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L'enfer du dimanche (2000)

Un film de Oliver Stone

Oliver Stone sait faire très fort. Il l’a prouvé par de véritables uppercuts cinématographiques dont j’estime l’apogée avec JFK (1991), magnifique film-enquête passionné et passionnant qui se débat avec l’Histoire, les complot et une vraie dimension paranoïaque. Avec L’enfer du dimanche, c'était loin d'être gagné, le football n’étant pas, pour le dire simplement, un très grand intérêt personnel.

C’était sans compter sur le talent tout à fait exceptionnel du bonhomme à user de tous les outils du cinéma, pour bâtir une succession de moments qui ne peuvent que capter notre attention, avec une force incomparable. Les séquences de matches, qui constituent le cœur du film et la raison qui a poussé Stone, fan absolu du jeu, à faire le film, sont ahurissantes. Les joueurs, souvent filmés en très gros plan, nous communiquent toute la brutalité, la rapidité et la puissance du football américain. La balle, maîtresse capricieuse de musculeux athlètes, a également droit à maintes reprises à son close-up. Filmés tels des gladiateurs modernes (ce qui donnera un face à face Foxx-Pacino tout bonnement jouissif, l’ancienne garde contre la nouvelle), les joueurs sont effectivement de vraies stars. Accompagnant ce mælstrom de plans (le montage est à couper le souffle, efficacité et originalité combinées), la musique composée par Richard Horowitz élève le tout à un très haut niveau d’intensité. On a vraiment l’impression que Stone maîtrise tous les aspects du cinéma pour faire éprouver au spectateur ce qui lui, passionné, ressentait de plus fort.

Face à ce film, on arrive ainsi à une sensation physique, une sorte de fièvre latente qui se déchaîne lors des passages de matches ; de plus, l’interprétation furieuse d’un Al Pacino inspiré, secondé par des acteurs tous bons, en cohérence avec l’univers dépeint (la jeune associée arriviste, la champion vieillissant, le jeune qui bafoue les règles, etc.) fait mouche à tous les coups.

Fan mais réaliste, Stone en donne autant en ce qui concerne la beauté pure du sport (le travail en équipe, la beauté du jeu) que sur les sportifs au melon jonglant avec les millions. L’aspect lucratif et purement business n’est jamais laissé de côté et signe même la dernière péripétie du film. Le personnage joué par Cameron Diaz dit bien qu’elle n’aime même pas le jeu ; elle a juste l’ambition de faire fructifier son héritage. Traitant son sujet de façon on ne peut plus complète, le film d’Oliver Stone touche au but et marque la rétine encore bien après le baisser de rideau.

Source image : Allociné

Disponibilité vidéo : DVD / Blu-ray - éditeur : Warner Home Video France

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Commentaires

  • Un cinéaste pas toujours des plus fins et un sujet peu enthousiasmant sur le papier, pour un résultat absolument passionnant, sans concessions et visuellement fort, effectivement : excellent souvenir.

  • On est d'accord. Il s'agissait de ma première vision, et sans nul doute la même impression restera...

  • Pareil pour moi. Avec le recul, c'est peut être le film de Stone que je préfère, il possède un véritable souffle et puis Pacino est royal. Inch by inch.

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