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Cowboy Bebop - le film (2003)

Un film de Shinichiro Watanabe

3193002723_d0b6f582d4_m.jpgCowboy bebop - le film fait suite au succès mondial de la série éponyme imaginée par Shinichiro Watanabe. Sortie en 2001, cette adaptation devrait ne pas être la dernière, car un projet de film live avec Keanu Reeves dans le rôle-titre semble être sur les rails.

Se focalisant sur la destinée de chasseurs de primes dans un contexte futuriste, la série est un mélange d’influences tout à fait jouissif, passant du western au space-opera pur et dur, sans oublier le ciné kung-fu (le personnage principal est fan de Bruce Lee) et une note roots américaine apportée par une bande son remuante composée par la grande spécialiste des musiques d’anime, Yoko Kanno. De tous ces aspects il en ressort une parenté assez évidente avec une autre série d’anime absolument indispensable, Cobra.

Le film part a priori sur ces bases pour communiquer toute l’ambiance de la série sur grand écran. Seulement voilà, ce n’est pas tout à fait ça. Si, au niveau purement technique de l’animation, le film arrive à surclasser une série déjà très fluide, l’intrigue paraît fumeuse et la musique, bien que sympathique, un peu hors-sujet par rapport à la série-mère.

Nous suivons les pas de notre groupe de Cowboys aux prises avec un terroriste, Vincent, ayant mis la main sur une arme chimique redoutable, capable d’anéantir pas mal de monde. Le bad guy est assez réussi dans le refus de tout manichéisme, et dans sa folie jusqu’au-boutiste étrangement calme. Le film joue aussi sur le réalisme trop parfait des environnements synthétiques, notamment par l’intermédiaire d’un jeune gamer hacker surdoué qui ne distingue plus aucune différence entre les deux mondes ; le moment où il assiste au meurtre d’un agent de sécurité par Vincent ne lui laisse échapper qu’un "oh ? il est mort... " dénué de toute implication émotionnelle, naturelle face à un tel acte. Le rythme du métrage est très étonnant, alternant de grandes scènes d’action et des pauses philosophiques qui peuvent rappeler l’extraordinaire Ghost in the Shell de Mamoru Oshii d’après Masamune Shirow. L’impact de Cowboy Bebop est malheureusement beaucoup moins clair que son illustre prédécesseur. Ce rythme si spécial convient difficilement  à un trip comme Cowboy Bebop dont la force réside dans son enchaînement d’action non-stop, auquel on ne comprend parfois qu’après-coup les raisons d’être. De plus, le film se doit de traiter chacun des personnages principaux de l’anime là où les épisodes de la série pouvaient ne se focaliser que sur l’un d’entre eux, ou en tous les cas évitaient de s’éparpiller devant la courte durée qui leur était imparti. Ici, on ne peut pas dire que le format long-métrage apporte quoi que ce soit à la série existante.

D’autre part, la musique utilisée pour le film diffère complètement de celle de la série, pourtant une des clés de son ambiance inimitable. On a droit ici à une bande son pop-rock un peu énervée parfois, mais très consensuelle par rapport au parti-pris radical de la série. Elle indiquerait donc que le rythme du film sera effréné, ce qui, on l’a vu, n’est que sporadiquement le cas. On ressort du film avec une impression étrange, celui d’être quand même passé à côté de quelque chose. Les séquences, prises séparément, sont impressionnantes, mais la sauce sensée lier tout cela ne prend pas. S’il est en effet difficile de ne pas jouer au jeu des comparaisons, on dira que les non-initiés savoureront quand même un beau morceau de ce que l’animation japonaise sait nous offrir en terme de savoir-faire, mais pour l’âme il faudra, évidemment, se diriger vers les 26 épisodes aux titres musicaux de la série-mère. Et puis, comment faire mieux que le générique original, franchement ? Allez, pour le plaisir...

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