Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

The Wiz (1978)

Un film de Sidney Lumet

4402209360_6f28916046.jpg

A l’heure de la sortie de This is it en vidéo, revenons quelques instants sur le premier rôle ciné de Michael Jackson.

Pourquoi a-t-on envie de voir The Wiz ? Pour tenter le décalage de cette version noire du Magicien d’Oz (en fait transposition cinématographique du spectacle musical créé en 1975), pour la vitrine maison qu’en fait Motown -Berry Gordy en avait acquis les droits d’adaptation, et Quincy Jones a contribué à enrichir l’orchestration, interprété par la star Diana Ross-, ou pour la prestation de Michael, Jackson, fondatrice dans sa passion pour le cinéma ? Un peu pour tout ça en même temps, mais le déclic qui nous fait mettre la galette dans le lecteur pourrait bien être cette découverte d’une facette inédite de l’artiste le plus médiatique du XXème siècle.

C’est d’un gros projet qu’hérite le réalisateur de Serpico et d’Un après-midi de chien (après que John Badham, réalisateur demandé par Berry Gordy, ne soit viré... pour avoir critiqué le choix de Diana Ross pour interpréter Dorothy, 16 ans dans le bouquin et 24 dans le musical). Pour rappel, la chanteuse de Supremes avait 34 ans à l’époque du tournage. Le show de Broadway ayant bien marché, les moyens sont mis sur la table. De grands décors, une belle figuration, beaucoup de danseurs, un travail musical de qualité... Le four n’en sera que plus dur : le budget sera à peine remboursé de moitié.

Comment peut-on expliquer ce désamour ? Tout d’abord, la naïveté du message ne seyait pas forcément à la dureté générale et la dimension désabusée des années 70 aux Etats-Unis. Sûrement peut-on aussi avancer qu’un film composé d’un casting uniquement noir ne devait pas plaire à tout le monde, Le magicien d’Oz étant rentré dans le cœur des américains comme un véritable mythe fondateur de leur identité WASP ; alors qu’en fait, il s’agit exactement du même créneau en plus claustrophobique encore, qui est ici défendu (rappelez-vous de "On est jamais mieux que chez soi", leitmotiv aventurier s’il en est). Diana Ross surjoue en effet constamment les côtés dramatiques de son personnage, qui n’est jamais sortie de chez elle, faisant des yeux ronds et apeurés à tout bout de champs, avec la larme très facile. Seule la couleur change.

Artistiquement, les partis pris de mise en scène de Sidney Lumet sont pour le moins étranges, cantonnant le plus souvent dans la position du spectateur qui regarde une pièce. Très statique, n’usant pour la plupart des cadres que d’une échelle de plan (le plan d’ensemble), la mise en scène pêche par une trop grande transparence. De plus, elle est vraiment mise à mal lors des séquences chorégraphiées, qui, si les mouvements dont elles sont constituées sont agréables et intéressant, ne sont aucunement mises en valeur par cette mise en scène.

A la féerie du Magicien d’Oz de Fleming et les autres, est confronté un réalisme urbain qui frappe à chaque coin du cadre (parkings, métros, fêtes foraines sont les lieux clés de l’action). Cette distance, énoncée dans le musical puis reprise, ne joue pas non plus pleinement son rôle, trouvant ces limites dans des passages qui fleurent bon le Z (les piliers du métro qui s’en prennent au quatuor, les singes motards). Que dire des danseurs en strings dorés...

Enfin, pouvons-nous parler de Michael Jackson, qui s’est visiblement amusé comme un petit fou sur ce tournage : sensible, le rôle de l’épouvantail dégingandé lui va comme un gant, citant à la volée des vers de Shakespeare, ou des leçons de vie sorti du panthéon littéraire dont il est lui-même constitué ; son cerveau fait de papier mâché. A 20 ans à peine, il délivre une très interprétation tellement évidente de charisme qu’il vole les scène dans lesquelles il apparaît, évidemment dominé par ses prestations dansées dans lesquelles il était déjà stratosphériquement supérieur. S’il est clair que le maquillage ne le met pas en valeur -ajoutant une pierre encore à l’édifice de ses multiples transformations-, cela semblait l’aider à se défaire d’un rôle qu’il avait à jouer, et ce 24h/24. Comme lorsqu’il était sur scène, s’acharnant à reconstituer un Barnum gigantesque, ce film constitue une belle cour de récré pour l’éternel enfant qu’il semblait être, et dans laquelle il ne fait aucun doute qu’il s’y sentait dans son élément, comme chez lui.

Commentaires

  • Salut,

    Ton blog cinéma est cordialement invité à devenir membre du C.O.B.C.
    Nous y organisons également les "Golden Blogs du cinéma" (première édition!!) qui récompensera les meilleurs blogs cinéma.
    Tu peux nous retrouver à cette adresse: http://c.o.b.c.over-blog.com/
    Toute notre équipe espère que tu participeras à cet événement!!

    A bientôt.

    Bruce Kraft du blog "La Pellicule Brûle".

Écrire un commentaire

NB : Les commentaires de ce blog sont modérés.

Optionnel