007 Spectre (2015) (28/01/2016)

Un film de Sam Mendes

220px-Spectre_poster.jpgLe nouveau Bond était comme il se doit, attendu au tournant. Tournant qu'il n'a, pour une fois depuis le début de l'ère Craig, pas très bien négocié...

Soyons clairs : sur certains passages obligés, Spectre fait le job : scène pré-générique impressionnante en pleine fête des Morts, générique dans la moyenne (mais pourquoi cette chanson ? Quand on sait que Lana Del Rey s'est -peut-être- vu refusé son morceau 24 autrement plus bondien, c'est à n'y rien comprendre), dépaysement assuré autour du monde, jolie voiture... Mais si tout cela n'était pas le contraire de ce qu'il fallait faire ? Expliquons-nous.

La période Craig s'est toujours différencié par une nouvelle identité : un Bond plus jeune qui a l'air de n'en faire qu'à sa tête, mais avec tellement de classe. Ici, entre tradition et modernité, le réalisateur Sam Mendes n'a pas su trouver la juste mesure. Pourquoi ? Tout en continuant dans une veine sombre, il réinjecte des ingrédients des Bond d'antan : une armoire à glace qui rappelle Oddjob (Goldfinger), un grand méchant trop familier, l'humour - alors que Craig est jusque là dans le registre décalé du sarcasme ; tout cela ne sonne pas juste. L'expliquer autrement serait inutile : le ton ne fonctionne pas. La faute ne vient pas des acteurs, mais des éléments choisis de l'intrigue, ainsi que de leur présentation.

Le jeune Bond a désormais des rides, et il rentre dans les bottes de ses incarnations passées... ce retour en arrière semble trop nostalgique pour être honnête. Alors que le coup de la vieille Aston Martin, apparue comme un éclat du temps passé dans Skyfall, clin d’œil  charmant à la mythologie qui illustrait le voyage dans le passé effectué par le personnage, Spectre figure une régression ; toute magie s'est évaporée.

Où est la nouveauté ici, si ce n'est par les modèles de voitures, les girls ? A, si : la nouveauté, c'est que le film est le plus long de la franchise. Bien trop long en vérité, Car Mendes trousse des scènes d'une longueur, d'une langueur impossible, incompatible avec l'actioner exotique et sexy que Casino Royale avait su si bien incarner. Elle est où l'évasion, là ? Franchement.

Disponibilité vidéo : DVD/Blu-ray - éditeur : Fox Pathé Europa

21:31 Écrit par Raphaël Joly | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : james bond, espionnage, royaume-uni, 2010's |  del.icio.us |  Facebook | |  Imprimer | |