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  • Expo à ne pas rater : Musique & cinéma, le mariage du siècle ?

    8710082574_0c38b0ab89_m.jpgLa vie culturelle parisienne offre une multitude de manifestations hautement intéressante, qu'en ma qualité d'annécien j'ai rarement l'occasion d'exploiter. Cette occasion-là, pour le coup, est à saisir pour tous les amoureux de la musique de films, et de la musique tout court, d'ailleurs. La Cité de la Musique et le commissaire de l'expo, N.T. Binh, permettent ainsi, jusqu'au 18 août 2013, de se plonger dans un univers où les images -souvent magnifiques- se marient à la musique la plus diverse possible.

    Dès l'entrée, le ton est donné : la pénombre ambiante rappelle l'atmosphère ouatée d'une salle de cinéma, et des sujets télévisés sont accessibles en solo (ou en duo) en s'installent confortablement sur des chaises de réalisateurs. Ces sujets télé, compilation d'émissions où s'expriment des réalisateurs et des compositeurs célèbres (Ennio Morricone, Michel Legrand, Alexandre Desplat, John Williams, en regard de Sergio Leone, Jacques Demy, Jacques Audiard et Steven Spielberg), s'adjoignent de panneaux retraçant l'histoire de la musique de films, de la sonorisation en direct par un pianiste au temps du muet, des premières musiques synchronisées, puis de l'usage de musiques pré-enregistrés et des compositions originales : musique symphonique, moderne... La Cité de la musique a profité de l'occasion pour exposer quelques partitions originales, de la main de ces compositeurs qui ont façonné, et qui font aujourd'hui, les grandes heures de la musique de film.

    Certains écrans proposent des choses assez sympathiques, comme pour 2001, l'odyssée de l'espace : les producteurs du film ont demandé au compositeur Alex North de créer une partition originale pour le film, alors que Kubrick, qui y était opposé, choisira de la musique classique, notamment des deux Strauss (Richard et Johann). Sur plusieurs séquences, le choix nous est proposé de choisir entre les deux partitions (celle de North fut finalement enregistrée en 1993, par le Royal Philarmonic Orchestra de Londres et dirigé par Jerry Goldsmith), le visiteur pouvant changer à la volée. Outre la (re)découverte du score, la confrontation entre l'atmosphère musicale de North -moins mélodique, plus moderne- et les images spatiales de 2001 fonde une expérience entièrement renouvelée.

    L'exposition donne à mon sens plus à voir de cinéma, qu'à entendre véritablement la musique : ce n'est pas pour me déplaire, tan la musique, dès lors que l'on parle de cinéma, fait corps avec l'image dans un ensemble que l'on nomme film. Deux autres éléments d’expositions m'ont franchement marqué : un panorama de génériques de début qui fonctionnent principalement grâce à leur bande-son : ainsi, de la partition effrayante de Bernard Herrmann pour Vertigo (Alfred Hitchcock, 1958) jusqu'à celle de Dans la maison (François Ozon, 2012) de Philippe Rombi, en passant par Rosemary's Baby, L'arnaque, Delivrance, Edward aux mains d'argent ou Drive, on embarque pour une petite heure de balade musicale franchement recommandable. Enfin, dans une véritable petite salle de cinéma, 3 grands écrans diffusent côte à côte une sélection de passages de films (souvent très connus) où la musique joue le grand rôle de narrateur. Le petit plus qui prouve le bon travail fourni ? Les images et le son diffusés sont repris des meilleures sources existantes, à savoir leur restauration pour les sorties et blu-ray et les reprises cinéma. Bref, une très belle exposition pour le plaisir des yeux et des oreilles. En plus, un beau livre retraçant l'histoire de la musique de films avec moults photos et documents d'archive est disponible (il sera bientôt chroniqué sur le blog). Pour tous les passionnés de cinéma, c'est l'expo immanquable du moment ! Au fait, aviez-vous reconnu le compositeur Jerry Goldsmith sous un masque de singe pour le visuel de l'affiche ?

    Source image : © Cité de la Musique