un supérieur inconnu. Les villageois apeurés par l'inconnu, maintenu dans l'ignorance par de fausses informations, sont également typique d'un cinéma de "la peur du rouge".

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La découverte de la vérité est astucieusement progressive, mais cadencée d'un tempo énergique et réfléchi. Après une première tentative qui a permis à Quatermass de voir de l'extérieur les dommages causés par l'usine, il aura l’occasion d'y revenir une seconde fois pour pénétrer à l'intérieur du dispositif, représenté par un enchevêtrement de tuyaux reliés en réseau, bien organisés. La représentation juste d'un complot qui se joue aux degrés les plus haut de la hiérarchie.

Cet opus des aventures de Quatermass, scénarisé par Nigel Kneale, créateur du personnage, est à mon sens le pic qualitatif du cycle pour plusieurs raisons ; d'abord, une trame science-fictionnelle classique mais finement amenée, dans un noir et blanc qui va bien aux trucages requis par l'exercice. Donlevy joue un personnage très sec et peu aimable tout en incarnant tout à fait correctement le "héros", dichotomie pouvant mettre en échec adhésion du public, ce qui est très bien évité ici. Enfin, le film boucle magistralement avec le premier épisode, offrant un final assez retentissant dans le genre. Ne retrouvant le grand écran que dix ans plus tard sous les traits de Andrew Keir, le diptyque Le Monstre / La marque est une belle pierre de l'édifice de la Hammer, dont on retrouve la patte reconnaissable entre mille.

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