Jurassic World (2015) (25/10/2015)

Un film de Colin Trevorrow

jw-1.jpgIl n'est pas étonnant qu'en 2015, le cinéma américain continue de capitaliser sur ses valeurs sûres, notamment les super-héros et les suites de films. Malgré cela, Jurassic World a tout de même mis longtemps à se monter, le dernier épisode remontant tout de même à quasiment 15 ans. Plusieurs événements, indépendants de l'économie du cinéma, ont effectivement retardé la production, notamment les décès de Michael Crichton, auteurs du roman original, et de Stan Winston, responsable des effets spéciaux, en 2008. D'autre part, différentes pistes de scénario sont envisagés au cours des années, ainsi que plusieurs réalisateurs. C'est finalement le quasi inconnu Colin Trevorrow qui obtient la confiance des studios. Ensuite, une pluie de records : meilleur démarrage de l'histoire du cinéma, le palier d'un milliard de recettes atteint en 13 jours, et finalement troisième plus gros succès au box-office à ce jour, rapportant la coquette somme de 1,6 milliard de dollars (tout cela sera balayé par Star Wars : le réveil de la force, me direz-vous). Au vu de son budget important mais mesuré (150 millions), Jurassic World est une très bonne opération financière, qui ouvre la voie à une nouvelle vague de suites. Mais est-ce pour autant un bon film ?

Certes, certains plans à effets et toutes les créatures sont bluffantes, car on y croit. Chris Pratt (Owen Grady) est toujours un aussi bon choix de casting que dans Les gardiens de la galaxie (James Gunn, 2014). Les scènes de foule impressionnent comme dans tout bon film catastrophe qui se respecte. Mais les bonnes nouvelles s'arrêtent là, car La trame du film est tout bonnement calquée sur le premier épisode. Pire que cela, plusieurs plans sont quasiment repris à l'identique, soutenus par la même musique de John Williams (même si c'est Michael Giacchino qui officie sur le score). On assiste éberlués à un remake éhonté du premier Jurassic Park, et tout le monde n'a pas l'air de s'en soucier. Qui plus est, le personnage féminin interprété par Bryce Dallas Howard est antipathique au possible, sa romance avec Grady n'est pas crédible pour un sou en plus d'être totalement survolée.

Comment ne pas se rendre compte que le schéma directeur est identique, et que, au final, on fait la même chose (chaque petite séquence renvoie à son modèle) en moins bien ? et surtout, comment cette pâle photocopie a engrangé tant de bénéfices ? Cela montre surtout que le modèle du cinéma hollywoodien de divertissement, une "industrie de prototypes", est devenue une industrie de produits en série, régit par des franchises réduits à l'état de marques. Le comble étant que ce film en particulier constitue profondément ce qu'il a l'air de critiquer (la rentabilité financière à tout crin, la tentation trop belle du bigger and louder...).

Réalisée sans génie, cette suite pataude (même le 3, pourtant pas fantastique, aura ma préférence en comparaison) aura en plus eu une conséquence directe sur une autre saga cinématographique bien plus attendue : Trevorrow est désormais le réalisateur attitré de Star Wars IX... (MAJ : il s'agira finalement de J.J. Abrams)

Disponibilité vidéo : DVD/Blu-ray/Blu-ray 3D - éditeur : Universal Pictures France

21:13 Écrit par Raphaël Joly | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : fantastique, états-unis, suites de films, 2010's |  del.icio.us |  Facebook | |  Imprimer | |